Bull obtiendra bien les 517 millions d'euros d'aides fournis
par l'Etat français. La décision de la commission européenne
vient en effet de trancher en faveur du groupe informatique
français mais pose quelques conditions.
Tout d'abord, l'aide ne pourra être versée qu'à partir du
31 décembre 2004 et pas avant. Ensuite, à cette date, le constructeur
français s'engage à rembourser les 450 millions d'euros déjà
prêtés par l'Etat en 2001 et 2002. Par ailleurs, le contrat
signé entre le gouvernement et le groupe industriel inclut
une clause de retour à meilleure fortune qui prévoit le versement
d'indemnités.
Pendant
huit ans, à compter de 2005, 23,5% du résultat courant avant
impôts de Bull sera versé directement dans les caisses de
l'Etat, une clause qui représente entre 50 et 60 millions
d'euros de plus value. L'obtention de l'accord de la commission
européenne vient donc valider le plan de restructuration entrepris
par Bull depuis 2002.
Outre l'annulation de sa dette obligataire s'élevant à 204
millions d'euros, le groupe avait lancé en juin une augmentation
de capital qui finalement aura permis de récolter 44,3 millions
d'euros supplémentaires (lire l'article
du 18/06/2004). Selon les mots de Bruxelles : "La Commission
estime que le retour à la viabilité est suffisamment garanti
et que l'aide, malgré le montant important, est compatible
avec les règles européennes sur les aides d'Etat".
Le
résultat opérationnel du groupe est profitable
depuis le deuxième semestre 2002 |
En effet, depuis le deuxième semestre 2002, le constructeur
français réussit à maintenir un résultat opérationnel positif.
Au premier semestre 2004, le chiffre d'affaires de Bull atteint
565,7 millions contre 642,4 millions d'euros un an plus tôt.
Toutefois la marge brute représente désormais 28% du chiffre
d'affaires du groupe contre 26,6% au premier semestre 2003.
Son résultat net s'élève à 2,2 millions contre 0,9 million
au premier semestre 2003.
A l'origine, l'affaire
avait été portée devant la commission européenne suite au non-remboursement
des avances de l'Etat français par le groupe Bull, un cas interdit
par la législation européenne. Depuis 2002, le groupe a ainsi
cédé plusieurs activités pour se recentrer sur son cur de
métier, à savoir les serveurs et les services informatiques.
Par ailleurs, la direction du groupe a également changé.
Jeudi 2 décembre, le conseil d'administration de Bull confirmait
la nomination de Didier Lamouche au poste de président directeur
général. Il reprend ainsi la direction du groupe après Gervais Pellissier,
directeur général délégué depuis le décès de Pierre Bonelli
survenu en mai dernier (lire l'article
du 02/04/2004).
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