Manutan vend depuis 30 ans
des fournitures "non stratégiques" aux
enteprises européennes, par correspondance. Le
groupe français dont le CA culmine à 360
millions d'euros ne dispose pas d'une informatique centralisée,
mais de plusieurs unités éparpillées
dans 17 pays. Cependant, lorsque Manutan décide
de plonger dans l'Internet, le projet e-Business est porté
par un manager unique qui travaille à l'échelle
du groupe : Pierre Olivier Brial.
Très tôt,
le manager frais émoulu décide de s'entourer
d'aides externes : "nous n'avions pas vocation
à développer une expertise informatique
pointue, ni à rassembler des compétences.
Je ne voulais pas gaspiller notre énergie, je
voulais centrer nos forces sur le coeur de notre métier :
les problématiques marketing".
Olivier
Brial fait donc appel aux conseils de KPMG, qui l'aident
à définir l'infrastructure dont il a besoin :
"une suite de commerce électronique classique,
une base de contenus électroniques, et un 'tampon'
XML pour permettre
aux informations client d'affluer depuis les différents
ERP du groupe". Commence alors la phase de la sélection :
nous avons reçu les éditeurs un à
un, puis nous avons voté de façon démocratique.
C'est Intershop et les serveurs d'Oracle qui ont été
retenus.
Pas
de serveurs chez moi !
Vient l'heure de l'implémentation. Manutan ne
souhaite encore une fois pas s'embarrasser d'une problématique
superflue : Olivier Brial cherche un prestataire
externe chez qui installer le gros des serveurs. "Nous
avons reçu la plupart des acteurs de la place,
et nous avons retenu Externall". Pourquoi ?
"Car c'était eux qui collaient au plus près
à nos besoins : leur offre était
taillée sur mesure".
KPMG installe donc la
solution chez Externall, sur des machines qui appartiennent
à Manutan. C'est Externall qui fera tourner les
applicatifs, les bases de données, la plate-forme,
et qui contrôlera la sécurité. Le
menu traditionnel de l'infogérance, en quelque
sorte.
Olivier Brial est satisfait
de la façon dont les choses se déroulent :
"Nous avons un maître d'oeuvre en interne,
qui surveille le bon fonctionnement des choses. Et c'est
tout : pas besoin de développer des compétences
informatiques qui ne sont pas notre métier, et
que nous aurions de toute façon moins bien maîtrisées
qu'Externall. Je ne crois pas que nous aurions mieux
fait qu'eux, à aucun niveau".
Un bilan
sans taches
Quid du coût de l'externalisation ? "Au
final, ce choix nous revient probablement moins cher.
Externall gère les infrastructures de plusieurs
clients : ils peuvent acquérir des compétences
dont nous n'aurions pas pu nous doter. C'est l'avantage
de la mutualisation. Qui plus est, l'informatique est
leur coeur de métier".
Et la proximité ?
Les serveurs de Manutan sont loin des lieux de décision
de l'enteprise, les hommes qui maîtrisent les
systèmes ne travaillent pas dans les locaux ...
"Je me pose souvent la question, mais je pense
que la balance est plutôt positive : Externall
est très au courant de l'état de l'art,
ils nous ont indiqué jusqu'ici au bon moment
les virages stratégiques à opérer
sur notre infrastructure. Nous nous réunissons
tous les trois mois pour en parler. D'aileurs, lorsqu'il
faut que nos hommes échangent, nous les réunissons :
Externall est basé près de chez nous.
C'est une petite société de 20 personnes".
N'y a-t-il donc aucune
faille ? Les employés d'Externall répondent-t-ils
aussi promptement à Olivier Brial que s'il était
leur supérieur hiérarchique ? "Oui,
assurément" affirme-t-il. N'est-ce pas un
peu gênant de laisser des informations stratégiques
chez un prestataire externe ? "Ils sont très
bien protégés contre les attaques externes,
quant à l'espionnage interne ... aurions-nous
pu l'être mieux qu'eux ?"
OIivier Brial semble décidément
très satisfait de son choix. D'autant qu'en cas
de pépin, les clauses du contrat achèveront
de lui donner raison : "il est beaucoup plus
avantageux de couper dans les effectifs d'un prestataire
externe que dans ceux de mon entreprise. C'est ainsi
que la loi française fonctionne". La logique
va même plus loin : "je ne peux pas
changer mon équipe informatique lorsqu'elle est
interne, ou la mettre en concurrence avec une autre.
Quand elle est externe, c'est possible. D'ailleurs,
nous continuons de recevoir des sociétés
de service : nous gardons les yeux ouverts. Un
jour peut-être transfèreront-nous nos serveurs
ailleurs...
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