Infrastructure/Chantiers
A Salamanque, le Centre de recherche contre le cancer divise ses coûts par dix avec une grille
30 000 euros contre les 300 000 d'un supercalculateur. Un exploit permis en rassemblant 32 machines (Mac, PC, Linux et Unix) en grille pour un total de 36 processeurs. (Lundi 10 février 2003)
     
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Fran Gonzales supervise l'informatique du Centre de recherches contre le cancer de l'Université de Salamanque, en Espagne. Les chercheurs du CRC observent les gênes impliqués dans le développement des tumeurs : ils doivent tracer le comportement de 33 000 gênes dans des conditions variables. Les protocoles expérimentaux débouchent sur des tableaux très complexes, que seul un ordinateur puissant peut interpréter. Ces calculs s'étalent sur un à plusieurs jours lorsqu'on les confie à une machine ordinaire. Pour améliorer le confort des chercheurs, Fran Gonzales a décidé de réduire ce temps à quelques heures.

Plutôt que d'investir dans un supercalculateur, le CRC a choisi la voie de la grille : le centre est équipé de 150 ordinateurs qui ne fonctionnent ni à plein régime, ni 24 heures sur 24. Autant dire que leurs processeurs passent la plus grande partie de leur journée à se reposer.

Fran Gonzales a décidé de rassembler dans un premier temps 32 de ces machines. Un parc particulièrement hétérogène : "nous avons deux serveurs Sun biprocesseurs, quelques Macs, des PC Pentium III et IV sous NT et XP. Nous avons également deux Silicons Graphics". Au total, 36 processeurs qui consacrent désormais chaque seconde de libre à la grille du CRC.

Rapport performances/coût record

Difficile de connecter des machines si différentes ? Pas tant que ça : "nous avons choisi la solution de Grid Systems en partie parce qu'elle fonctionne sur toutes les plate-formes, tout en restant simple d'utilisation". Les machines sont reliées par un réseau Gigabit Ethernet, bien "qu'un Fast Ethernet serait suffisant à priori". Trois serveurs mènent le bal : "ils distribuent les calculs aux agents présents sur chaque machine, ces agents se signalant bien entendu aux serveurs lorsque leur machine dispose de ressources disponibles".

Résultat, "un calcul prend désormais deux heures plutôt qu'un jour : notre infrastructure informatique était apparemment exploitée à 10 % de ses capacités. Pour ce qui est de la facture, on est très loin des 300 000 euros que nous aurions dû dépenser pour acquérir un supercalculateur. La facture de la grille se monte à 36 000 euros". De quoi faire réfléchir ...

Mais attention : une grille n'a pas que des avantages. Là où l'on peut prévoir avec précision les ressources qu'un supercalculateur pourra dégager à un moment T, une grille reste beaucoup plus imprévisible. Cependant : "les 32 machines impliquées dans la grille ont une activité relativement constante. Nous pouvons donc prévoir les capacités dont nous bénéficierons d'un mois sur l'autre".

Idéal, dans certaines conditions
Et la question des coûts humains ? Un supercalculateur n'est-il pas plus facile à maintenir qu'une grille ? "D'après mon expérience, ce serait plutôt le contraire" estime Fran Gonzales. Quant aux calculs : n'est-il pas nécessaire de les préparer - de les fragmenter en petites tâches - avant de les confier à une grille ?

"C'est vrai que c'est un défaut de la grille. Je travaille depuis quelques mois sur des algorithmes qui automatisent ces tâches - concède Fran Gonzales. Mais cette solution sera exploitable des années durant, je crois donc qu'elle sera extrêmement rentable à long terme".

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La grille est-elle à mettre entre toutes les mains ? "Probablement pas : la nature de nos calculs se prête très bien à cette architecture. Les opérations peuvent être facilement fragmentées en petits calculs, et il n'est pas capital que les échanges entre chaque tâche se fassent extrêmement rapidement, comme c'est le cas à l'intérieur d'un supercalculateur. Ailleurs, dans certains centres et certaines entreprises, les besoins sont parfois diamétralement opposés. Si les calculs sont indivisibles - et que les échanges entre chaque tâche doivent se faire presque instantanément - la grille perd beaucoup de son intérêt". Prochaine étape pour le CRC : l'extension de la grille à 150 machines.

> Grid Systems

"Nous avons choisi ce prestataire pour trois raisons : premièrement, c'est le plus gros acteur du marché de la grille en Europe. IBM commercialise d'ailleurs une solution développée par Grid Systems. Deuxièmement, Grid Systems est soutenu par une fondation qui reverse aux universités des aides lorsqu'ils optent pour ses systèmes de grille. Troisièmement, Grid Systems est une entreprise espagnole, comme nous".

[Nicolas Six, JDNet]
 
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