Worldcom, c'est 20 millions de
clients, 50% du traffic Internet américain et une
bonne partie du traffic mondial. En un mot : c'est
le coeur de l'Internet, sur le plan symbolique comme
sur le plan technique. C'est une enteprise qui a longtemps
fait rêver tant ses résultats paraissaient
excellents. Un modèle qui se place aujourd'hui
sous la protection du précieux chapitre 11, après
que la SEC ait découvert de très graves
manipulations comptables dans ses livres de comptes.
La protection du chapitre 11
permettra à WorldCom de poursuivre ses activités
tout en étant protégé de ses créanciers.
Mais pour un temps
seulement :
l'opérateur
va devoir présenter aux juges New Yorkais un
plan de redressement expliquant comment rembrouser ces
mêmes créanciers. WorldCom est criblé
de dettes - 40 milliards de dollars environ -
et perd de l'argent chaque année. Un sauvetage
est-il encore possible ?
Faillite
possible, effondrement improbable
Pour Jean Charles Doinau, Directeur d'études télécom
à l'IDATE, le pilier de l'Internet mondial ne
va pas s'effondrer : "WorldCom va tenter de
se restructurer, et quand bien même il n'y parviendrait
pas, il trouvera rapidement un repreneur. Ses infrastructures
aux Etats-Unis et ses liaisons sous-marines sont très
attractives, WorldCom est à la tête d'un
réseau impresionnant". Un réseau
qui - faute d'être rentable - devra
être sévèrement restructuré.
Le coeur de l'infrastructure
devrait rester intact : les grandes liaisons transatlantiques
et l'essentiel du réseau américain sont
viables. Mais à la périphérie,
les choses pourraient se passer tout autrement :
"Les filiales les moins stratégiques de
WorldCom seront traitées avec moins de considération :
WorldCom va essayer de réduire ses coûts
à ces endroits là. Les premiers à
souffrir seront les sud-américains, suivis de
près par les européens. Je vois mal comment
WorldCom pourrait se restructurer sans entailler sévèrement
ses capacités sur ces continents".
La France
mal lotie
Quid de la France ? Elle fait partie des filiale
non stratégiques de WorldCom : "Il
y a de fortes chances pour que l'entreprise se restructure
de façon
draconnienne".
Des modifications qui pourraient entraîner une
légère baisse de la qualité de
service partout en France.
La clientèle va-t-elle
réagir ? "Je pense qu'une bonne moitié
des clients vont quitter WorldCom. Une société
placée sous la chapitre 11 est menacée
de faillite, et elle n'a pas le droit d'investir dans
de nouvelles infrastructures. Deux bonnes raisons de
se méfier de WorldCom". Rappelons que si
l'opérateur faisait faillite, il s'agirait de
la plus grande banqueroute de l'histoire de l'économie
mondiale.
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