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10/04/2001

Comment Vediorbis industrialise la signature électronique des contrats

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La signature électronique, les infrastructures à clefs publiques, on en cause beaucoup (y compris sur JDNet Solutions), mais on les voit encore peu. Le projet d'industrialisation de la signature électronique du géant de l'intérim Vediorbis a donc naturellement retenu notre attention. L'entreprise s'est intéressée à cette problématique dans le cadre de sa stratégie Web qui se décline sur quatre portails, respectivement pour les entreprises, pour les intérimaires, pour la communication institutionnelle et, enfin, pour le recrutement interne. "Il s'agit d'un investissement majeur qui vise à faire du Web un véritable outil de travail, explique Pierre-Michel Bret, directeur informatique. Le dispositif consacré à la signature électronique, encore en phase pilote, concernera très vite plusieurs milliers de clients".

Avant d'en venir à la signature même, Vediorbis avait déjà avancé sur le terrain de la dématérialisation des contrats en proposant aux entreprises de les valider en ligne. Un premier pas qui posait toutefois deux types de problèmes. Techniquement tout d'abord. Si l'opération était acceptable pour signer quelques contrats, elle ne se prêtait pas à des signatures en masse - les entreprises qui travaillent avec Vediorbis reçoivent jusqu'à 300 contrats par semaine. Légalement ensuite. Accessible par la simple saisie d'un mot de passe et d'un login, cette validation ne constitue pas un acte non-répudiable. Ennuyeux. Seuls moyens de rendre les actes électroniques non-répudiables, en passer par la signature électronique et une authentication forte des intervenants.

Des contraintes d'ergonomie fortes
Pour traiter cette problématique, l'entreprise se tourne vers Dictao, société de conseil et d'intégration spécialiste des infrastructures de confiance. Avant de s'occuper de l'appel d'offre, le prestataire couche sur le papier le périmètre exact de l'application et l'ensemble des contraintes. Côté périmètre, ce sont exclusivement les contrats de mise à disposition des intérimaires signés entre les agences et les entreprises qui seront concernés et non les contrats intérimaire-agence. Pour une raison simple, les clients des contrats de mise à disposition sont connus ce qui permet d'envisager sereinement la gestion des certificats électroniques. Les contraintes concernent notamment l'ergonomie: pour parvenir à un outil de signature "en masse", l'application doit permettre de valider en une fois 10 à 20 contrats. D'autant plus que la législation impose de signer les contrats dans les 48 heures qui suivent l'embauche de l'intérimaire.

Dictao procède à un examen des offres du marché et se penche sur des solutions comme FormSecure de Baltimore, Form Signing de iPlanet, ICS Viewer de Pureedge ou encore Inform Filler de Shana Corporation. Au moment de l'appel d'offres, le prestataire ne trouve toutefois pas son bonheur sur le marché des solutions packagées. Pour respecter le cahier des charges, Dictao préconise à Vediorbis, un développement spécifique, adossé à l'API (interface de programmation) de chiffrement de Microsoft, et couplé à des cartes à puce.

Résultat, les agences de Vediorbis comme les clients disposent de cartes à puce (et de lecteurs adéquats) sur lesquelles sont stockés leurs clefs privées. Les agences signent les contrats avec leurs clefs, les soumettent aux clients, qui les signent à leur tour avec leur propre clef. Pour signer, les clients se rendent sur le portail qui leur est dédié. Dès qu'ils entrent dans la phase de validation des contrats, tous les flux sont chiffrés (SSLv3, 128 bits). Les clients peuvent afficher sur une page 10 à 20 contrats en fonction du niveau de détail souhaité. Pour signer ces contrats, un script dans la page appelle le composant ActiveX développé par Dictao qui prend en charge l'appel de la clef privée et les opérations de chiffrement. Cette procédure achevée, la cinématique de l'application Web reprend son cours.

Sélection d'une autorité de certification
"Pour des raisons de sécurité et pour conserver une architecture propre, nous avons pris soin de bien dissocier la logique de l'application Web de la procédure de signature", souligne Marc de Montgolfier, chef de projet de cette mission chez Dictato. D'autant que Vediorbis a manifestement déjà mené une bonne urbanisation de son système d'information: le front office Web est confié au serveur Web iPlanet et au serveur d'application Weblogic de Bea; le back office s'appuie pour sa part sur des produits signés Progress Software; l'ensemble communique via un bus logiciel MQ Series d'IBM qui véhicule des messages formatés en XML. L'application de signature n'a donc nullement perturbé cet existant; elle a simplement été "branchée" sur cette infrastructure. Les contrats signées par les agences sont donc transmis via cette architecture - les synchronisation entre le back office et le portail s'effectuant à midi et minuit, au maximum 12 heures s'écoulent entre la soumission d'un contrat par une agence et sa mise en ligne.

Pour réellement industrialiser de bout en bout la signature électronique de ces contrats de mise à disposition, deux autres points ont dû faire l'objet d'une attention particulière. Tout d'abord le lecteur de carte à puce: en fonction des postes de travail des agences et des clients, il faut recourir à des produits de Schlumberger ou de Gemplus. Enfin, dernier point, la sélection d'une autorité de certification qui délivrera aux clients leurs certificats numériques et leur enregistrement sur une carte à puce. Un appel d'offres a donc été lancé mais à l'heure où nous écrivons, le nom de l'autorité retenue n'est pas encore publique. Une fois cette brique ajoutée à l'édifice, Vediorbis sera fin prêt pour industrialiser l'usage de la signature électronique.

A lire aussi: Le jargon des espaces de confiance en 10 points.


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