20/11/01
Invention
Machine: l'innovation assistée par ordinateur
Et si la veille technologique
n'était là, finalement, que pour valider
l'existence de découvertes déjà
réalisées. Et si l'ordinateur pouvait
aussi suggérer de nouvelles orientations aux
chercheurs, à partir des découvertes effectuées
dans d'autres domaines. C'est ici le principe de la
méthode Triz, élaborée en ex-URSS
dans les années 70, où elle s'est développée
avant d'être exportée en 1992 aux Etats-Unis.
Cette année-là, Valery Tsoukirov, ancien
chercheur universitaire dans l'équipe du concepteur
de la méthode, décide de fonder Invention
Machine sur le Nouveau Continent où il a
émigré entre temps. Cinq ans plus tard,
les statuts officiels sont déposés, et
l'éditeur entame sa croissance externe: l'Europe
où il est aujourd'hui présent en Allemagne,
en France, en Italie, en Grande-Bretagne et en Suède;
et l'Asie au Japon et à Taiwan. A présent,
la société compte environ 100 salariés
répartis dans tous ces pays.
Découvrir de nouveaux
domaines d'application
Triz, dont le propos
est d'analyser les problèmes d'ingénierie
technique en recherchant des solutions en fonction de
leurs structures, s'appuie pour cela sur 2,5 millions
de brevets. Leur analyse a mis en évidence une
série de lois d'évolution naturelle des
domaines techniques qu'ils recouvrent. Des lois d'évolution
de type: "solide > liquide > gazeux >
électro-magnétique". Et cette méthode
sert de noyau au premier produit historique de l'offre
d'Invention Machine: TechOptimizer, qui en est aujourd'hui
à la version 3.5. Celui-ci est même
proposé en OEM intégré nativement
avec la plate-forme de PLM (gestion du cycle de vie
produits) Katia suite à un accord signé
avec Dassault Systèmes.
A l'aide d'une interface de requête, l'ingénieur
d'un domaine particulier attaque des ensembles de brevets
dans tous les domaines techniques répondant aux
critères de la physique. Il peut affiner sa recherche
à l'aide de filtres sémantiques appliqués
à certains termes. Les brevets que lui retourne
l'étonnant outil lui permettent alors d'envisager
une suite à ses propres recherches, par association
d'idée. Car la solution trouvée dans un
domaine précis n'est pas restreinte au seul champ
d'application décrit par le brevet. Comme les
technologies concernées rentrent forcément
dans un cadre physique, pas possible d'appliquer la
méthode Triz à l'ingénierie informatique.
Sur cette offre, les clients de l'éditeur s'appellent
Alsthom, la NASA, Daimler-Chrysler, Peugeot, Delphi
(équipementier automobile), Motorola, Intel et
Hewlett-Packard.
Des
technologies de résumé au "Web invisible"
Fin septembre, nous
avons retrouvé Invention Machine et toute son
offre qui s'est enrichie depuis... sur le salon KM Forum
2001 au Palais des Congrès de la Porte Maillot.
Mais pourquoi la gestion des connaissances ?
D'abord,
parce que TechOptimizer permet de découvrir de
nouvelles connaissances. Mais aussi du fait qu'aujourd'hui,
l'éditeur propose son outil d'extraction du contenu
de documents techniques Knowledgist, et sa plate-forme
d'accès et de partage des connaissances techniques
de l'entreprise CoBrain. Issues d'un développement
entamé il y a deux ans, ces deux offres de technologies
sémantiques ont atteint leur version 2.5
depuis leur première disponibilité effective
en novembre 2000. Cette année, enfin, un nouvel
outil a fait son apparition. Il s'agit de l'Assistant
Internet, qui déploie des agents intelligents
de veille sur le réseau,
et peut être vendu indépendemment de TechOptimizer
depuis son actuelle version 1.4.
CoBrain offre des capacités de recherche d'information
en ligne, à la fois sur Internet, sur l'intranet
et dans des sources locales, en se basant sur une indexation
sémantique et linguistique du contenu. Avec l'extension
Knowledgist, l'entreprise voit s'ouvrir à elle
des capacités d'analyse text mining et même
des technologies de résumé. Dans ces deux
offres, l'éditeur propose aussi des accès
qu'il qualifie de "deep web" ou "web
invisible": des bases Notes ou des banques de données
de 2 200 sites scientifiques et plus de 2 000 sites
industriels.
Enfin, au vu de la vitesse d'éxécution
- il s'agit de technologies sémantiques
au fil du texte et non de taxonomie s'appuyant sur un
thésaurus avec des allers-retours -, il
n'est pas étonnant que les clients aient pour
nom Dior ou Landwell. "Il faut 48 heures pour
traiter 200 Go de données", confirme
Manuel Balbo, responsable commercial d'Invention Machine.
"Aux Etats-Unis, nos technologies commencent aussi
à s'appliquer aux domaines juridiques et financiers.
Il s'agit d'outils pointus et il faut savoir formuler
clairement une question." Les clients auront payé
pour chaque installation serveur de CoBrain la bagatelle
d'environ 120 000 euros, et plus de 9 000 euros
par poste client équipé de Knowledgist.
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