07/03/2001
Artful
inaugure en France la génération des fournisseurs d'infrastructures
web infogérées
En parallèle de
Loudcloud aux Etats-Unis, seuls de rares prestataires
français se sont lancés sur le marché
de l'hébergement en mode MSP (Managed service
provider). Tel est le cas d'Artful,
à Rennes, qui déploie ses serveurs dans
les infrastructures d'opérateurs disposant de
toute la connectivité nécessaire vers
les principaux noeuds de réseaux. Ainsi, des
salles blanches ont été réservées
dans deux centres en région parisienne, ceux
de Sodexi
et de Cable & Wireless.
"Nous avons aussi prévu d'ouvrir d'autres
espaces", affirme Olivier Beaudet, son P-D.G. "Grâce
à notre démarche, nous nous affranchissons
de contraintes techniques et économiques fortes,
notamment en terme de connectivité et de besoins
d'espaces si nous avions nos propres datacenters."
Le prochain déploiement pourrait avoir lieu à
Rennes, la Télécom Valley française,
dans le centre de LDCom
dont l'ouverture devrait avoir lieu prochainement. "Notre
stratégie à court terme est de nous orienter
sur le marché français", déclare
Olivier Beaudet. "Ceci dit, notre métier
d'infogérance web peut s'effectuer n'importe
où et de n'importe où. Et si notre client
nous demande un déploiement en Allemagne ou en
Espagne, nous pouvons aussi déployer pour lui
une infrastructure dédiée."
Des infrastructures complètement
normalisées
A l'intérieur de ses cages, Artful met en place
une architecture mutualisée selon ses normes.
Cinq couches se succèdent les unes derrière
les autres : les firewalls et répartiteurs
de charge, les serveurs web, les serveurs d'applications,
les bases de données et enfin les serveurs consacrés
au stockage. A l'intérieur de cette infrastructure
commune, les principaux serveurs sont dédiés
au client.
En tant que nouvelle catégorie d'hébergeurs,
les MSP ont justement pour particularité de standardiser
leurs architectures à l'extrême, ce qui
leur permet de porter leur attention sur la partie applicative
de la plate-forme. D'après Olivier Beaudet, "le
risque le plus important est le facteur humain. C'est
pourquoi notre réflexion a beaucoup porté
sur l'automatisation de certaines tâches répétitives
notamment en matière d'exploitation et de supervision."
Automatisation
sur les architectures les plus courantes
C'est
à partir de 1997, l'année de sa création,
que les développeurs d'Artful travaillent sur
la technologie Automationware. Appliquée à
ses centres aux normes, qui portent le nom de Service
Operating Centers, celle-ci apporte plus d'efficacité
et de rapidité dans l'intervention. Des serveurs
configurent l'automatisation à distance, ce qui
permet de définir des configurations types pour
chacune des cinq couches. De plus, une fois qu'un changement
est validé par l'ingénierie, le patch
ou la nouvelle configuration s'appliquent de façon
automatique.
"Nous avons défini un catalogue des technologies
que nous maîtrisons et de celles sur lesquelles
nous nous déclarons hors-compétences",
indique Olivier Beaudet. "Du côté
des systèmes d'exploitation, nous savons gérer
du Sun Solaris et d'autres Unix, du Linux et du Microsoft.
Au niveau du serveur d'application, notre expertise
porte sur IBM Websphere, BEA WebLogic et ATG Dynamo.
En base de données, ce que nous avons en production
correspond au spectre de notre champ d'action: Oracle,
Informix, Sybase, SQL Server et MySQL. Nous n'avons
pas de DB2 en production mais nous savons aussi l'appréhender.
Notre comité d'étude analyse les plates-formes
existantes. Mais si nous rencontrons des applications
mal développées, nous ne nous engageons
pas sur la disponibilité. Nous proposons alors
de les optimiser à l'aide d'outils de reporting
qui permettent de mettre en évidence les points
de blocage."
4 niveaux de disponibilité
pour la qualité de service
Vis-à-vis des SLA, les fameux contrats
sur la qualité de service, plusieurs modes de
calcul types sont appliqués selon les formules
retenues. En fonction de l'architecture cible, Artful
définit d'abord les contraintes, qu'elles soient
techniques, économiques, politiques ou stratégiques.
Les mécanismes de SLA ne sont mis en place qu'à
partir du moment où le comité d'étude
s'est décidé sur la meilleure solution.
Une fois en production, le client dispose d'outils pour
vérifier la disponibilité de ses applications
et remonter dans l'historique des incidents. Développés
en interne, ces outils sont également basés
sur la technologie Automationware.
"Notre ingénierie a défini 4 niveaux
de disponibilité avec des sous-branches",
explique Olivier Beaudet. "Selon nous, le niveau
minimum est le deuxième, car le premier correspond
à un serveur dédié sans tolérance
de panne, et si celui-ci tombe en panne nous sommes
impactés. Le niveau 2 correspond donc à
la disponibilité des données. Nous séparons
les données du serveur d'application en les déportant
sur un serveur NFS. Ensuite, le troisième niveau
consiste à garantir la disponibilité de
l'application qui fonctionne sur deux serveurs symétriques.
Nous doublons aussi bien le serveur d'application que
le serveur de données. Avec cluster, nous pouvons
redémarrer de façon dynamique et automatique.
Sans cluster, notre tolérance en manuel s'arrête
à 30 minutes d'indisponibilité."
Enfin, le niveau 4 combine des services de crash recovery
et de geographic failover. En clair, si une plate-forme
tombe, le site bascule sur un autre centre et la remise
en route de la première plate-forme est garantie
en 2 ou 4h selon les différents problèmes
rencontrés.
Artful gère les pics
de connexion pour Winamax
Parmi
ses références, Artful cite le commerçant
en ligne Bestofmicro.com
et Gen
Re Securities, un back-office financier en ligne
dont il gère la partie applicative. A l'heure
actuelle, le plus gros client est le portail de jeux
britannique Winamax
dont la plate-forme se compose d'une dizaine de serveurs.
Facturé à plus de 100 000 Euros
par an, celui-ci héberge notamment le Jeu de
l'Entraîneur sur TF1 qui connaît des pics
de consultation à chaque match de football. "Nous
leurs offrons de la montée en charge à
la demande", dévoile Olivier Beaudet. "Lorsqu'un
match démarre à 20h45, nous faisons en
sorte que la charge tienne de 20h30 à minuit.
Pour cela, nous rajoutons des serveurs Http automatiquement
qui sortent de la ferme de serveurs aussitôt le
match terminé."
En 2000, Artful a réalisé un CA d'environ
1 million d'euros, qu'il espère doubler
d'ici la fin de l'année. Là dessus, 80 %
des revenus proviennent de son activité principale
d'hébergement de sites complexes, le reste étant
du à la vente de conseil. L'équipe compte
une trentaine de personnes principalement à la
technique, et devrait s'étoffer avec des commerciaux
supplémentaires avant la fin de l'année
2001.
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