Connu essentiellement sur le Web
pour les loisirs des internautes, l'architecture P2P (Peer-to-Peer)
"flirte" sans vraiment conclure avec le monde
de l'entreprise (notamment en matière d'échanges
B2B) et suscite encore beaucoup d'interrogations. Pourtant,
moins coûteux et plus facile à implémenter que l'architecture
classique client-serveur, le P2P présente des avantages
non négligeables. Reste à savoir où, comment et pour qui
mettre en place ce type d'architecture.
Le P2P,
l'alternative directe au client serveur
Peer-to-peer
(P2P) signifie littéralement "de pair à pair".
Une machine peut, selon les besoins, être consommatrice
ou fournisseur de ressources, endosser successivement
les rôles de client de serveur. Le P2P a donc pour objectif
principal une meilleure distribution des ressources
sur le réseau.
Ces ressources sont diverses: partage des données, des
ressources CPU ou encore des services. Et plus le nombre
de machines connectées de la sorte est important, plus
l'intérêt du système se fait sentir.
Les
avantages d'une mise en place P2P sont multiples : échanges
de ressources plus rapides, sans intermédiaire, bande
passante optimisée (équilibre de la charge du réseau),
coûts de matériel et de maintenance réduits du fait
de la répartition des tâches, pannes moins
problématiques, etc. L'un des plus gros avantages du
P2P par rapport au client/serveur est également
la facilité d'extension. Le nombre de machines connectées
n'est pas limité, et l'agrandissement du réseau plus
rapide et moins onéreux.
D'un autre côté, la sécurité des ressources
doit être assurée lors de leur transit
d'une machine à une autre, particulièrement
sur des réseaux étendus. Cela passe par
un système d'authentification (garantissant de
non-répudiation), d'une part et de chiffrement
(afin de contrer les attaques visant à s'approprier
les données), d'autre part.
Des
ressources précises pour répondre à
un besoin connu
D'un grand nombre de machines en P2P résulte
une grande diversité de ressources. La publication
de ces ressources doit donc se faire très précisément.
Pour permettre une identification rapide de la ressource
recherchée, celle-ci doit être précisément décrite et
standardisée. Elle doit également être facilement localisable
sur le réseau. La manière d'accéder aux ressources doit
elle aussi être standard, une machine ne connaissant
pas obligatoirement le fonctionnement de la ressource
qu'il récupère. Des services doivent accompagner ces
transferts de ressources (notamment de sécurité bien
sûr).
Le P2P ne convient pas à tous les types de systèmes.
Selon les objectifs que l'on veut lui attribuer, on
déterminera précisément les services d'infrastructure
à mettre en place. La maîtrise totale de la technologie
employée est évidemment une des conditions sine qua
non de la réussite de ce genre de projet.
Touche
à tout
Popularisés par des programmes comme Napster, SETI@home,
les possibilités du P2P en matière de partage
multimédia ou de puissance processeur se complètent
par des outils permettant de connecter sur un même réseau
tous appareils, technologies et plate-formes disparates
de l'entreprise, d'étendre des applications (présentes
sur des serveurs ou PC isolés) à n'importe quel appareil
connecté au réseau, d'apporter des solutions aux problèmes
rencontrés au niveau des transactions financières... Egalement,
des systèmes P2P de self-service peuvent être mis en place
afin de faciliter l'achat et la vente, ainsi que des systèmes
de paiement par carte de crédit.
Partenaire idéal du P2P, les Web Services bien
sûr, dont la logique "à la fois client
(consommation d'un service par une application) et serveur
(tout ou partie de cette même application peut à
son tour être publiée sous forme de service)"
vise à une meilleure gestion de la distribution
d'applications sur les réseaux. Sans doute la popularité
actuelle de ceux-ci permettra de diffuser une nouvelle
lumière sur le P2P.
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