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07/12/2001

Comment AluminiumFirst a conçu son architecture autour des solutions d'iPlanet

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Sur un projet initié en janvier 2000, la structure juridique d'AluminiumFirst.com a été montée en avril. Puis, la place de marché indépendante, au nom évocateur vis-à-vis du segment vertical auquel elle s'adresse, a ouvert sa première page vitrine à la fin du mois de mai. Un mois après est intervenue une levée de fonds de 10 millions de francs, qui a permis de financer le déploiement dès le mois de juin, en 10 semaines seulement, d'une plate-forme iPlanet complètement standard et intégrée. AluminiumFirst.com a donc ouvert ses portes en version finale en septembre 2000.

10 éditeurs en lice, puis trois pour aboutir à iPlanet
Le choix de l'alliance Sun-Netscape, en l'occurence iPlanet, s'est effectué en mars 2000 au terme de rendez-vous avec une dizaine d'éditeurs. Deux catégories d'acteurs ont été identifiées, d'un côté les éditeurs d'ERP comme SAP et Oracle, et de l'autre ceux dont "la culture était plus colorée Internet" : iPlanet, CommerceOne, I2 Technologies, Ariba, BEA Systems, WebMethods et Tradex. Selon Christophe Koch, directeur général et co-fondateur d'AluminiumFirst, "nous voulions une suite composée de briques standards adaptées au monde du web. Toutes ne répondaient pas à cet objectif dans un contexte de rapport qualité/prix. De plus, certains éditeurs pratiquent un mode de tarification mixte avec un pourcentage à la transaction tout en se comportant comme des investisseurs, et nous considérons que cela revient à inverser la relation client/fournisseur."

Christophe Koch
Directeur général
AluminiumFirst.com
"Le hit parade que nous avons établi au niveau du trio de tête était iPlanet, BEA et WebMethods", affirme-t-il. "Mais chez les deux derniers, la tuyauterie était plus chère et moins fonctionnelle. Quant à SAP et Oracle, ils étaient à côté de la plaque. Leurs commerciaux nous ont juré qu'ils avaient tout ce qu'il fallait et nous ont fait perdre notre temps. Nous avons donc choisi iPlanet car ils répondaient à tous nos critères, en premier la fiabilité. Et nous avons été séduits par le time-to-market (les délais d'implémentation) de la solution."

5 MF de budget consacré à 80 % aux licences
Pour aboutir à un délai de 10 semaines, iPlanet a donc dépêché 5 développeurs sur la version 1, livrée entièrement opérationnelle et intégrée. L'ensemble architectural se compose, autour du serveur d'application iPlanet Portal Server, du logiciel de portail d'entreprise Portal Application Framework. Pour la gestion des profils sécurisés et de la messagerie, les outils LDap Directory Server et Messenging Server ont été choisis. La partie transactionnelle est prise en charge par iPlanet Trading Xpert, et la passerelle d'intégration des flux b-to-b ouverte vers l'extérieur se nomme ECXpert. Au total, le budget s'est monté à près de 5 millions de francs dont 80 % de licences fixes.

En plus de la plate-forme intégrée, le serveur sous Solaris et la base de données Oracle sont hébergés chez IBM Global Services, avec une facture mensuelle qui aboutit à des frais courants de 700 à 800 kf l'année. Côté sécurité, plusieurs firewall définissent une DMZ (zone démilitarisée). Quant à la version 2 ouverte en mars, elle représente davantage une amélioration conséquente avec un autre produit iPlanet, Webmail, qui permet une gestion du tableau de bord fournisseurs sous forme de répertoires avec la possibilité d'effectuer des tris croisés.

1 000 entreprises participent aux transactions
Dans le même temps, une grande partie des efforts a porté sur la démarche commerciale. Très rapidement après l'ouverture en septembre, le modèle gratuit du portail d'information attire 1 000 entreprises. "Nous avons les cours du London Metal Exchange et le service Reuters assez coûteux, et nous avons signé un partenariat avec la Société Générale Commodities qui nous fournit les analyses techniques sur le marché de l'aluminium", détaille Christophe Koch. "Celles-ci arrivent sous forme d'e-mail vierge avec un document PDF que iPlanet stocke automatiquement avec un lien." Au niveau transactionnel, la gestion d'appels d'offres s'effectue sur la base de Templates XML. Le langage de description est également utilisé pour l'intégration aux systèmes tiers des fournisseurs et des acheteurs.

Sur les 1 000 sociétés présentes dont environ 15 % de régulières figurent quelques grands fournisseurs comme Péchiney, Alcan et Alcoa, et des acheteurs de renoms parmi lesquels St Jean Industrie, Peclal, Valeo et Centaure. La répartition s'effectue à égalité entre acheteurs et fournisseurs (45 % chacuns), puis 8 % de traders et 2 % de syndicats dans la métallurgie. 50 % des participants sont situés hors Europe, qui représentent les trois-quarts des producteurs. A l'inverse, les trois-quarts des acheteurs sont européens.

Aluminium.com et MetalSpectrum s'effondrent
Mais l'actualité assombrit peu à peu le paysage des places de marché sur le secteur des métaux. "Aluminium.com vient de tomber avec 25 millions de dollars partis en fumée", nous apprend Christophe Koch. "Ils avaient le même positionnement que nous en étant neutres, multi-producteurs et multi-revendeurs, mais une structure de dépenses opposée à la nôtre. En effet, ils ont tout développé en interne avec un budget en jours/homme de plus de 2 millions de dollars selon mon estimation, et ont ouvert des dans 10 pays avec des dépenses de marketing et communication considérables. En face, nous sommes restés à Paris en entretenant des relations one-to-one avec des conférences call pour éduquer le marché."

Puis, c'est le tour de MetalSpectrum de mettre la clef sous la porte, malgré sa qualité de consortium américain de grands comptes fortunés. Pour Christophe Koch, "Ce type de place de marché ne peut fonctionner sans une strate indépendante au niveau du management, et qui puisse gérer la plate-forme informatique avec des informations précises sur les matières. Comme les données sont trop confidentielles dans les bases, ces sociétés qui brassent des tonnes de liquidités s'observent sans échanger."

Moins de concurrents = moins d'opportunités
Et finalement, la disparition des deux concurrents n'arrange paradoxalement pas les affaires d'AluminiumFirst. "Avec Aluminium.com, nous étions géographiquement complémentaires", témoigne Christophe Koch, "et nous aurions pu nous rapprocher, ce qui aurait enrichi la confiance des investisseurs. Nous avons tenté 30 millions de francs au début de l'année, mais au vu de la déprime il a même été impossible d'obtenir 5 millions de francs. Puis nous avons rencontré physiquement les 10-15 premiers producteurs au premier trimestre pour leur proposer de devenir cette strate indépendante. Nous avons obtenu un écho favorable auprès des n°1 ou n°2 de ces groupes, mais malheureusement pour des problèmes de lenteurs, nous avons fait choux blanc. En synthèse, leur réponse était 'oui nous le ferons mais pourquoi maintenant'."

Trop généreuse, la société révise son business model
Car la dernière survivante de ces places de marché a voulu trop bien faire en habituant ses participants à la gratuité pour des informations qu'elle paie de son côté. En mars 2001, elle renforce donc son modèle de pourcentage à la transaction avec un abonnement supplémentaire de pour l'accès au portail. Mais trop tard selon Christophe Koch. "Des sociétés qui pendant 6 mois n'ont jamais payé un centime ont du mal à comprendre pourquoi nous leur demandons 2 000 euros, et vergottent pour décider ou non si elles vont payer. Or, une tonne d'aluminium coûte environ 2 000 dollars et 3 000 dollars sous forme de tôle laquée, et ces entreprises gèrent des milliers de tonnes par an. La gratuité habitue les personnes, surtout lorsque dès le premier jour le fournisseur leur sert de la qualité."

Sans fonds, chronique d'une mort annoncée ?
A l'heure actuelle, AluminiumFirst ne dispose plus d'une trésorerie que pour quelques mois, et les ceintures se sont resserrées. Sur les quatre fondateurs qu'ont rejoint sept salariés, deux ne sont pas payés. Selon différents scénarii, la rentabilité pourrait intervenir d'ici 12 à 18 mois. Mais les pratiques du marché n'encouragent guère à l'hypothèse la plus rapide. Le plus souvent, une livraison test (qui prend du temps) est réalisée entre le fournisseur et l'acheteur, et la véritable transaction n'intervient que 3 ou 4 mois plus tard. Ensuite, il faut encore trois mois pour qu'elle soit facturée. "Il faut être opiniâtre pour recouvrir les factures", avoue Christophe Koch. "Or, pour tous ces producteurs hors-Europe, nous sommes un tremplin commercial. Et quand vous voyez le coût distribué entre 3 et et 7-8 % que nous pratiquons, cela représente de trois à cinq fois moins que le prix qu'ils paient par des intermédiaires traditionnels."

Si des investisseurs se font connaître, ou si la société arrive à revendre sa plate-forme technique à d'autres entreprises voire à des SSII, les résultats pourraient en revanche monter en flèche une fois le cap des recouvrements atteint. Dans ce cas, "nous pouvons espérer 15 à 20 millions de francs par an avec la base et l'équipe embarquée que nous avons" précise le directeur général. Mais pour l'instant, AluminiumFirst atteint à peine le million de francs de CA, et prévoit seulement quelques millions de plus en fin d'année. Peut-être juste de quoi tenir les 12 mois dans l'hypothèse la plus optimiste.



L'entreprise

AluminiumFirst

Secteur d'activité
Métallurgie
Effectifs
4 fondateurs + 7 salariés
CA (sur 10 mois)
1 million de francs
CA (fin 2001)
Quelques millions de francs
Les prestataires
Implémentation

iPlanet

Hébergement
IBM Global Services
Les solutions Plate-forme iPlanet
Base de données
Oracle
Serveur
Sun Solaris
L'investissement Environ 5 millions de francs
Licences
80 %
Implémentation
20 % (5 personnes / 10 semaines)
Hébergement
600 000-700 000 francs / an


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