29/06/01
Wave Systems, ambassadeur des paiements par carte à puce
Le "pay-per-view",
ou paiement à l'acte (selon une traduction approximative),
constitue pour les sites de contenu une alternative au
modèle du financement par les recettes publicitaires
aujourd'hui malmené. Aussi recherche-t-on d'urgence
une solution qui puisse s'affirmer comme un système
standard. Outre les sociétés qui proposent
aujourd'hui des paiements par appel d'un numéro
surtaxé ou autre type de surfacturation des télécommunications,
bien peu de procédés existent. Fondée
dès 1988 avec cet objectif, la société
américaine Wave
Systems compte sur l'équipement imminent des
utilisateurs en lecteurs de cartes à puce. Sa solution,
baptisée Embassy, comporte notamment un logiciel
installé sur l'appareil client (PC avec lecteur
ou autre) mais également des architectures serveurs
complètes.
"Des
solutions de sécurisation hardware et software"
Spécialisée
dans les semi-conducteurs dès son origine, Wave
a d'abord mis au point "un processeur doté
de fonctions cryptographiques", raconte le vice-président
Europe Bruno Leconte. Mais une infrastructure serveur
a ensuite été développée autour,
puis les logiciels destinés à équiper
la machine de l'utilisateur final. Fondée sur un
système de clés PKI (Public Key Infrastructure),
la solution de sécurisation des transactions Embassy
attribue un numéro d'identification unique à
chaque terminal utilisateur. Dès lors, ce dernier
n'a plus qu'à introduire une carte à puce
pour créditer son compte et effectuer des dépenses
en ligne.
Pour que le système fonctionne, "la distribution
sécurisée de contenu nécessite que
les logiciels, le son ou la vidéo soient encryptés
sur nos serveurs", explique Bruno Leconte. Pour les
obtenir, l'utilisateur utilise le logiciel client d'Embassy
qui a deux caractéristiques particulières :
"une horloge temps réel et un compteur, poursuit
le vice-président. La consommation consiste en
un micro-paiement équivalent à la valeur
de 10 minutes d'écoute ou de l'utilisation d'un
logiciel pendant une journée". La consommation
totale d'un morceau de musique ou d'une vidéo équivaut
à son acquisition, de manière à ce
que "l'on ne paie jamais plus que le prix de distribution
du contenu".
"Le système permet de mesurer le temps exact
de consommation et de redistribuer les droits : Détail
non négligeable : le contenu transféré
demeure crypté suivant la clé attachée
au seul logiciel Embassy de l'utilisateur, même
une fois stocké sur son PC. Ainsi le piratage d'un
contenu gravé sur CD-Rom pour être lu sur
un autre PC, même équipé d'un système
Embassy, se révèle impossible... au dépens
de toute possibilité de disposer du contenu ailleurs
que sur son propre PC. Pour pallier ce problème
de mobilité, "nous travaillons sur une carte
à puce d'identification qui contiendrait la clé
nécessaire au décryptage", indique
Bruno Leconte. La lecture du contenu serait alors possible
sur tout autre poste équipé d'un lecteur
et du logiciel Embassy.
L'avenir
du paiement en ligne par carte à puce
"Un accord comme celui que nous venons par exemple
de conclure avec la société Securealink,
explique Bruno Leconte, va permettre à des partenaires
de distribuer nos composants, puis des produits intégrant
nos technologies et enfin nous pourrons développer
des produits spécifiques, adaptés aux besoins
identifiés." Ce type de partenariat non-exclusif
consiste pour la société en "une recherche
de relais" pour intégrer ses solutions, elle-même
souhaitant devenir "fabless" (entreprise sans
usine). Chargée par ailleurs de déployer
ses serveurs pour Hitachi en Europe, Wave affirme que
"le back-office sera disponible au quatrième
trimestre 2001", indique déjà le vice-président.
Déployées pour l'heure dans le domaine bancaire,
auprès notamment de Cyber-Comm, les solutions de
Wave ciblent "tous les centres de gestion des cartes
bancaires en Europe, à travers le consortium Finread
qui sera créé officiellement le 11 juillet
2001 à Bruxelles et financé par l'Union
Européenne". Wave en fait partie et se félicite
de cette initiative qui vise "100 millions d'utilisateurs
de tels systèmes dans les cinq ans", selon
Bruno Leconte. Convaincu que dans le domaine des cartes
à puce, "la France est en avance", ce
dernier annonce à demi-mot d'importants partenariats
à venir incessamment avec des acteurs du secteur
bancaire. En attendant, les premiers claviers équipés
de lecteurs de cartes à puce seront lancés
début juillet par Compaq... A suivre, donc.
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