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11/02/2001

Nimda.E, un clône plus robuste du ver le plus agressif de tous les temps

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Le ver Nimda revient à présent dans sa version E, en quatrième position des remontées d'alertes dans le monde selon Antivirus.com, principalement pour sa propagation en Asie. En attendant, selon F-Secure qui a augmenté sa cote d'alerte tout comme Symantec, les soumissions augmentent en particulier en Suède et en Allemagne, puis en France, en Finlande, aux Etats-Unis et en Norvège. En revanche, les déclinaisons B et C, apparues peu de temps après l'original, et la D qui date aussi de ces trois derniers jours, ne se sont que faiblement propagées. Et pour cause, plusieurs d'entre elles dont cette dernière, apparemment signée par un espagnol du nom de Stephan Fernandez, étaient buggées. D'autre part, aucune modification d'une quelconque importance n'avait été apportée, à part le fait de renommer des fichiers participants à l'infection ou la compression de l'éxécutable du virus en tant que tel.

"Nous reconnaissons ici les boutonneux qui ne font que du copier/coller sur une technologie forte ou un concept élaboré par un vrai développeur", déclare Marc Blanchard, directeur du laboratoire européen de Trend Micro. "Lorsque le concepteur en a assez d'être plagié, il s'en plaint dans le code source. Cette démarche était plus courante autrefois et ces derniers temps nous n'avons pas vu beaucoup cela se reproduire." Mais l'auteur de Nimda.E a cette fois-ci pris le soin de rappeler entre parenthèses "This's CV, No Nimda" (CV pour Concept virus). Ce qui pourrait constituer un signe de retour du programmeur original.


Nimda.E comprend des mises à jour notables...
A l'inverse des prédécesseurs, le code de Nimda.E (alertes Trend Micro, Symantec, McAfee pour qui cette variante ne nécessite pas de nouvelle alerte, F-Secure qui propose un outil spécifique et Sophos qui l'appelle Nimda.D) connaît quelques améliorations substantielles. Comme le souligne l'alerte de Symantec, les bugs de l'original ont été corrigés. De plus, la nouvelle mouture apparaît capable de dérouter certains antivirus. Une stratégie de contournement déjà adoptée par le récent Klez, qui sait reconnaître les noms des fichiers DLL (librairies de procédures ou routines de code) des éditeurs d'antivirus et génère des délais d'attente. "En général, les anti-antivirus procèdent d'une démarche métamorphique", explique Marc Blanchard. "Par exemple, ils font croire qu'ils effectuent une mise à jour du Kernel (noyau du système) ou qu'ils sont Windows Update."

Deux autres rapprochements doivent être effectués par rapport à Klez, qui semble se propager plus rapidement en Europe que Nimda.E selon Trend Micro. Le premier tient dans la capacité à se propager sans ouverture de la pièce jointe. Ici, Klez exploite des failles de Outlook qui permettent d'éxécuter le fichier à la simple prévisualisation du massage. Le second concerne la nouvelle forme de pièce jointe, au format WAV correspondant à des séquences audio. Dans les deux cas, il s'agit de fichiers éxécutables.

...mais les correctifs à appliquer sont les mêmes
Quoiqu'il en soit, les failles exploitées par Nimda.E sont strictement les mêmes que celles exploitées par le premier Nimda. Sa forme compilée a simplement nécessité la mise à jour de certains antivirus. De fait, les administrateurs réseaux et - au mieux - les responsables sécurité qui auront appliqué tous les correctifs nécessaires (relire les précédents articles sur Nimda) n'ont pas à s'inquiéter. Pour les autres, "deux semaines après l'apparition de Nimda, certains techniciens continuaient à travailler la nuit et le week-end pour rétablir leur réseau", rappelle Marc Blanchard. "Quand le responsable sécurité donne une consigne et dit non, c'est non même pour le pdg." Dans l'entreprise, personne n'est au dessus des règles quand il s'agit de la sécurité, sinon pourquoi désigner un responsable de la sécurité...


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