26/10/01
IBM
récompensé par deux fois pour sa gamme de serveurs de
stockage iSCSI 200
En l'espace de 15 jours,
IBM a reçu le prix de l'Innovation technique
sur Interop 2001 et celui du Trophée innovation
à l'occasion de Forum Stockage 2001, pour sa
gamme de serveurs de stockage IP Storage 200i. Celle-ci
repose sur un protocole sur lequel travaille IBM depuis
maintenant 3 ans dans ses laboratoires d'Haïfa,
en Israël : iSCSI (Internet Small Computer Systems
Interface). Ce protocole de stockage représenterait
une solution intermédiaire entre le NAS (Network
Attached Storage) et le SAN (Storage Aera Network),
qui permettrait aux PME/PMI de basculer leur système
de stockage sur IP sans avoir à investir dans
une refonte de leur infrastructure réseau en
Fibre Channel, dispendieuse pour beaucoup d'entre elles.
Le mariage de SCSI et de TCP/IP
iSCSI, né de façon expérimentale
il y a quelques années chez IBM, a depuis fait
un certain nombres d'émules, dont une vingtaine
qui sont aujourd'hui réunis au sein d'un groupe
de travail de la SNIA, baptisé "iSCSI Group".
Parmi ses membres, IBM bien sûr, mais aussi Cisco,
Adaptec ou Emulex, qui ont d'ailleurs tous les trois
sorti récemment des solutions, passerelles ou
contrôleurs iSCSI. L'enjeu est en effet sérieux,
puisqu'il s'agit de concilier les protocoles SCSI et
TCP/IP, le premier servant pour les architectures de
stockage de type SAN qui sont basées sur un réseau
dédié Fiber Channel, le second pour les
serveurs NAS utilisant le réseau Ethernet des
entreprises. Schématiquement, iSCSI procède
en encapsulant les commandes de stockage et les blocs
de données SCSI en paquets IP. Concrêtement,
les entreprises qui souhaitent bénéficier
des avantages du SAN, et notamment de ses capacités
à consolider l'information sur des serveurs distants
de plusieurs centaines de kilomètres, peuvent
grâce à iSCSI passer de leur LAN (Local
Area Network) traditionnel à un réseau
IP par définition sans limites. Autre argument
en faveur d'ISCSI, son coût. Le réseau
Fiber Channel qu'utilise géneralement le SAN
est en effet 5 à 6 fois plus cher qu'un réseau
Ethernet classique, comme nous le confie Bruno Grosso,
architecte Stockage chez IBM et spécialiste SAN.
"Une carte Gigabit Ethernet coûte environ
2000 francs, quand une carte Fibre Optique revient en
moyenne à 10000 ou 12000 francs." Dans le
cas d'une PME/PMI qui utiliserait une vingtaine de serveurs,
la différence s'échelonne donc entre 160
000 et 200 000 francs, sans même compter le prix
des câbles en fibre optique qu'il faut tirer pour
remplacer le réseau Ethernet.
A
l'impossible, nul...
iSCSI ne constitue cependant pas la solution
idéale pour toutes les entreprises, et la médaille
a son revers. "Notre cible est celle des PME/PMI
ou des services départementaux des grandes entreprises",
précise M. Grosso. Techniquement, iSCSI ne parvient
pas, en tout cas pour le moment, à la hauteur
des possibilités offertes par le SAN. En termes
de débit d'abord : alors qu'un réseau
en fibre optique autorise des débits de l'ordre
de 2 Gbps, dans le meilleur des cas, un réseau
Gigabit Ethernet offre un débit - théorique
- de 1 Gbps. En terme d'évolutivité ensuite
: tandis qu'IBM monte jusqu'à 22 To en architecture
SAN, IP Storage 200i plafonne à 3,5 To, matériel
de stockage embarqué oblige. En termes de disponibilité
enfin , et c'est probablement le point crucial, puisque
le modèle 200i est mono-noeud et qu'il ne permet
pas d'assurer la redondance. Si le lien entre les serveurs
de l'entreprise et le boîtier est coupé,
l'accès au stockage est interrompu. Totalement
inadmissible pour des applications critiques, que ce
soit pour des sites de commerce électronique
ou pour des grands groupes bancaires ou d'assurances
par exemple.
Pour un produit dont l'entrée de gamme commence
à près de 180 000 francs, IP Storage 200i
offre de belles possibilités par rapport à
des serveurs Fibre Channel, qui à performances
(presque) égales
sont nettement plus chers. Le modèle 100 supporte
jusqu'à 20 serveurs et possède une capacité
de 400 Go (6 disques de 72 Go), tandis que le modèle
200 peut supporter jusqu'à 40 serveurs, avec
une capacité totale de 3,5 To (48 disques de
36 Go). De quoi susciter l'intérêt de nombreux
clients, qu'IBM compte bien conquérir avant la
fin de l'année sur le marché hexagonal.
Et pour ceux que iSCSi ne convaincrait pas tout à
fait, il restera le SAN.
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