Neurosoft veut humaniser les portails vocaux

Le français Neurosoft travaille actuellement sur un projet de développement autour de l'interaction homme/machine par la voix. Objectif affiché : améliorer l'ergonomie de l'interfaçage proposée par la plupart des produits destinés aux portails vocaux. Parallèlement, la société prévoit de lancer prochainement une solution d'intranet vocal. Suite à sa récente labellisation par le Réseau National de Recherche en Télécommunication, ce projet devrait recevoir une aide du Ministère de la Recherche à hauteur de 50 % du budget fixé.

Proposer des moteurs d'inférence
A l'origine du projet de Neurosoft un constat: la plupart des solutions de portail vocal existantes ou annoncées s'appuient sur une interface VoiceXML assez "simpliste". "Une approche qui est comparable dans un autre domaine aux moteurs de recherche en mode plein texte", souligne Olivier Causse, responsable du département recherche et développement de Neurosoft. "Elles proposent en effet un ensemble de commandes ou de librairie d'automates, qui correspondent en fait à une vocalisation par mots clés des interactions traditionnelles avec une interface graphique (menus, listes déroulantes, etc)."

Dans ce contexte, Neurosoft compte proposer aux éditeurs des moteurs d'inférence (sous forme de middlewares) capables de prendre en compte les caractéristiques naturels du dialogue humain. Au programme: la référence au contexte de la discussion ou de la tâche, et l'usage d'ellipses, d'anaphores et autres figures de style. Ainsi, à la question de savoir si un collaborateur est présent sur telle implantation le mardi x, une solution intégrant cette technologie sera capable de répondre : "non, mais il a une réunion au siége le lendemain'. "Nous augmentons ainsi les possibilités de compréhension et d'analyse des solutions en tendant vers un mode d'interaction proche du langage naturel", résume Olivier Causse, tout en reconnaissant que de telles fonctions impliquent l'utilisation de méthodes linguistiques.

Une étape exploratoire de six mois
"Aujourd'hui, les technologies nous permettent déjà de mettre en place de telles solutions", confie Olivier Causse. "Mais comme nous avons de l'avance, nous prévoyons de procéder par étapes". Et le responsable d'indiquer sa volonté de ne pas lancer de produits en suivant la première vague d'annonces du secteur. "Les premiers paieront les pots cassés", ajoute-t-il. En partenariat avec IBM France, la société Novadis Service et le laboratoire Clips, le projet devrait débuter par une étape exploratoire de 6 mois. Viendra ensuite la phase de développement - prise en charge directement par Neursoft -, puis le lancement des modules (qui devrait intervenir fin 2002 ou début 2003). Côté programmation, le langage utilisé sera Java, et ceci pour ses qualités de portabilité et de connectivité Web.

Une solution de portail vocal
Parallèlement, Neurosoft prévoit de se lancer dans le développement de solutions verticales, au premier rang desquelles figure un portail vocal d'entreprise. S'adressant aux grandes comptes, ce produit n'est pas non plus pour tout de suite. "Il devrait faire l'objet d'un premier prototype d'ici un an, avant d'être lancé courant 2003", confie le porte-parole de la société. Plusieurs partenaires, parmi lesquels des hébergeurs et plusieurs grandes entreprises seraient déjà prêts à participer à la phase pilote.

Côté architecture, pas de surprise : ce portail s'appuie notamment sur une architecture trois tiers, composée d'une interface vocale VoiceXML (reposant sur une solution IBM), d'un middleware d'interprétation et de génération de dialogue, et d'un système de gestion de base de données. Sa principal vocation : proposer des fonctions d'accès à divers sources d'informations (organigramme, agenda, messagerie, etc.). Derrière cette stratégie, l'objectif est de cibler des thématiques spécifiques pour accroître la flexibilité du système en matière de compréhension.

Une intégration facilitée par XML
Avec le support de XML en natif, la solution pourra donner potentiellement accès à n'importe quelle plate-forme de gestion de contenu distante. Une assistance technique assurant le déploiement complet du système - avec un support possible sous WebSphere (mais pas seulement). Pour présenter son offre, l'éditeur annonce dès maintenant le lancement d'un site vitrine durant l'été 2002. "Une interface qui permettra de tester la solution en donnant accès aux données d'une entreprise fictive", précise Olivier Causse. Que d'annonces, que d'annonces...