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07/06/2001

La télé interactive : un univers en quête de standardisation

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Consultation des programmes, recherche thématique, libre antenne, télé-achat, services bancaires, micro-paiements, choix d'un angle de vue lors d'un match de foot, messagerie, accès Internet... Sans compter l'amélioration de la qualité de l'image et une baisse des coûts de diffusion - grâce notamment au partage des fréquences. Pas de doute, la télévision interactive et autres bouquets numériques par satellite sont promis à un bel avenir.
Selon une récente étude publiée par l'institut Jupiter Media Metrix, le nombre de terminaux numériques interactifs devrait se porter à 170 millions dans le monde d'ici à 2004. Dans ce contexte, les opérateurs sont dans les starting-blocks. Au programme : projets pilotes et mise en production des premiers services... Avec à la clé la volonté de se positionner rapidement, et surtout de tester solutions et modèles de revenus. Un livre blanc, que vient de publier la société française Degetel, fait le point sur la délicate question des derniers obstacles à dépasser avant la croissance.

De nombreux standards propriétaires concurrents
"Aujourd'hui, les distributeurs de services dépendent des opérateurs de diffusion", lance François Gatineau, responsable du pôle t-business de Degetel, le département spécialisé dans la télévision interactive. A l'origine du problème : les éditeurs de middlewares pour décodeurs (ou d'applications de backoffice) qui ne parviennent pas à se mettre d'accord sur une norme commune. Parmi les principaux acteurs impliqués dans ce débat figurent rien moins qu'OpenTV, Canal+ Technologie, Sun ou Microsoft. "Cette situation oblige les fournisseurs de services à développer plusieurs versions du même programme afin de s'adapter à chaque technologie propriétaire", martèle le porte-parole de Degetel. Un processus qui entraîne de nombreux surcoûts, contribuant par là-même à freiner la croissance des services.

DVB : la norme de transmission ?
Pour apporter une réponse à cette problématique, le livre blanc de Degetel présente l'émergence de plusieurs normes. La première, baptisée DVB (Digital Video Broadcasting), a été lancée en 1993 par le consortium européen du même nom. Regroupant à l'origine 80 sociétés, ce groupe compte aujourd'hui près de 200 membres répartis dans 30 pays - il s'agit pour la plupart de radiodiffuseurs et d'opérateurs de télévision. Son objectif : fournir un standard autour de la transmission des données via différents supports (satellite, câble, voie hertzienne ou micro-ondes). Pour ce faire, il s'appuie sur des technologies de compression et de multiplexage - basées sur le format MPEG2 -, et sur des systèmes de chiffrement.

MHEG-5 : le standard côté interfaçage ?
Le second, MHEG-5 (Multimedia and Hypermedia Expert Group), décrit les spécifications d'un interpréteur graphique. Indépendant du matériel utilisé, ce système constitue une interface permettant aux terminaux de gérer l'exécution d'applications écrites dans des langages tiers (tel que Java). MHEG-5 prend notamment en charge la présentation des écrans en définissant les coordonnées spatiales des objets média, et leur ordre d'apparition en se basant sur une échelle temporelle. Principal avantage de cette norme : un besoin relativement faible en ressources matérielles et la capacité de supporter de nombreux formats de fichier (JPEG, MPEG, etc.).

Microsoft : toujours au rendez-vous ?
Au côté de ces deux projets, la solution propriétaire de Microsoft mérite une attention particulière. A la différence d'autre plate-forme concurrente, la solution logicielle de l'éditeur prend en charge l'ensemble de la chaîne de diffusion. Baptisé Microsoft TV, ce produit inclut un logiciel de backoffice (WebTV), ainsi qu'un OS léger côté terminal client (qui n'est autre que Windows CE). "Cette solution demande un espace mémoire important", remarque François Gatineau. "De plus, elle n'est pas supportée par tous les décodeurs." Dans ces conditions, le projet du géant ne risque-t-il pas de se faire doubler par des standards plus souples, tels que ceux décrits plus haut ? Suite au semi échec du partenariat entre la firme et les opérateurs AT&T et MSTV, on peut considérer que c'est probable.

En attendant, beaucoup d'éditeurs de middlewares défendent leur propre technologie. "Il sera nécessaire de dépasser ces différences pour voir réellement décoller le marché émergent des services de télévision interactive", conclut Denis Lallemand-Klenkle, directeur de Degetel.


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