20/04/01
Téléphonez
et surfez en simultané sur une ligne ADSL avec LEA
Il
y a quelques semaines, la jeune entreprise rennaise LEA
remportait lors de l'événement CapitalIT le Trophée
récompensant la meilleure start-up, ainsi que celui du
meilleur potentiel de développement international. En
l'an 2000, la société a réalisé
un chiffre d'affaires de 33 millions de francs, supportée
par deux tours de tables de 14 millions de francs en mars
et de 10 millions d'euros en décembre. En plus de
son siège français, LEA possède également
des bureaux en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Pour l'année en cours, l'effectif devrait passer de 35 personnes
aujourd'hui à près de 55 fin 2001, avec un
chiffre d'affaires prévisionnel d'environ 100 millions
de francs.
Créée en 1999, LEA s'est donnée pour objectif
au départ de prendre le maximum de parts de marché
sur la niche que représentent les "splitters",
qui sont des filtres séparateurs entre voix et données
sur les technologies DSL (Digital subscriber line). Aujourd'hui,
le produit est disponible, scindé en deux parties : des
circuits imprimés (les fameux "splitters")
empilés au niveau du central téléphonique,
et un filtre chez chaque abonné. Et la start-up compte
déjà parmi ses clients des entreprises renommées
comme France
Télécom côté opérateurs,
ainsi qu'Alcatel
et Nortel
côté équipementiers.
LEA
disponible auprès des PME selon l'opérateur
"L'intérêt
de la technologie ADSL est d'utiliser le réseau existant",
affirme Julien Chaigneau, directeur marketing de LEA. "Qu'il
s'agisse de l'opérateur ou de l'usager, tout le monde
s'y retrouve car les coûts ne sont pas excessifs côté
déploiement." Pour l'instant, le marché visé
par les clients opérateurs et équipementiers de
la start-up, qui délocalise la fabrication en Asie, est
avant tout grand public. Mais de nombreuses PME ou TPE qui sont
équipées de liaisons ADSL pourraient également
trouver un intérêt à ne pas monopoliser
la ligne lorsque les salariés se connectent à
Internet.
"Du côté de l'utilisateur final, nous fournissons
des filtres maîtres et des filtres distribués",
explique Julien Chaigneau. "Or, il existe actuellement
une petite difficulté du côté des filtres
maîtres qui nécessitent l'intervention d'un technicien,
qui vient pour relier l'ensemble de la ligne téléphonique
aux filtres." Les filtres distribués, pour lesquels
il suffit de brancher les fils, sont ceux que l'on retrouve
chez le particulier. Du côté des PME, la disponibilité
de la technologie LEA dépend donc de la stratégie
des opérateurs.
Diffuser
ADSL sur le réseau électrique domestique
Et LEA ne compte pas s'arrêter là. Son offre devrait
connaître de nombreuses évolutions au cours des
mois à venir. Par exemple, l'acquisition de la société
Kurtosis et de son équipe d'ingénieurs spécialisés
dans le traitement de signaux devrait permettre à la
start-up de développer des passerelles permettant de
distribuer le flux ADSL à l'intérieur de la maison...
en passant par le réseau électrique. D'ici là,
sur la gamme des "splitters", un coffret de type rack
avec 168 splitters qui permettent chacun de gérer 8,
10 ou 16 abonnés sera très prochainement disponible
à l'attention des opérateurs.
En outre, les méthodes de fabrication devraient elles
aussi progresser. "Nous sommes en train de développer
une puce qui permettra de simuler tous les composants passifs
contenus sur les circuits imprimés", dévoile
Julien Chaigneau. "Notre objectif est d'arriver à
une réduction de la taille et du coût." Les
clients de LEA devraient ainsi profiter d'une réduction
des tarifs, et pourront impacter celle-ci sur les prix des packages
optionnels contenant les filtres en même temps que le
modem ADSL.
Enfin, d'après Julien Chaigneau, "LEA s'est penchée
sur des algorithmes de filtrage très complexes qui tiennent
compte de l'impédence différente des lignes téléphoniques
dans chaque pays". Le développement international
de l'entreprise paraît ainsi en accord avec ses technologies.
Or, LEA prévoit une introduction en bourse au tournant
de l'année 2002, qui devrait lui permettre d'accélérer
sa croissance externe. [François
Morel, JDNet]
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