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24/07/01

Agarik, un hébergeur plutôt pragmatique

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Ce n'est pas le marketing qui fait l'hébergeur. Tel est le leitmotiv de certains professionnels non industriels, qui font peu parler d'eux dans les journaux mais recueillent un suffrage évident par le "bouche à oreilles". Parmi ceux-ci, Agarik se targue d'être exclusivement concentré sur son métier : l'hébergement dédié infogéré. Après avoir réalisé un chiffre d'affaires de 4 millions de francs en 2000, le prestataire table sur un CA de 10-11 millions de francs à la fin de l'année, et espère atteindre 25 millions de francs en 2002. Sur 24 personnes, 14 se consacrent à la technique et se relaient pour assurer une permanence en 24/7.

David Gillard
P-D.G.
AGARIK
Parmi ses clients, Agarik héberge l'agence Western, Pyweb.com, Chateauxethotels.com, Hiphiphip.com, le spécialiste du streaming audio Pulsession.com et le site de la ville de Gennevilliers. "Nous hébergeons aussi Misterent.com, pour qui nous avons tenu pendant plus de 50 minutes lors de leur passage dans l'émission Capital", déclare David Gillard, pdg de la société. "Nous récupérons beaucoup de clients de seconde main." Enfin, l'un des principaux consommateurs de serveurs n'est autre qu'un prestataire d'hébergement mutualisé très connu qui ne souhaite pas communiquer son nom et assure lui-même ses services auprès de ses clients.

Tout en double avec un stock de composants en sus
Pour éviter de se focaliser sur l'ouverture coûteuse de ses propres datacenters, Agarik a pris le parti de louer une salle chez le colocateur LDCom. Accessible par double sas avec codes et badge, équipé de caméras, de clefs spéciales sur une cinquantaine de baies, et patrouillé par des pompiers, l'espace de 100 m2 s'avère occupé à 20 % seulement. A l'intérieur, tout est redondant, depuis les routeurs Juniper Networks et les commutateurs Cisco jusqu'aux arrivées électriques et aux onduleurs. A cet ensemble, il convient aussi de rajouter un stock de composants de rechange, pour répondre rapidement à toute panne éventuelle.

"Les Cisco sont des 3524 avec deux ports gigabits sur chacun desquels arrivent les flux d'un routeur séparé", explique Laurent Seror, directeur technique d'Agarik. "Nous avons aussi deux fournisseurs de bande passante, Cable & Wireless et Teleglobe, avec qui nous gérons la redondance BGP-4 et l'optimisation de routes. En tout, nous avons 34 Mbps utilisés mais quatre liens à 100 Mbps, soit deux chez chaque fournisseur. Le cas échéant, nous pouvons aussi monter des liens Gbps. Nous contrôlons la bande passante et nous provisionnons deux fois car notre but est avant tout que cela fonctionne. Après, pour les clients qui veulent la disponibilité optimale de leur service, nous plaçons 2 cartes réseaux sur un serveur haute disponibilité relié à deux commutateurs, et nous pouvons placer des répartiteurs de charge Foundry Networks. Nous assurons ainsi 99,999 % de disponibilité réseaux."

Accords systématiques sur la qualité de service
Les accords sur la qualité de service (SLA) sont systématisés, et comprennent une garantie de temps de rétablissement de une heure sur le réseau et le système d'exploitation, et deux heures sur le matériel. Selon Laurent Seror, "la moyenne des problèmes se résoud en 10 minutes maximum. Il n'y a quasiment pas de soucis au niveau du réseau, mais il arrive qu'un matériel tombe en panne. Le seul véritable risque intervient si un disque dur est touché quand quelques casse-cous n'ont pas pris de sauvegarde. Pour 40 ou 50 Go de données, la restauration n'est pas très longue avec le DLT (stockage sur bande)." Pour labelliser ses SLA, Agarik est aussi partenaire du fournisseur de mesure de la performance web IPLabel, qui effectue des tests répétitifs à la demande depuis cinq backbones d'opérateurs. "Non seulement nous pouvons voir ce qui ne marche pas, mais nous pouvons aussi être transparents vis-à-vis de nos clients à l'aide d'un tiers indépendant", affirme Laurent Seror.

Conseil et orientation vers le prestataire adapté
Au niveau des services d'infogérance, ceux-ci s'arrêtent au système d'exploitation (Windows, Linux et FreeBSD), au serveur web (Apache ou IIS), à la messagerie et aux statistiques. La base de données est mise sous surveillance et redémarrée si besoin est, mais pas administrée. Quant à l'Unix de Sun, alias Solaris, il n'est pas pris en compte car l'équipe ne compte qu'un seul spécialiste qui ne peut rester en 24/7. "Cela fait partie de notre politique de recrutement", indique David Gillard. "Pour le reste, nous travaillons avec des agences web et des SSII qui amènent leur valeur ajoutée. Nous apportons la plate-forme d'hébergement, et ce sont à elles d'installer les applications et de garantir leur disponibilité. Nous ne pouvons pas nous permettre de gérer l'applicatif en permanence en plus du reste. C'est pourquoi nous posons d'abord la question sur ce que le client développe, si c'est du PHP ou autre, et nous le redirigeons vers le prestataire le plus adapté à sa problématique. S'il fait un site de tourisme et de restauration, ce sera MM, s'il veut du Flash nous l'orientons vers CDesign, etc."

Bientôt un extranet d'outils pratiques
En fonction des services proposés et du niveau de qualité requis (mesures toutes les 5 minutes ou demi-heures par IPLabel...), les prestations se déclinent à la carte. Les contrats démarrent ainsi à partir de 2 000 francs par mois. "Certains enregistrent 20 millions de pages vues avec une architecture de 5-6 serveurs, et paient chaque mois de 40 000 à 45 000 francs", dévoile le pdg d'Agarik.

Pour l'hébergeur, l'avenir consiste surtout à répondre encore plus aux besoins des clients. Ainsi, un atelier d'apprentissage et de développement est en train de voir le jour, avec des serveurs équipés d'environnements distribués J2EE et .Net. En septembre, enfin, Agarik prévoit d'ouvrir un extranet pratique. Celui-ci devrait permettre l'accès sécurisé aux tableaux de bord, à des forums et à toute une gamme d'outils gratuits en open source.


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