17/05/01
Micro-paiements Paybytel : pour le web, par le téléphone
Tous les entrepreneurs du
secteur de la télématique présents
depuis les années 80 vous le diront : le modèle
économique du "tout gratuit" n'est pas
viable. Laurent Sarver, co-fondateur de la société
Creanet,
part du principe que les éditeurs de sites web
se trouvent aujourd'hui face à "un vrai besoin
de trouver des ressources supplémentaires".
D'où la nouvelle offre de cette société,
spécialisée depuis sa création en
1989 dans les services Minitel et Audiotel. Paybytel
consiste tout simplement à permettre aux webmasters
de limiter l'accès à tout ou partie de leurs
pages : à cet effet, l'internaute se voit
proposer d'obtenir un mot de passe en composant un numéro
de téléphone surtaxé, pour un tarif
pouvant aller de 3 à 50 francs environ.
Rendre
la dépense "indolore" pour le consommateur...
L'effondrement
du marché publicitaire et les nombreuses difficultés
rencontrées ces temps-ci par les entreprises
de la net-économie les poussent parfois à
tenter de rendre leur contenu payant. Mais les solutions
de paiement proposées aujourd'hui nécessitent
souvent la communication d'un numéro de carte
de crédit ou autres renseignements confidentiels,
ce que les internautes refusent bien souvent. "La
meilleure formule est le micro-paiement, affirme Laurent
Sarver. Parce qu'il s'agit de petites sommes, indolores,
et qu'une carte de crédit n'est pas nécessaire".
Mais le meilleur modèle économique est
encore celui de Creanet, qui prélève "20%
du chiffres d'affaires réalisé",
selon Laurent Sarver.
Le système du micro-paiement s'opposant à
des dépenses plus importantes, liées par
exemple à l'achat d'un produit en ligne, le dirigeant
de Creanet poursuit son argumentation : "je
crois vraiment que les gens ne vont pas s'abonner à
10 000 sites pour 100 francs par mois". Le
calcul est simple, en effet... de même que l'on
a pensé à diviser un album musical en
plusieurs fichiers -correspondant aux différents
morceaux- pour les proposer à l'unité,
le micro-paiement permettrait d'affiner la consommation
des internautes. Une dépense moins importante
et mieux justifiée par l'accès à
un contenu en parfaite adéquation à la
demande semblerait plus probable, psychologiquement
parlant.
...et la solution simple à
installer pour les éditeurs
"Le client peut déterminer en ligne les
URL concernées et le tarif qu'il souhaite pratiquer",
indique Laurent Sarver. Bien que cette procédure
soit d'une simplicité incontestable, Creanet
cible plutôt les web-agencies, SSII et autres
prestataires de services afin de se constituer dans
un premier temps un réseau de distributeurs.
Le contrat concerné -distinct du possible contrat
direct avec un éditeur de site- offre au distributeur
la possibilité de gérer lui-même
le back-office et ainsi de proposer la solution à
ses propres clients.
L'interface d'administration via l'accès à
l'intranet Paybytel permet alors de définir les
"portes", pages de départ et de destination
entre lesquelles l'internaute se verra invité
à payer. De son côté, cliquer sur
un lien le conduira à ouvrir une page indiquant
le numéro de téléphone à
composer et le prix forfaitaire de la communication.
Un geste simple (surtout au bureau ?) qui suffit
pour obtenir un code appelé "ticket"
et dont la validité est bien sûr limitée
dans la durée. Il suffit ensuite d'entrer ce
code dans une case prévue à cet effet
sur la page, sur le modèle du traditionnel mot
de passe. Pour que cela fonctionne, "nous avons
développé une application serveur audiotex,
interfacée avec un système de paiement,
lui-même interfacé avec le site Paybytel",
résume Laurent Sarver.
La société Creanet, présente en
France et bientôt "en Belgique et en Suisse",
a conclu "des partenariats avec des opérateurs
d'une dizaine de pays", affirme son co-fondateur.
Plus qu'éditrice de serveurs minitel (messagerie,
astro, jeux, etc.) et de sites web (GlobalCashSolutions.com,
SuperBonus.com,
PagesX.com,
etc.), elle revendique une activité d'hébergeur.
Sa solution Paybytel revendique déjà "cinq
ou six clients" tels que les sites Shopping.fr
ou encore FaitsDivers.com.
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