LogicaCMG
veut persuader les entreprises des bienfaits de l'externalisation. Pour bien faire
la SSII a commandé une enquête européenne au cabinet de recherche
Coleman Parkes sur les risques liés à cette pratique.
191 dirigeants d'entreprises de plus de 1000 salariés ont ainsi été
interrogés
confirmant leurs réticences à sous-traiter
une partie de leurs activités non stratégiques.
Finances
et ressources humaines restent en interne
Le Royaume-Uni se révèle être le pays le plus en avance dans
tous les domaines. Les dirigeants britanniques consacrent 20% de leur projets
externalisés à la Finance, contre de 3 à 7% pour les autres
pays. Même constat pour la fonction ressources humaines (13%) et les métiers
de la conception et de l'innovation (27% contre 3% à 13%).
De manière générale
l'infogérance est la fonction la plus fréquemment externalisée
dans les cinq pays cités : 43% en Royaume-Uni, 33% en France, 13% en Allemagne,
35% en Belgique et 17% aux Pays-Bas. Les pays du Benelux sont eux, les plus enclins
à confier la gestion de la paie à un prestataire externe (50% de
leurs projets externalisés).
En queue de classement,
les entreprises françaises consacrent une part mineure à la gestion
de la paie (13%). Elles tiennent ainsi à conserver en interne la maîtrise
de la finance, des ressources humaines, de la conception et de l'innovation
et (plus étonnant) celle de la gestion de la chaîne logistique.
A ce constat viennent s'opposer
les raisons pour lesquelles les dirigeants persistent à conserver en interne
des activités telles que la paie ou la logistique : "La perte de savoir
est la raison majeure. Ensuite, il faut voir qu'en France, les entreprises se
sont dotées en interne d'outils informatique pour gérer ces mêmes
métiers. Et devoir y renoncer est un cap à passer ; c'est une décision
d'autant plus difficile à prendre qu'elle implique des réductions
de moyens, et d'hommes", explique Daniel Lecerf, responsable outsourcing
chez LogicaCMG. Ainsi, selon l'étude, en France, 73% des entreprises comptent
conserver en interne une grande part de leurs métiers.
Eloge
de l'externalisation
A ce manque d'intérêt des dirigeants européens pour l'externalisation
LogicaCMG fait un appel du pied en avançant un chiffre : "dépassant
leurs a priori sur l'externalisation", les entreprises pourrait multiplier
jusqu'à 2,5 fois plus leurs économies sur coûts. La SSII préconise
de manière volontairement provocatrice un rapport de 70/30, soit le rapport
inverse de celui constaté en Europe : 20% d'activités sous-traitées,
80% conservées en interne.
Par cette étude,
le groupe LogicaCMG, intégrateur d'ERP et consultant, met en avant son
activité d'externalisation de la gestion de la paie, des ressources humaines
et de l'administration des systèmes et réseaux (TMA).
"Les français
ont l'habitude d'externaliser leur fonction par morceau, commente Daniel Lecerf.
C'est-à-dire qu'au lieu de confier la totalité d'une fonction à
un seul prestataire, ils préfèrent la diviser et confier chaque
partie à plusieurs spécialistes. Généralement, quand
une initiative d'externalisation échoue, ce n'est pas forcément
dû un problème de planification de l'activité ou d'organisation,
mais plutôt un mauvais choix de sous-traitant".
Des propos qui ne sont pas innocents puisque LogicaCMG se présente comme
un spécialiste métier : dans les secteurs de l'industrie, des télécoms,
de la finance, de l'énergie et des services publics.
Malgré les réticences
des dirigeants, l'étude révèle aussi que 77% des sociétés
françaises admettent que le risque financier "pourrait être
réduit si elles équilibraient mieux la part des services conservée
en interne et celle externalisée".
Pour Daniel Lecerf, le marché est bien là : "Autrefois les
entreprises développaient tout elles-même, en interne ; puis la vague
des progiciels a fait son entrée il y a trois ou quatre ans. Aujourd'hui,
nous pensons que les entreprises sont mûres pour l'externalisation, qu'elles
sont prêtes à y voir leur intérêt économique".
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