07/12/2001
Telefact met en oeuvre le règlement en ligne de la TVA
des entreprises
La loi oblige désormais
les entreprises réalisant plus de 100 millions
de francs de chiffre d'affaires annuel à déclarer
et à règler leur TVA en ligne. La règle
édictée par un texte publié le 28
décembre 2000 indique cependant qu'aucune sanction
ne sera prise jusqu'à septembre 2001 à l'encontre
des sociétés qui ne s'y plieraient pas.
Ensuite, l'obligation deviendra réellement effective.
Par ailleurs, toutes les entreprises dont le chiffre d'affaires
n'atteint pas le montant indiqué peuvent bien entendu
bénéficier du système, bien qu'elles
n'y soit pas contraintes. Pour que le procédé
fonctionne, le Ministère de l'Economie et des Finances
a fait appel à France Télécom et
à Téléfact,
société conjointement créée
par l'opérateur historique avec EDF et un consortium
de banques, en 1991. Son produit : le moteur de paiement
utilisé pour le télérèglement
de la TVA déclarée par les entreprises françaises.
L'aboutissement
d'une évolution juridique
Avec
l'entrée en vigueur de la loi instituant la valeur
juridique de la signature électronique (voir rubrique
juridique JDNet du 29/05/01) et la préparation
de la fameuse Loi sur la Société de l'Information
(voir article
JDNet du 09/04/01), la mode est aux innovations juridiques
en matière de nouvelles technologies. Gaston Reichenmann,
directeur général de Téléfact
parle d'une "volonté
des pouvoirs publics d'automatiser et de faciliter l'accès
aux procédures administratives". Créée
spécifiquement dans la perspective du développement
de solutions de télépaiement,la société
a "démarré avec le Minitel et la téléphonie
filaire", indique l'intéressé. Depuis
1996, avec l'avènement d'Internet, le site Telefact.fr
offre la possibilité aux particuliers d'effectuer
en ligne leurs règlements les plus courants :
eau, gaz, électricité, téléphone,
impôts et jusqu'à l'assurance depuis cette
année.
Maîtrisant le savoir-faire consistant à "concentrer
sur ses bases de données les factures émises
par ces créanciers, explique Gaston Reichenmann,
Téléfact leur permet de donner des ordres
de paiement plus simples, rapides et gratuits". En
phase avec la volonté du législateur, la
société s'est logiquement vu confier par
le gouvernement la tâche de "permettre aux
entreprises de règler leur TVA sans remplir de
formulaire CERFA", résume le directeur général.
Le marché public a fait l'objet d'un budget de
développement non communiqué; Téléfact
sera ensuite rémunérée par le Ministère
de l'Economie et des Finances suivant le volume des transactions
traitées par son moteur. En ce qui concerne la
simple déclaration de la TVA des entreprises, l'Etat
s'appuie de manière complémentaire sur un
système de France Télécom.
Un
usage de la signature électronique certifiée
Fondé
sur le système bancaire de prélèvement
à la demande, par opposition au prélèvement
automatique, le moteur de paiement offre aux entreprises
"une solution multi-RIB, pour que l'entreprise puisse
décider sur quel compte elle paie tout où
partie de sa TVA", développe Gaston Reichenmann.
Mais la simplification de la procédure réside
principalement dans le fait que "l'ordre peut être
préalable au paiement lui-même ; celui-ci
s'effectuant automatiquement à échéance",
poursuit-il. Le moteur se trouve alimenté par deux
flux : les déclarations et ordres de paiements
en provenance des entreprises et un flux EDI avec le système
informatique de la Direction Générale des
Impôts sur lequel Téléfact effectue
des télérèglements. "Les ordres
de paiement sont remis à la Banque de France pour
entrer ensuite dans le système de télécompensation
bancaire", détaille Gaston Reichenmann.
Bien entendu, ce système que le directeur général
destine à "donner toute souplesse aux entreprises"
ne demande de leur part aucun investissement majeur. "Le
minimum, c'est une connexion à Internet",
indique Gaston Reichenmann avant d'ajouter "l'obligation
d'utiliser la signature électronique certifiée".
Chaque entreprise doit donc s'équiper d'un pack
de certification auprès d'une autorité accréditée
: "Certinomis, CertPlus et d'autres packs sont proposés
par des établissements bancaires comme la BNP,
la Société Générale et le
Crédit Lyonnais", annonce le directeur général
de Téléfact. A raison de "2 000
ou 2 500 francs, indique-t-il, les premières
autorités accréditées depuis le mois
d'avril proposent des solutions de certification dites
logiques ou physiques, comme les cartes à puce".
Et le directeur général de conclure en évoquant
la communication à laquelle il va désormais
falloir s'attendre de la part des organismes accrédités,
dont le nombre devrait encore croître sensiblement,
afin qu'un maximum d'entreprises adoptent le système.
Qu'elles y soient contraintes ou non par la loi.
|