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25/07/01

C'est encore loin l'ère de la collaboration B to B ?

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La moitié des acteurs de l'industrie informatique et électronique continue d'échanger du papier, des fax ou encore des disquettes pour communiquer avec leurs fournisseurs et clients. Voilà l'un des constats dressés par l'association Comptia (Computing Technology Industry Association) et repris dans une note par Meta Group. On l'aura compris, les données de l'étude relativisent sensiblement les promesses de l'intégration inter-entreprises (IEI). Et ses conclusions, comme celles de Meta sont d'autant plus intéressantes que cette industrie-là est censée être plutôt en avance...

Des limites pas uniquement technologiques
L'étude de Comptia s'attache entre autres à dresser le bilan des mises en oeuvres de Rosettanet. Initié par de grandes acteurs de la distribution informatique, le consortium Rosettanet a élaboré un vocabulaire et des processus. Une sorte d'esperanto de l'intégration B to B dédié à l'univers informatique et électronique, et décrit, cela va de soi, en XML. Si Rosettanet ne compte plus le nombre de ses soutiens, Meta Group, l'étude de Comptia à l'appui, porte un regard assez sévère sur les implémentations de son modèle.

Les limites de ces projets tiennent à la fois à la technologie et au modèle même de l'IEI. Le cabinet d'étude constate en effet que les entreprises abordent les problématiques de l'intégration inter-enteprises sous l'angle des relations... bilatérales ! Bref, là où l'IEI dessine un modèle en étoile, les entreprises, elles, s'en tiennent à du point à point. Pour des questions de confiance et de confidentialité, chacun continue donc de définir partenaire par partenaire les processus qu'il est prêt à partager.

Changement de méthode en perspective
Par ailleurs, les retours d'expérience sur la mise en oeuvre des processus Rosettanet (les PIP, Partner Interface Process) indiquent que l'intégration de chaque nouveau partenaire demande en pratique de dupliquer les déploiements déjà réalisés. La faute, entre autres, à la jeunesse des solutions technologiques. Forcément, les perspectives de retour sur investissement s'éloignent... Les implémentations de Rosettanet sont également loin d'être homogènes, ce qui génère des surcoûts d'intégration. Enfin, les entreprises semblent avoir péché par excès d'ambition, en tentant de migrer directement d'un système EDI vers un modèle IEI. Un virage un peu trop brutal...

Le Meta Group donne toutefois quelques raisons d'espérer de voir les relations inter-enterprises entrer dans l'ère de la collaboration. Le cabinet précise que des grandes entreprises, confrontées à la déception des projets Rosettanet, ont renouvelé leur approche : la priorité ne serait plus d'automatiser un maximum de relations bilatérales sur un mode point à point mais d'identifier dans la vie d'un produit (de sa conception à sa vente) les phases qui se prêtent à une collaboration inter-entreprises. Avantage: chaque entreprise travaille ainsi à identifier les cycles de production dans lesquels elle peut trouver un intérêt à investir dans une telle collaboration. Une stratégie que Meta désigne sous l'intitulé CPES (Collaborative Process Engineering Strategy)

Sur un versant plus technologique, Meta Group fonde ses espoirs sur les Web Services, susceptibles de simplifier suffisamment les échanges B to B pour soutenir une stratégie du type CPES. En résumé, l'ère de la collaboration B to B ne s'ouvrira pas demain matin.


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