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13/12/01

L'identification à distance avec la biométrie sans contact

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Au sommaire de Ça existe ?

Voix, signature manuelle, géométrie de la main... l'identification biométrique de la personne ne se limite pas aux empreintes digitales comme certains pourraient le croire. Cette dernière représente néanmoins la forme la plus classique d'application de ces technologies de reconnaissance, les trois premières citées plus haut étant souvent pointées à titre d'exemple par des articles de presse traitant du sujet. Mais la biométrie, ou plutôt anthropométrie car en France le terme revêtrait un aspect biologique selon la SFB (Société française de biométrie), ne rencontre pas ici ses limites. Et ses dernières déclinaisons mises en oeuvre ont suscité un certain nombre de questions au cours des derniers mois. Parmi celles-ci, la reconnaissance basée sur l'iris de l'oeil par exemple pour des terminaux de paiement (un taux d'erreur de 1 sur 1,2 millions pour le système IriScan selon son éditeur Iridian Technologies), ou même celle de la morphologie du visage, à une distance plus importante.

Au nom de la Loi: souriez, vous êtes filmés !
A l'heure actuelle, plusieurs aéroports dans le monde (Francfort, Londres...) et des terminaux de paiement exploitent ces technologies pour reconnaître le visage

d'une personne au milieu d'une foule. Dans la pratique, les caméras de surveillance sont branchées sur un système capable de comparer en temps réel les visages des personnes circulant dans les halls et les couloirs. L'idéal dans ce cas ? Plusieurs caméras permettent d'obtenir au minimum trois vues différentes pour éliminer au maximum les erreurs. Bien évidemment, l'idée part ici d'un principe noble au service de la Loi : la reconnaissance des criminels parmi les badauds. Le système se compose d'une base de données des profils les plus recherchés. La comparaison à l'aide d'algorithmes avancés s'effectue en temps réel, avec un taux d'erreurs qui reste néanmoins largement supérieur à la prise d'empreintes digitales. Mais là, pas besoin de l'accord de la personne identifiée.

Afin de réduire du mieux possible ce taux d'erreur, le leader américain Visionics Corporation déclare pouvoir juger la morphologie d'un visage en fonction de 12 à 40 critères fondamentaux sur plus de 60, parmi lesquels les yeux (iris et rétine), la position des oreilles, et les cheveux. Parmi ses dernières annonces, plusieurs signatures avec des grossistes-distributeurs spécialisés par exemple auprès des aéroports. Sa technologie LFA (Local feature analysis) de transformation complexe sur le plan mathématique s'avèrerait résistante aux changements de luminosité, au port de lunettes ou même aux cheveux teints, le tout avec un angle de vue du visage pouvant varier de 35° dans chaque direction. Encore plus impressionnant: une seule face "encodée" pourrait être comparée en l'espace d'une minute avec plus de 60 millions d'autres en mémoire, ou même 15 millions sur disque dur.

En terme d'évaluation, IBM Research fournit un ordre d'équivalence avec ses propres technologies de pointe appliquées aux empreintes digitales : de 1 500 à 1 800 comparaisons par minute. Mais dans les deux cas, le système sur lequel les mesures de performance ont été effectuées n'est pas précisé.

Applications judiciaires et légales bientôt dépassées ?
Tandis que Visionics expose clairement les bienfaits de ses systèmes au service de la Loi et seulement de la Loi, la position affichée par son concurrent allemand C-Vis (Computer Vision and Automation) est tout autre.
Candidate en mars 2001 du prix European Information Technology décerné par Euro-CASE (European Council of Applied Sciences and Engineering), la société indique d'autres applications possibles de sa technologie. Parmi celles-ci, l'analyse du comportement de la clientèle dans des magasins, et la détection de fraude dans les casinos. Qui plus est, son système - affirme-t-elle - peut enregistrer plus de 3 mois de données faciales.

Or, le rapport d'un chercheur britannique de l'université de Kent à Canterbury, Farzin Deravi, qui compare les différents systèmes biométriques, fait mention de la directive européenne sur la protection des données, devenue effective le 25 octobre 1998. Selon lui, les identificateurs biométriques, sans être mentionnés explicitement par la directive, pourraient quand même tomber dans son champ législatif. De son côté, le Parlement Européen exprimait des recommandations dans une proposition datée du 15 octobre 1998. D'autre part, le même chercheur britannique évoque la combinaison possible de plusieurs techniques biométriques dans son propre rapport. Une possibilité déjà offerte par Visionics, mais non mentionnée par le CORDIS (COmmunity Research and Development Service) dépendant de la Commission Européenne dans son rapport d'étude préparatoire Infosec (mis à jour en mai 1999).

Bientôt: analyses d'échantillons ADN et de l'odeur
Ce dernier ne manque pas d'évoquer quatre techniques biométriques d'invention plus récente : les analyses d'échantillons de l'ADN, de la transpiration de la peau, de la forme caractéristique des oreilles, et de l'odeur de la personne. Selon le même rapport du CORDIS et plusieurs titres de presse (CRN...), les travaux sur cette dernière possibilité auraient été en voie d'aboutissement en 1997-99, dans les laboratoires anglais de Mastiff Electronics, sous le nom de code Scentinel. Mais le moteur de recherche sur le site de cette entreprise ne donne rien. La conclusion n'est donc pas permise sur ce sujet précis.

En revanche, tous les outils de la panoplie de Big Brother pourraient bientôt être réunis. Et les organisations concernées (comme l'EPIC aux Etats-Unis, mais aussi certaines institutions) se doivent d'étudier des moyens d'éviter les débordements. D'ici là, le salon Si Biom se tient du 28 au 30 mai 2002 au CNIT de La Défense. Un bon moyen d'étudier de plus près le fonctionnement des identificateurs biométriques, ou tout simplement de se renseigner.

 Pour des informations complémentaires en français, vous pouvez également consulter le portail Biométrie Online.


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