Une opération qui tombe à pic pour Carly Fiorina

Pour Carly Fiorina, 46 ans, le rachat de Compaq tombe à pic. Depuis le printemps dernier, les avertissements sur bénéfices et l'annonce de la suppression de 10% de l'effectif (9000 emplois) laissaient suggérer que le temps était compté pour cette ancienne de Lucent. La première femme à accéder à de telles responsabilités au sein d'une entreprise du Top 20 américain. Au mois de juillet dernier, l'intéressée se refusait même à spéculer sur la date d'une éventuelle reprise, observant qu'aucun secteur géographique n'échappait au déclin.

Arrivée à la tête de l'entreprise en juillet 1999, Carly Fiorina s'était donnée trois ans pour donner un nouveau souffle à l'entreprise. Elle n'imaginait probablement pas à ce moment qu'il lui faudrait en passer par l'acquisition de l'un de ses concurrents. Auparvant, la CEO de HP avait tenté une autre acquisition, celle de PricewaterhouseCoopers. Avec un objectif limpide: donner à HP la dimension services qui fait la force d'un IBM. Une opportunité stratégique qui tombe à l'eau à l'automne 2000.

A partir de cette date, la vie devient plus compliquée pour HP. Qui le paye en bourse: le prix de l'action chute de 63 dollars en septembre 2000 à... 23 dollars à la fin du mois d'août dernier. Quant au dernier exercice trimestriel (clos fin juillet), il s'est soldé par une chute des bénéfices net de 89%.

Il y a quelques semaines encore en position délicate, Carly Fiorina se retrouve donc aujourd'hui à la tête d'un mastodonte de 87 milliards de dollars.