12/06/2001
La
Société Générale finalise la migration de son sytème de
GRC vers un progiciel Siebel
La
Société
Générale
a lancé il y a un an un projet pluriannuel de
très grande envergure, baptisé 4D, avec
un budget total de 260 millions d'euros. Objectif affiché
par la direction : doter à terme les 2000 agences
du pôle banque de détail qui gèrent
aujourd'hui quelque 7 millions de clients en France
d'un système de "distribution multicanal".
Entendez un point d'entrée unique de gestion
de la relation client. Le projet qui comprend dans son
ensemble six volets, vient d'être achevé
sur le premier d'entre eux - le projet Contact - à
savoir la refonte du sytème de GRC (Gestion de
la Relation Client) de la Société Générale.
La banque vient en effet d'achever une partie de la
migration de son système de GRC maison vers un
progiciel eFinance de Siebel,
et plusieurs sites sont actuellement en phase de test.
Si les résultats des "alpha-sites"
se révèle positif, ce sont ainsi 21 000
postes qui devraient être reliés à
une méta-base unique de données en 2003.
Récit d'une épopée.
Impératif prioritaire
: unifier les bases de données
La
problématique de départ de la banque est
simple dans son énoncé de départ
: comment unifier les trois bases - Clients, Contrats
et Contacts - qui constituent l'essentiel des données
gérées par le système d'information
?
A ce jour en effet, seules les deux premières
bases qui tournent sur un mainframe central IBM 0S/390
communiquent entre elles, et sont accessibles par l'ensemble
des agences. Le suivi des relations avec les clients
(rendez-vous avec un chargé de clientèle,
demande d'information sur un produit, un compte, etc.),
qui est renseigné par chaque responsable de compte
et
qui constitue la base Contact, reste
pour sa part exclusivement accessible en local par
le groupe d'agences (130 au total qui fédèrent
les 2000 agences) dont dépend ce responsable.
Pour décloisonner ces bases et les faire reposer
sur serveur qui abrite des deux autres bases, il a donc
fallu s'orienter vers une solution de type progiciel
de GRC.
Solution
interne ou progiciel standard ?
"Nous
avions deux options pour ce faire : développer
une solution en interne ou faire appel à un éditeur",
explique Réné Querret, DSI de la Banque
de détail de la Société Générale.
Après
avoir lancé un appel d'offre au printemps 2000,
la DSI de la banque de détail a finalement choisi
Siebel, après avoir examiné trois critères
majeurs : le temps de déploiement de l'application,
l'adéquation fonctionnelle du logiciel (eFinance
en l'ocurrence, qui est une version verticalisée
du socle de Siebel) aux besoins des utilisateurs, et
enfin la faisabilité du projet par rapport à
l'architecture de départ. "Il est certain
que l'investissement que représente Siebel pour
nous ne faisait sens que parce que nous disposions au
préalable d'un système d'information centralisé
: nous avons tiré partie de l'unicité
de notre SI pour envisager un progiciel", souligne
René Querret. Le contrat a ensuite été
signé à la fin de l'été
2000, et le début du travail d'intégration
a démarré en octobre 2000, géré
directement par la Société Générale.
Au total 250 personnes ont
été mobilisés
(utilisateurs,
informaticiens internes et externes, consultants Siebel,
etc.).
Une architecture 100%
mainframe
Condition préalable
au projet Contact, intégrer les 7 millions de
fiches Clients (coordonnées des clients français)
et les 45 millions de fiches Contrat (fiches de produits
et services tels que les CB, crédits à
la consommation, etc.) au progiciel eFinance.
Pour réaliser la migration, Siebel a été
installé sur 6 serveurs d'applications SP2 d'IBM
(zSeries) sont reliés à l' OS/390 qui
abrite actuellement
les deux bases de données.
Aujourd'hui, les bases Client et Contrat sont donc en
double : sur les bases DB2 géréés
par Siebel et sur les bases DB2 originelles, qui sont
toutes hébérgées sur le mainframe
IBM. Lorsque la base contact aura été
intégrée au système, les bases
DB2 actuellement en service seront fermées pour
ne plus laisser en fonctionnement que la méta-base
Siebel qui contiendra les 3 sous-bases de départ
: Contrat, Client et Contact. L'intégration s'est
faite sans trop de difficultés selon notre interlocuteur,
grâce aux connecteurs standards inclus dans eFinance
et au fait que les nouvelles comme les anciennes bases
soient des DB2, permettant aux équipes de s'atteler
au paramétrage du logiciel.
Un déploiement
national prévu avant la fin 2002
"Les deux premières
bases sont aujourd'hui opérationnelles et en
exploitation dans quatre agences", se félicite
le DSI du pôle banque de détail.
Quatre agences qui testent en outre également
la base Contact depuis le début du mois de décembre
2001 sur quelques dizaines de postes, et qui ont à
charge d'en valider l'aspect fonctionnel. La phase de
test devrait durer juqu'à la fin du premier trimestre
2002, le temps pour la banque de passer le cap de l'euro.
Si les résultats s'avèrent positifs, un
déploiement plus large sur une centaine de postes
sera réalisée avant le déploiement
final sur les 21 000 postes du réseau banque
de détail, prévu pour le 3e trimestre
2002. "Cette fois nous effectuerons les tests avec
la version 7 'webisée' d'eFinance qui doit sortir
au début de l'année prochaine", précise
René Querret, qui prévoit en conséquence
quelques ajustements et de nouveaux travaux d'intégration.
A
terme, le projet Contact ( à ne pas confondre
donc avec la sous-base du même nom) permettra
aux centres de contact, aux back-offices et aux services
centraux de disposer d'une seule et même base
de données. Les clients pour leur part pourront
effectuer toutes leurs démarches où qu'ils
se trouvent, par téléphone d'abord et
par mail dans le futur : prise de rendez-vous avec leur
chargé de clientèle, passage d'opérations
bancaires courantes, informations produits, renseignement
sur l'état de leur compte, etc. Un
second centre d'appel devrait d'ailleurs s'ouvrir en
2002 en région parisienne, qui complétéra
celui de Lyon actuellement en service avec les 4 agences
pilotes.
Quand au coût de l'opération sur le seul
pôle GRC, il est relativement complexe à
chiffrer, ainsi que nous l'explique le DSI. "Beaucoup
de ressources ont été partagées
avec les cinq autres volets du projet - évolution
technologique des centres de contacts multimédia,
portails Internet, marketing, pilotage du projet et
conduite du changement." A titre indicatif et avec
toutes les réserves nécessaires, René
Querret estime cependant à environ 30% la part
du projet Contact dans l'ensemble du budget 4D, soit
78 millions d'euros,qui incluent le côut des kicences
et le tarvail d'intégration. Une somme certes
importante, mais à la hauteur des ambitions de
la banque à qui l'on peut faire confiance pour
avoir évalué le retour sur investissement
de l'opération, et qui prouve que la gestion
de la relation client est bien aujourd'hui une priorité
pour certaines entreprises.
|