22/10/01
Comment
Pictet gère ses courriers entrants et sortants avec Documentum
C'est
dès la fin de l'année 1989 que la banque
privée helvétique Pictet
& Cie rédige un premier cahier des charges
en vue d'informatiser la gestion de son courrier entrant
et sortant (factures de bourse, avis de paiement, estimations,
etc.). L'objectif est alors de répondre à
deux problématiques principales: d'une part la
gestion électronique de ce type de données
par les opérationnels, et d'autre part leur archivage.
Une mesure rendue nécessaire par la contrainte
juridique de conserver les preuves des opérations
comptables pendant 10 ans. En 1994, le projet entre en
phase d'implémentation. Les choix se portent alors
sur la solution de gestion documentaire de Documentum
(Documentum
4i) associée au format de fichiers PDF (Portable
Document Format) proposé par Adobe.
PDF
comme réponse à la problématique
juridique
"Nous
avons choisi le PDF car à l'époque il s'agissait
d'un standard qui avait des chances de se pérenniser",
explique Carlo Bonferroni, responsable de la gestion documentaire
et des systèmes interbancaires chez Pictet. "Aujourd'hui,
nous l'utilisons pour traiter de nombreux types de documents
(jusqu'aux e-mails et aux présentations power point),
dans la mesure où ils restent non-confidentiels".
Autre argument mis en avant: le format d'Adobe répond
au besoin du 'reporting bancaire' de conserver les pièces
dans leur état initial. "Le tout en étant
capable de reproduire n'importe quel type de formats de
documents (Word, QuarkXpress, etc.). Notez qu'une technologie
dynamique n'était pas viable dans la mesure où
elle aurait entraîné des problèmes de recomposition
en cas de modification
d'un des éléments des interfaces",
commente le responsable.
Documentum
pour la gestion des dossiers client
En lice avec les outils d'IBM,
d'IMTF,
de
Cimage
Novasoft et de FileNet,
c'est finalement Documentum qui est choisi comme fournisseur
de solutions de gestion électronique de documents.
Capable de traité le PDF dés 1994, l'outil
de l'éditeur américain est retenu pour son
processus de traitement par objets. "Un système
qui permet notamment une grande souplesse dans la classification
des fichiers par comptes et par dates au sein d'une arborescence
de répertoires et de sous-répertoires",
pointe Carlo
Bonferroni. A cet avantage s'ajoute la possibilité
d'attacher des brochures générales stockées
dans un répertoire indépendant. Côté
architecture, la banque opte pour le système d'exploitation
Sun Solaris et à la base de données Oracle.
Une
articulation étroite avec le système d'entreprise
Depuis la mise en place de la chaîne
de digitalisation, à celle de l'alimentation automatique
(conversion PDF, etc.), en passant par l'adaptation de
la structure de la base de données et l'installation de
la solution Documentum le déploiement aura duré 12 mois.
"Pour traiter le courrier entrant, nous avons été
obligé de développer notre propre logiciel
car les solutions disponibles à l'époque
ne savaient pas encore gérer le PDF", souligne
le chef de projet. "Certaines applications de notre
système central ont également été
modifiées pour pouvoir transmettre des données
client". Au total, 70% des fichiers sont générés
à partir d'applications bancaires et 30% à
partir de programmes bureautiques traditionnels. La récupération
des documents depuis ces deux types de sources est prise
en charge par l'application CDI (Sterling
Software) -qui transfert les fichiers via le réseau
interne
en s'appuyant sur le protocole IP.
De leur côté, les gestionnaires de fortunes
consultent les contenus clients par le biais d'une interface
de recherche développée en Visual Basic.
S'appuyant sur l'interface de Documentu, un département
particulier est dédié à l'introduction
des documents dans le système.
Un
système de fichiers d'environ 680 Giga-octets
Au total, la somme des données
stockées par le système compte 70 millions
d'objets, soit près de 25 millions de documents.
La base de données Oracle, qui contient les critères
de classification, affiche quant à elle un niveau
d'occupation de 95 Giga-octets, et le système de
fichiers Unix (regroupant les fichiers PDF) près
de 680 Giga-octets. "Il s'agit de l'une des plus
grosses bases Documentum dans le monde", soutient-on
chez Pictet. Pour
gérer cette charge mémoire, l'application
s'appuie sur un serveur Sun quadri-processeurs couplé
à une seconde machine (du même type) intégrant
un système de miroring -en cas de crash du premier
serveur.
Afin de stabiliser le volume de données et de gérer
de manière optimale la lecture des différentes
versions PDF, points considérés comme important
en cas de migration, une application programmée
en scripts Unix et langage C est déployée
pour générer des microfilms à partir
des documents. "La solution Documentum n'a pas la
capacité d'optimiser de telles migrations",
reconnaît le porte-parole. "Pour ce faire,
nous devons passer par le service technique de l'éditeur,
qui nous livre des scripts de migration sur mesure. Cela
revient, en gros, à trois jours de prestations
externes".
Après
deux ans de mise en production Carlo Bonferroni
estime que "les économies de papier réalisées
ne sont pas loin de rembourser le projet. En outre, poursuit-il,
les gestionnaires n'impriment plus de seconde copie pour
leur dossier, ce qui a permis de gagner un demi étage
de bâtiment".
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