17/10/01
Les
serveurs dédiés débarquent chez Wanadoo Services Pro
Dans notre interview
en juin dernier du pdg de Wanadoo
Services Pro Mireille Le Van, celle-ci nous avait
dévoilé l'intention de l'ISP grand public
de lancer sa propre "offre d'hébergement
dédié d'entrée de gamme".
Dans l'optique d'une mise à disposition effective
d'ici la fin du mois, la communication autour de cette
offre a déjà commencé. Comme convenu
par la filiale de Wanadoo, elle même dépendant
du groupe France Télécom, cette gamme
viendra compléter par le bas les serveurs dédiés
proposés par une autre division intermédiaire,
en l'occurrence Oléane.
Cette information
nous est de nouveau confirmée par Gaëlle
Richard, chef de produits de la gamme hébergement
et commerce électronique chez Wanadoo Services
Pro: "Oléane lance aussi son offre de serveurs
dédiés cette année, avec comme
but le fait de rester sur son coeur de métier,
la bande passante. [...] Nous travaillons avec eux sur
la continuité de nos gammes." Pour l'instant,
la société ne déclare aucun client
des packages Pro Dédié Serveur Linux (sur
RedHat) et Pro Dédié Serveur W2000 car
leur annonce vient tout juste d'être diffusée.
Mais, "nous prévoyons d'atteindre 500 serveurs
d'ici la fin 2002", dévoile Gaëlle
Richard.
Une
offre qui cible essentiellement les Net Partenaires
Les
deux offres packagées s'adressent indifféremment
aux entreprises et aux Net Partenaires de Wanadoo. "Nous
ciblons clairement les agences web", déclare
Gaëlle Richard. Celles-ci ont deux possibilités:
soit transformer le serveur dédié mis
à leur disposition en un serveur mutualisé
avec les sites de leurs clients, soit réserver
un serveur dédié pour un client final
qui en éprouverait le besoin. Selon le petit
résumé explicatif sur le site de Wanadoo
Services Pro, ce besoin commun avec celui des entreprises
se définit essentiellement par des volumes de
consultation importants, ou par le recours à
un socle applicatif non pris en charge sur les plates-formes
mutualisées. Mais là, l'entreprise ou
le Net Partenaire ne doivent pas attendre de l'ISP qu'il
intervienne en cas de problème au delà
des outils présents sur les serveurs pré-installés
en standard. En attendant, "le client peut installer
ce qu'il souhaite sur sa machine dédiée"
confirme la chef de produits.
Entrée de gamme à
rapport technique/prix correct
Outre un coût d'installation de 800 euros
(environ 5 250 Fht), la location du serveur
Linux est à 800 euros par mois, et celle
du serveur Windows 2000 à 850 euros par
mois. "Nous nous sommes indexés sur les
prix de la concurrence", indique Gaëlle Richard.
"Verio, par exemple, propose des solutions plus
simples avec une option RAID non incluse." En effet,
pour disposer d'une configuration équivalente
(avec 256 Mo de RAM supplémentaire mais
133 Mhz de moins en vitesse processeur) chez ce
concurrent, il faut débourser environ 150 euros
de plus. Mais à ce prix, deux adresses IP sont
offertes au lieu d'une chez Wanadoo Services Pro.
Concernant les détails techniques, les serveurs
sont fournis en standard équipés de processeurs
P-III à 933 Mhz, de 256 Mo de mémoire
vive, de deux disques durs de 18 Go et d'une carte
RAID. Le passage à 3x18 Go en RAID 5 est
en option, ainsi que la mise en place d'une carte bi-processeur.
Sur le plan logiciel, un autre élément
différenciateur avec Verio tient dans la mise
à disposition d'une interface administrateur
en plus des traditionnels outils de reboot à
distance et de suivi de consommation de bande passante.
"Début 2002, nous proposerons des outils
de surveillance (Witbe) ainsi qu'une assistance à
l'utilisation qui pourra se matérialiser par
de la formation", dévoile Gaëlle Richard.
"Ce seront des options complémentaires,
sauf si après estimation des coûts nous
jugeons que nous pourrons l'intégrer à
l'offre de base."
256 Kbps
maximum pour un serveur dédié ?
En matière
d'assistance, "des personnes au support de niveau 2
seront consacrées à cette offre",
détaille la chef de produits. Cet aspect avait
fait partie des améliorations du service sur
lesquelles Mireille Le Van s'était engagée
en juin. Chose promise, chose due. Au total, la hotline
se compose d'une dizaine de personnes dont environ deux
pour les offres dédiées. Une sous-équipe
qui pourra faire l'objet d'une réévaluation
en fonction de la montée en charge du support.
Pour l'ensemble de la plate-forme commune mutualisée
et dédiée, une vingtaine de techniciens
interviennent dans les infrastructures.
Jusque-là, tout semble s'accorder avec une offre
d'hébergement des plus classiques. Mais lorsque
l'on évoque la bande passante ou les accords
sur la qualité de service, l'entrée de
gamme revient au galop. Sur le premier point, la mention
"bande passante pouvant aller jusqu'à 35 Mbits"
sur les pages présentant l'offre concerne la
capacité totale allouée à l'ensemble
des clients, dédiés ET mutualisés.
En fait, ce n'est que 256 Kbps au maximum que le
client disposant d'un serveur dédié pourra
consommer. Plutôt faible surtout si le choix de
la PME ou du Net Partenaire se porte sur le dédié
pour des raisons de trafic. Du reste, au delà
de 20 Gbps transférés, il faudra
payer un surplus de 1,5 ou 3 euros (respectivement
Linux ou Windows) pour 100 Mo transférés
supplémentaires.
Enfin, les contrats sur la qualité de service
sont inexistants, donc sans garantie de temps de rétablissement
ni pénalités. Mais il s'agit bel et bien
d'une offre d'entrée de gamme. Les Net Partenaires
qui doivent rendre des comptes à leurs clients
pourront choisir Oléane, car c'est là
la politique de France Télécom. En attendant,
pas plus tard qu'il y a une semaine, nous publiions
un article
sur OVH. Et de nombreux géants risquent aujourd'hui
d'avoir fort à faire avec cette nouvelle génération
d'hébergeurs, qui n'hésitent plus à
s'engager en cassant les prix.
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