Qualiope se positionne comme tiers de confiance de la qualité de service

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Créée en décembre 1998 par Olivier et Bruno Couly, la société Qualiope a démarré ses activités d'opérateur de la qualité de service après sa première levée de fonds de 5 millions de francs auprès de 3i en janvier 1999. Au départ, le prestataire s'est concentré sur les réseaux voix, proposant principalement ses services de mesure et de reporting aux opérateurs. Puis, à l'issue d'un second tour de table, pour un montant de 79 millions de francs, réalisé en août 2000 impliquant de nouveau 3i, mais également BNP Paribas et Gallileo, Qualiope a étendu depuis un peu plus de neuf mois son offre au domaine Internet.

"Nous sommes partis de la définition de l'ITU (ou UIT, Union internationale des télécommunications), référence E200, qui définit la qualité de service comme ce que perçoit l'utilisateur final", explique Emmanuel Audigé, directeur marketing de Qualiope. "En fonction de cela, l'un des fondements de notre offre est de comprendre ce qu'il perçoit au niveau de sa navigation. En nous mettant à la place de l'internaute, nous générons des comportements à partir de sondes réparties sur l'Europe et connectées de façons très différentes." Dans le cadre de la rédaction des SLA entre l'opérateur, l'ISP et le client qui héberge son site web, Qualiope se définit comme tiers de confiance indépendant. A ce titre, la société arbore un positionnement équivalent à celui de Keynote, et proche de Witbe sur l'activité services de ce dernier.

150 sondes en Europe selon le mode de connexion
A première vue, l'infrastructure mise en place par Qualiope pour effectuer ses mesures apparaît très complète. Le prestataire dispose ainsi d'un maillage de 150 serveurs, chacun correspondant à une sonde, répartis sur toute l'Europe. Parmi les pays concernés, les mesures sont pratiquées à partir de 10 points de présence en France, 9 en Grande-Bretagne, 10 en Allemagne et 5 en Hollande. Ensuite, le placement des sondes se répartit en fonction des modes de connexion : directement sur le backbone, en liaisons louées, en RTC (réseau téléphonique commuté, le réseau normal "voix" des opérateurs), et en ADSL. "Nous commençons à placer des sondes au niveau des connexions à la boucle locale radio" dévoile Emmanuel Audigé. Parmi ces sondes, une partie a été développée en interne, et l'autre est constituée d'outils fournis par l'éditeur Mercury Interactive.

Afin de simuler le comportement de l'internaute, les sondes téléchargent entièrement la page déterminée, l'analysent et reproduisent la navigation. Puis, chaque élément est étudié avant de reconstituer la page web, ce qui permet de rentrer dans les détails. "Nous obtenons ainsi une vision de bout en bout qui va au-delà du taux de disponibilité des sites" explique Emmanuel Audigé. "Ensuite, nous pouvons aller plus loin dans la recherche d'informations et nous sommes capables de donner la répartition du temps de téléchargement. Nous pouvons alors diagnostiquer si le problème se situe au niveau du réseau ou du serveur, et mettre le doigt là où ça fait mal." Au delà de ces réponses, Qualiope n'intervient pas en matière de conseil, où elle laisse la main à son partenaire Citycom.

Bientôt la mesure de la qualité du streaming
L'offre de Qualiope se répartit en deux gammes de services distincts. Alors que Callmetrix mesure la qualité des télécommunications vocales, e-Qmetrix s'adresse exclusivement aux communications et transactions en ligne. Quatre options sont proposées au sein de cette dernière. e-Qweb mesure les paramètres d'accès et le temps de chargement de la page d'accueil. Orientée vers les fonctions du site, e-Qtransac en évalue la qualité, la rapidité et les taux d'échec. e-Qhosting, quant à elle, combine cette dernière avec la mesure de la qualité du réseau. Enfin, e-Qconnect s'adresse principalement aux fournisseurs d'accès Internet.

Le principe de tarification correspond à un abonnement mensuel, qui peut varier en fonction des sondes requises et du type de mesures demandées. D'après Emmanuel Audigé, "nous ne fournissons pas un service qui démarre à 100 francs par mois. Mais à partir de 2 000 francs, nous pouvons commencer à proposer des mesures pertinentes." Parmi les clients figurent en première ligne les ISP, puis les portails, les sites marchands et les fournisseurs d'applications hébergées (ASP).
Du côté des évolutions, Qualiope ne prévoit pas pour l'instant de s'attaquer à l'Internet mobile. "Le Wap est assez faible, mais nous verrons lorsque les prochaines évolutions avec GPRS et UMTS seront démocratisées" confirme Emmanuel Audigé. En revanche, la mesure de la qualité de la diffusion audio/vidéo, ou streaming, est plus qu'envisagée. "Notre offre est actuellement en recherche et développement" termine-il. "Pour cela, nous travaillons avec une entreprise spécialisée et nous testons les outils sur le marché." [François Morel, JDNet]