04/11/2001
Web Services : leur vraie nature
(Acte 1)
En
2000, de nombreuses places de marché n'ont pas atteint les
résultats annoncés et, du coup, l'enthousiasme en faveur du
B to B s'est déjà considérablement refroidit. Maintenant que
l'on dispose d'un peu de recul, il est facile d'analyser pourquoi
les places de marchés indépendantes (les fameuses "marketplaces"
qui représentent le principal vecteur des échanges B to B
à travers l'Internet) ne décollent pas.
Places
de marché : une équation fausse à la
base
C'est
toute l'équation proposée par les marketplaces qui repose
sur des suppositions fausses. On a dit que les intermédiaires
B to B sur le Web allaient permettre aux entreprises de trouver
de nouveaux partenaires. On a dit aussi que les échanges sur
le Web allaient permettre de réduire les coûts par une meilleure
mise en compétition entre les fournisseurs. Mais ce que veulent
les entreprises, c'est pouvoir planifier leurs achats de matières
premières ou leurs cadences de production avec des partenaires
sûrs, pas de devoir traquer la meilleure enchère au jour le
jour. La réduction des coûts est un objectif désirable mais
il passera par une meilleure intégration des échanges entre
les participants, pas par une compétition artificielle.
Plus
près, toujours plus près
L'impératif
du jour est donc dans l'optimisation des échanges (plus vite,
moins cher) par l'interconnexion des applications (SCM, ERP,
etc.). C'est ce que veulent et demande les entreprises : pas
forcément trouver de nouveaux interlocuteurs mais plutôt d'intensifier
et de renforcer les échanges avec les partenaires qu'on a
déjà, que l'on a mis du temps à sélectionner et dans lesquels
ont a souvent commencé à investir. Une mode en chasse une
autre, alors que la ferveur dans les marketplaces est déjà
en train de retomber, une nouvelle notion est en train de
s'imposer dans les média : les Web Services (prononcez à l'américaine
si vous voulez avoir l'air dans le coup : " wouaib seurvicize
").
Web
Services, une définition
D'après
Mark Colan (IBM), les Web Services sont des " applications
modulaires basées sur Internet qui exécutent des tâches spécifiques
et qui respectent un format spécifique ". En clair, si vous
permettez que certains traitements de vos applications soient
invocables depuis l'Internet dans une méthode et avec un format
standard, alors vous êtes déjà serveurs des Web Services.
Dans le même ordre d'idée, si vous faites appel à certains
traitements extérieurs à vos applications à travers l'Internet,
alors vous êtes déjà client de Web Services
SOAP,
le standard au coeur des Web Services
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Tout le
monde comprend bien que pour que ce genre d'ouverture fonctionne,
il faut s'appuyer
sur des méthodes et des formats
standards. La bonne nouvelle c'est que cet ensemble existe
et est disponible depuis avril 2000, il s'agit de SOAP 1.1.
SOAP est un protocole de type RPC (remote procedure call)
qui utilise les protocoles standards de l'Internet comme transport,
soit HTTP pour des appels synchrones ou SMTP pour des appels
asynchrones. Enfin, SOAP utilise XML pour son enveloppe (le
format des données transmises). L'abréviation SOAP signifie
Simple Object Access Protocol mais on pourrait aussi la traduire
en Services Oriented Architecture Protocol.
Reconnaissance
et soutien de l'industrie
Non seulement SOAP s'appuie exclusivement sur des standards
bien établis (HTTP, XML,
) mais en plus, il s'agit d'un standard
qui est largement reconnu par les grands acteurs du marché
comme Microsoft, IBM, Oracle et même Sun. SOAP est même au
cur de l'initiative MS.net de Microsoft alors qu'il s'agit
d'une initiative reprise par le W3C et que les implémentations
en open source de ce protocole sont désormais légion. Tout
cela est bien et bon mais SOAP n'est qu'un protocole de RPC,
c'est-à-dire un appel de fonctions de bas niveau où presque
tout est encore laissé à l'initiative des développeurs. Afin
de faciliter son utilisation, il existe un format de description
des services invocable par SOAP : WSDL.
WSDL,
un complément utile
WSDL peut
être vu comme un complément de SOAP car il facilite l'interopérabilité
des services Web. Tout comme IDL (Interface Definition Language)
qui joue le rôle de descripteur de services avec Corba, WSDL
(Web Service Description Language) est une syntaxe XML pour
décrire les services Web dont les spécifications proviennent
d'un effort commun entre Microsoft, IBM et Ariba. De plus
en plus d'implémentations SOAP supportent ce langage de description.
Grâce au WSDL, les applications utilisant SOAP seront capables
d'auto-configurer les échanges entre services Web, tout en
masquant la plupart des détails techniques de bas niveau.
Lire
la suite : les Web Services, pourquoi faire ?
[Alain
Lefebvre, vice-président du groupe SQLI]
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