23/10/01
Modélisation
de processus: comment mener à bien son e-revolution
Le
Web a donné naissance à de nouvelles architectures (interface
standard à travers un navigateur, serveurs d'applications,
bases de données, etc.), à de nouvelles méthodes de
programmation (Extreme Programming entre autres). Il
serait temps de penser à de nouvelles méthodes de conception
d'applications. On y vient doucement. Certaines approches
prennent en compte d'une part les spécificités des architectures
Web, d'autre part les caractéristiques auxquelles doivent
se plier les processus conçus pour le Web. Ces caractéristiques,
quelles sont-elles ? L'éditeur Akazi, un spécialiste
de la gestion des processus métiers sur le Web, en énonce
quatre, qu'il qualifie de " vertus cardinales " :
Ouverture. En devenant l'espace d'échanges universel,
Internet oblige les processus à s'ouvrir. Quel fournisseur
global sur son secteur peut aujourd'hui ignorer Internet
comme nouveau canal ? Par l'ouverture sur Internet,
les entreprises perçoivent l'opportunité de génération
de revenus supplémentaires.
Agilité. Internet imprime un nouveau rythme au
marché, et impose aux processus d'être beaucoup plus
agiles. Désormais, les processus doivent être opérationnels
à temps et être adaptés beaucoup plus vite.
Extensibilité. Les processus doivent être étendus.
Ils doivent être capables d'intégrer de nouveaux intervenants
sur le marché. Ainsi, un processus d'achat doit pouvoir
prendre en compte l'arrivée de nouvelles places de marché.
Collaboration. Par la disponibilité d'un outil
de navigation sur tous les postes de travail, y compris
les équipements terminaux mobiles, le Web apporte la
capacité d'atteindre tous les collaborateurs, capacité
que n'offrait pas la génération de solutions précédente.
Les solutions de nouvelle génération permettent ainsi
une collaboration entre un plus grand nombre de personnes.
Parce qu'ils touchent tous les collaborateurs où qu'ils
soient, les processus deviennent beaucoup plus collaboratifs.
La communication doit se faire à l'intérieur de l'entreprise,
mais aussi avec les partenaires.
Ces idées ne sont pas nouvelles. On en trouve les fondements
dans les cours d'informatique répartie depuis une vingtaine
d'années. Des organismes tentent aujourd'hui d'en standardiser
les implémentations. Pour modéliser les processus métiers
de manière standard, l'initiative BPMI (Business Process
Management Initiative) se détache. Intalio, société
à l'origine de cette initiative, a modélisé les processus
au travers d'un langage appelé BPML ; on notera également
l'initiative internationale, pilotée par les Nations-Unies,
pour développer ebXML qui doit formaliser les échanges
de données entre entreprises. Que donneront ces grandes
initiatives pour ceux qui doivent mettre en uvre au
quotidien cette nouvelle race d'applications sur le
Web ? Le cycle de production défini par Akazi en donne
une bonne idée. Dénommé Macdemo, il comprend les phases
suivantes:
Modélisation. Cette étape est dédiée aux non-informaticiens,
aux analystes métiers. Aucune connaissance informatique
n'est obligatoire, le savoir-faire étant plutôt la connaissance
du client. De nombreuses entreprises, que ce soit dans
l'industrie (avec des produits comme Core) ou dans
les services (avec des solutions comme celles de Mega
International), ont déjà modélisé leurs processus,
sans toutefois les informatiser. Il est donc crucial
de pouvoir réemployer 20, 30, 40 voire 50% de cette
modélisation de processus déjà effectuée en amont dans
des référentiels de processus, indique Akazi.
Assemblage. La démarche consiste à construire
des composants logiciels métiers à partir de modèles
de processus issus de l'étape de modélisation. Elle
est réalisée par des informaticiens.
Personnalisation. Les composants logiciels pré-caractérisés
sont ensuite mis dans les mains de consultants qui vont
les personnaliser pour les rendre déployables et exécutables.
L'offre de modélisation de l'éditeur s'appuie sur Flowmind,
son système de gestion des processus métiers. Il s'agit
en fait d'un atelier de développement de composants
Java, utilisant le même référentiel que l'outil de modélisation
: les spécifications métiers sont réutilisées. Par ailleurs,
les programmes seront standardisés en interface (utilisateur
ou programmation).
Le produit a été retenu par le ministère des Finances
(direction du Personnel, de la modernisation et de l'administration)
pour informatiser la gestion des dossiers de demandes
d'intervention de la Digitip (direction générale de
l'Industrie, des Technologies de l'information et des
Postes). De l'appel à projet jusqu'au paiement et à
la clôture du dossier, trois processus seront modélisés
dans un premier temps. Ils devront prendre en compte
diverses technologies : gestion électronique de documents,
bases de données diverses et annuaires accessibles avec
le protocole LDAP (Lightweight Directory Access Protocol).
L'approche résolument Web mise en avant par Akazi aurait,
semble-t-il, séduit le ministère très " branché " sur
les technologies de l'information
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