11/09/2001
Comment un extranet décisionnel sur MicroStrategy soutient
la lutte contre le cancer
Créée en
1964, la Fédération
nationale des centres de lutte contre le cancer
(FNCLCC) constitue aujourd'hui un réseau de 20 centres
correspondant aux structures hopitalo-universitaires
au service des malades. Regroupant 13 000 personnes,
l'organisation au sens large est présente dans
16 régions françaises, et profite
d'un budget annuel de plus de 900 millions d'euros.
Grâce à cette somme elle soigne près
de 60 000 patients et prend en charge le quart
des nouveaux cancers chaque année en France.
De son côté, la structure fédérale
est animée par 45 personnes et vit sur un
budget annuel d'environ 7 millions d'euros.
Pour analyser et diffuser de manière uniformisée
vers tous les centres les données éparses
sur 800 000 séjours
hospitaliers
par an, les journées et les séances, et
les actes médicaux quels qu'ils soient (chirurgie,
radiologie, chimiothérapie...), la FNCLCC a mis
en place un système centralisé nommé
DOMES, qui a pris la forme d'un extranet ouvert à
800 utilisateurs environ. Derrière celui-ci
cohabitent une grande base de données relationnelle
sous SQL Server et la plate-forme de l'éditeur
MicroStrategy chargée d'élaborer des rapports
personnalisés correspondant à environ
500 tableaux de bord préparamétrés
et calculés selon quelque 25 axes d'analyse.
Objectif:
optimiser les coûts pour continuer la lutte
"Le
projet a démarré en janvier 1998 et nous
avons mis six mois à construire le cahier des
charges avec l'aide d'Europstat (dont le nom est devenu
Umanis, ndlr)", déclare Laurent Borella,
responsable adjoint au délégué
général, également chargé
du suivi du projet Domes. Dans cette première
phase, "nous avons procédé en deux
temps: d'abord la partie fonctionnelle orientée
métier, puis la partie technique. [...] L'idée
de monter l'extranet est relativement ancienne. Depuis
plusieurs années, la fédération
permet à des professionnels des différents
centres de se rencontrer et de construire des référentiels
communs, tout en comparant les expériences dans
les services hospitaliers."
"D'autre part, poursuit-il, les hôpitaux
ont à faire face à une situation budgétaire
tendue, liée à des aspects spécifiques
comme l'augmentation des coûts unitaires de traitement
contre le cancer face à un financement qui ne
correspond pas toujours. Nous sommes donc obligés
de travailler sur une information plus fine, sinon les
hôpitaux sont dans l'incapacité de poursuivre
leur activité correctement. Notre objectif a
donc été d'informatiser ce qui avait été
commencé, et d'aller plus loin en consolidant
toutes les données issues des différents
systèmes d'informations." Un travail confié
à Umanis.
Un grand
nombre d'avantages perçus de prime abord
C'est
donc en septembre 1998 qu'a eu lieu le choix de la solution.
A l'époque, "très peu d'offres étaient
fiables,
fonctionnelles
et bien développées sur Internet",
explique Laurent Borella. "Nous avons opté
pour le produit le plus puissant sur le web, qui soit
dans une limite de prix raisonnable sans pour autant
représenter un bas de gamme. MicroStrategy, de
son côté, avait de bonnes références
sur l'étranger, nous semblait aisément
configurable et nous laissait espérer une maintenance
technique très faible. De plus, poursuit l'intéressé,
il s'agit d'un produit ROLAP (Relational Online AnaLytical
Processing) très performant, qui nous permet
de monter une structure intermédiaire, dite relationnelle
dénormalisée. Nous avons 23 cubes
dans la base, plus de 500 indicateurs et 25 ou
26 axes d'analyse. Le maximum de croisements par
axe se monte à cinq ou six. Nous sommes dans
un cadre difficile car nous devons analyser en même
temps les ressources humaines et les patients par localisation
cancéreuse, ce qui n'est pas du tout du même
ordre. Enfin, MicroStrategy a l'extrême avantage
de permettre une sortie très simple au format
Excel."
... mais
des difficultés cachées qu'il a fallu
surmonter
Au
total, il aura fallu un an d'intégration et six
mois de recette pour aboutir fin 1999 à un produit
conforme aux spécifications désirées
par la FNCLCC. Le projet n'a donc pas été
aussi évident que prévu. Tout d'abord,
les systèmes desquels il faut extraire les données
sont très hétérogènes: une
vingtaine différents dont les deux tiers propriétaires.
Et là, la solution se passe d'un outil ETL pour
l'extraction de données: une partie des informations
sont récupérées à la main
par FTP, une autre arrive sous forme de fichiers plats,
et une troisième dans des fichiers Excel. Le
tout est géré à des dates fixées
à l'avance pour éviter des débordements
entre les vingt centres expéditeurs de données.
A côté se sont présentés
des problèmes de calcul d'indicateurs relativement
complexes qui ne fonctionnaient pas, car aucune garantie
n'était donnée que les mises à
jour étaient faites à 100 %. Puis,
il a fallu retravailler le paramétrage fin sur
des fonctions très spécifiques que MicroStrategy
ne pouvait logiquement prendre en compte dès
le départ, et qui ont occasionné des difficultés
entre la plate-forme et la base de données. Enfin,
des problèmes de temps de réponse sont
survenus. D'une part, les caches fabriqués par
la plate-forme décisionnelle en vue de ne pas
relancer certains calculs ont été sujet
à une montée en charge difficile. D'autre
part, le débit Internet était trop faible,
et il a fallu acheter auprès de Completel une
connectivité évolutive de 400 Kbps.
Mais comme la FNCLCC partage avec ses serveurs le même
bâtiment que l'Inserm, le haut débit était
déjà présent sur place.
Un projet
coûteux, mais qui rapporte des budgets
"Nous avons payé sur des défauts",
témoigne Laurent Borella. De fait, le budget
consacré au projet se monte à 300 000 francs
pour le serveur Compaq Proliant bi-processeur avec un
stockage monté en RAID-5 et le firewall, puis
800 000 francs en matériels et logiciels
divers dont 500 000 francs de licence pour
MicroStrategy, et... 1,5 million de francs sur
l'intégration et les paramétrages. Une
aubaine pour Umanis, qui compte à son actif une
part importante des 200 à 250 jours/homme.
Mais aujourd'hui, le système fonctionne de façon
satisfaisante, et produit des résultats intéressants.
D'après le porteur du projet en interne, "sur
les molécules cancéreuses, nous avons
pu négocier une somme de centaines de millions
de francs pour laquelle la plate-forme nous a aidé".
Parmi les évolutions prévues, la fédération
espère bientôt parvenir à un rapport
d'activité consolidé des 20 centres
qui sera publié officiellement, et devrait ouvrir
des opportunités intéressantes d'un point
de vue politique. Dans le même temps, l'extranet
doit aussi s'étendre au
delà de la plate-forme décisionnelle en
soi, vers un portail plus généraliste.
D'autres sources y figureront, comme des informations
en provenance d'établissements régionaux
et des données épidémiologiques.
Quant au fait de passer de la version 6.5 à la
7.0 de MicroStrategy, le saut est jugé pour l'instant
trop important. "Nous attendons que la plate-forme
soit bien validée et débuggée,
et que les intégrateurs l'aient bien expérimentée",
indique Laurent Borella. Chat échaudé...
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