17/04/01
Quescom
mêle voix et données sans remettre en cause l'existant
Afin
de réduire les coûts liés à la maintenance
de leurs infrastructures réseaux scindées généralement
entre la téléphonie d'un côté et
les données de l'autre, les entreprises font aujourd'hui
appel à la convergence. A l'aide d'un commutateur IPBX,
les câbles du réseau IP servent à la fois
à transporter la voix et les données, et les coûts
cités plus hauts se trouvent en théorie divisés
par deux. Mais pour cela, il faut remplacer une partie des équipements,
ce qui entraîne des frais fixes importants qui sont le
plus souvent amortis sur 5 à 10 ans.
Or, pour simplement 20 000 francs, la start-up Quescom,
qui vient de recevoir le prix e-business décerné
aux "Trophées
de la nouvelle économie" à Nice, propose
d'inverser le processus. Au lieu de bâtir un réseau
IP consolidé comme support de tous les flux, le réseau
téléphonique peut également jouer ce rôle.
Pour cela, il suffit de conserver le commutateur PaBX voix existant,
en y rajoutant un add-on matériel qui sera piloté
par un logiciel situé chez l'opérateur.
"Notre boîtier s'adapte à tous les types de
réseaux existants", affirme Philippe Oros, président
de Quescom. "A côté, notre logiciel multi-protocoles
qui correspond à l'intelligence extraite de l'IPBX est
aussi étudié pour être plus facilement adaptable."
L'architecture proposée par la start-up porte aujourd'hui
le nom de NextBX IP Telephony. Sa configuration est possible
à travers un simple navigateur web.
90 % de
l'effectif en recherche et développement
Depuis sa création à la mi-1999, Quescom
a consacré l'essentiel de son temps à la recherche
et au développement de son produit phare. En septembre
2000, les premiers prototypes fonctionnent, et la start-up signe
dans la foulée un déploiement en grandeur réelle
chez l'opérateur français Western Telecom. Entre
temps, début 2000, elle lève 7 millions de
dollars auprès de Sofinova Partners, Cross Atlantic Venture
et SGAM (Société Générale Asset
Management). Son effectif passe ainsi de 6 personnes au début
à 35 aujourd'hui.
Encore 25 nouvelles embauches sont prévues d'ici
la fin de l'année. Au total, 90 % de l'effectif
se consacre à la R&D. "Nous préparons
un deuxième tour de table entre 20 et 30 millions
d'Euros qui devrait avoir lieu d'ici quatre mois" dévoile
Philippe Oros. "Nous voulons investir en Allemagne et en
Grande-Bretagne tout en apparaîssant comme un acteur local.
Côté rentabilité, nous espérons atteindre
l'équilibre vers la fin de l'année 2002.
Les analystes estiment qu'en 2004, les IPBX représenteront
20 % des livraisons, mais que le parc sera encore à
95 % composé de PaBX classiques. Sachant qu'aucun
marché ne bascule en trois ou quatre ans, nous estimons
que le parc existant va encore durer 10 ans. Et quand notre
boîte noire n'aura plus aucun intérêt, le
logiciel restera valide."
Vers un rachat
possible ?
En parallèle d'une stratégie indépendante,
Quescom dévoile des discussions en cours avec d'importants
constructeurs d'IPBX, comme par exemple Alcatel. "Un rachat
peut aussi être l'issue d'une société comme
la nôtre" déclare Philippe Oros. "Soit
nous prévoyons une introduction en bourse dans les 24 à
36 prochains mois, soit nous pouvons être rachetés
par un gros acteur. Les deux options sont chacune envisagées
à 50 %."
D'ici là, la société continue de travailler
sur de nouvelles fonctions. En attendant, parmi les dernières
solutions logicielles disponibles de l'éditeur figurent
un système de messagerie intégrée, et un
kit de développement permettant par exemple la construction
d'applications de centres d'appels.
[François
Morel, JDNet]
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