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28/05/01

Microsoft, premier de cordée dans la course à la standardisation des Web Services

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Manifestement Microsoft tient à jouer un rôle de tout premier plan dans la définition de l'architecture des Web Services. En fin de semaine dernière, l'éditeur a en effet publié sur son site consacré aux Web Services trois nouvelles propositions de protocoles : SOAP-RP, DIME et XLANG. A moyen terme, ces trois nouvelles spécifications pourraient venir compléter l'édifice que constitue déjà le trinôme UDDI-WSDL-SOAP.

Comprendre le puzzle des web services
Pour comprendre comment ce puzzle progresse, un petit rappel s'impose concernant ces fameux Web Services. Sur le principe, les Web Services n'inventent rien, bien au contraire ; ils poursuivent une vieille quête de l'informatique : dessiner une architecture logicielle au sein de laquelle des composants peuvent accomplir des processus business en mutualisant leurs services. A cette fin, ces modules logiciels doivent se conformer à plusieurs standards. Par exemple pour publier et exposer aux autres composants leurs fonctions ou encore pour véhiculer les nombreux messages qui découlent de leur dialogue. Au sein du W3C (World Wide Web Consortium), un groupe de travail (XMLP, pour XML Protocols Working Group) a donc pour mission d'élaborer cette boîte à outils des Web Services.

Pour le moment, cette architecture s'appuie sur trois piliers (pour plus de détails, sur ces standards, nous vous conseillons la lecture d'une récente chronique d'Alain Lefebvre et des derniers articles publiés dans notre dossier)

- UDDI, (Universal Description, Discovery, and Integration) un gigantesque annuaire où les entreprises pourront référencer les web services qui permettent de travailler avec elles
- WSDL (Web Description Service Language), pour décrire ces services
- SOAP (Simple Object Access Protocol), pour les invoquer

Microsoft propose donc d'ajouter à cette liste trois protocoles.

Le premier, SOAP-RP (RP pour Routing Protocol), permet de dissocier totalement les messages SOAP de la couche de transport. Pour le moment, un dialogue via de tels messages doit s'effectuer de bout en bout au-dessus de la même couche de transport. Avec SOAP-RP, ces échanges pourront à la fois exploiter une grande variété de couches de transport (entre autres TCP, UDP et http) et les combiner.

La seconde proposition, DIME (pour Direct Internet Message Encapsulation), s'apparente à un format d'encapsulation. En effet, par défaut, SOAP est plutôt conçu pour véhiculer des données de type texte. DIME propose de se défaire de cette limite en permettant d'agréger dans un message SOAP différents types de données (audio, vidéo, texte).

Enfin, la dernière proposition, XLANG, semble la plus prometteuse. Il s'agit d'un langage d'orchestration des flux nécessaires à l'accomplissement d'un processus et déjà exploité au sein de Biztalk Server, le gestionnaire de flux de Microsoft. Objectif de XLANG : faciliter la gestion des processus longs et complexes par les gestionnaires de flux. Ici encore, XLANG complète des insuffisances d'un protocole existant, à savoir WSDL. Ce dernier décrit les actions qu'un service met à disposition (ses portes d'entrée en quelque sorte) mais il ne détaille pas la logique de ce composant.

Décrire le circuit logique d'un service
Prenons l'exemple d'un détaillant qui demande auprès d'un grossiste la livraison d'un produit qu'il n'a plus en stock. Le système d'information du détaillant va pouvoir invoquer le service qui, sur la plate-forme du grossiste, gère les ordres de réapprovisionnement afin lui passer les paramètres de l'ordre (référence produit, quantité, lieu de livraison, etc). Mais il ne connaît pas la logique intrinsèque de ce service web (par exemple les vérifications financières qui conditionnent certaines étapes de ce processus). XLANG propose donc un langage de description de cette logique : les étapes, les types de conditions, les alternatives, etc. Attention, il ne s'agit pas de rendre public les détails concrets de cette logique (dans notre exemple précédent, un état de compte en-dessous duquel l'ordre ne sera pas exécuté) mais seulement son circuit. Cela afin de faciliter le travail des gestionnaires de flux (aussi appelés " message broker ").

Un protocole comme XLANG a-t-il des chances de devenir l'un des standards des web services? Pour sa part, Gartner Group estime très probable cette perspective. Et cela même si IBM a déjà publié en avril une proposition très proche sous l'intitulé WSFL (Web Services Flow Language). Le cabinet d'études pense que, comme ce fut le cas pour WSDL, IBM et Microsoft s'entendront pour soumettre une proposition commune au W3C d'ici à la fin de l'année. Voilà qui pourrait étoffer la mission du groupe de travail XMLP qui compte publier ses recommandations finales dans le courant de l'été avant de se dissoudre au printemps 2002. La prise en compte des nouvelles propositions de Microsoft pourrait rallonger ce chantier d'environ un an.


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