Fatigué de surveiller
vos sites Internet favoris dans le brouhaha des discussions
entre collègues ? Retirez donc votre écran
sa base, et allez poursuivre votre navigation plus loin.
Les Smart Displays fabriqués par quelques grands
noms de l'industrie mettent ce rêve à la
portée de tous depuis mardi.
Le secret ? Lorsque
l'on déconnecte l'écran de sa base, il
remplace l'électricité du secteur par
celle de ses propres batteries, ce qui lui confère
une autonomie de plusieurs heures. Quant à l'image,
elle est acheminée par la voie des airs, grâce
au célèbre standard de communication sans
fil Wi-Fi.
Mais que faire d'un écran
sans clavier et sans souris ? Les fabricants ont
eu la bonne idée d'équiper leurs produits
de stylets, écrans
tactiles
et autres claviers virtuels. De quoi garder le contrôle
de la machine à 10, 50, voire 100 mètres
de son bureau, en fonction les obstacles qui se dressent
sur le chemin.
Technologie
coûteuse
Les Smart Displays sont chers : il faut compter
1 500 euros pour un écran LCD de 15 pouces,
sans compter le prix de la carte Wi-Fi à installer
sur l'ordinateur (200 euros environ). Ce prix est
totalement justifié : l'électronique
embarquée dans les écrans sans fil est
coûteuse et conséquente - voir encadré.
La prouesse technologique
n'aurait pas été possible sans une coordination
étroite entre les fabricants. Du côté
des éditeurs, Microsoft a écrit un pilote
gratuit pour Windows XP - et pour XP seulement -
avec l'aide du spécialiste Wi-Fi qu'est Intersil.
Le pilote sort à peine que Philips, Nec, Samsung,
Sujitsu, ViewSonic et bien d'autres annoncent déjà
leurs produits, et ce n'est pas un hasard.
Cependant, la technologie
est encore un peu jeune de l'aveu même de ses
concepteurs. Le Wi-Fi - autrement nommé
802.11 b - n'est pas assez rapide pour afficher
correctement une vidéo à distance. La
prochaine génération d'écrans et
de pilotes verra débarquer le 802.11 a,
mieux dimensionné pour la vidéo. Microsoft
déclare par ailleurs que d'autres petits défauts
devraient être corrigés dans les mois qui
viennent. Attendons donc quelques mois avant de donner
des ailes à nos écrans.
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Zoom : les entrailles du Smart Display |
L'intérieur du Smart Display réserve
une grosse surprise : les composants ressemblent
comme deux gouttes d'eau à ceux d'un PC.
Dans le modèle de ViewSonic, on trouve
un processeur Intel à 400 MHz, 64 Mo
de mémoire vive et 32 Mo de Rom -
alias mémoire morte. Juste de quoi prendre
en charge l'affichage du PC, qui affluent vers
l'écran un peu comme les informations arrivent
à la carte vidéo de l'ordinateur.
Le Wi-Fi est en effet incapable d'acheminer une
image complète, sous forme de signal vidéo
analogique. Il se contente de communiquer à
l'écran des informations sur l'affichage,
sous forme numérique. Charge à l'électronique
interne de produire le signal analogique que l'écran
affichera.
Cette technologie
fait étrangement penser au client léger,
cet ordinateur "au rabais" qui tire
toute sa puissance d'un serveur central. Est-ce
un hasard si Microsoft a racheté plusieurs
brevets de transmission à distance de l'affichage
ces dernières années ?
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