Le rachat de l'activité PC d'IBM pour un montant de 1,25 milliard
de dollars signé mardi soir sera officialisé à la fin du premier
trimestre 2005. Jean-Michel Donner, en charge de la division
micro-informatique France, Belgique et Luxembourg d'IBM, détaille
l'impact de cet accord aussi bien du point de vue du client,
de l'entreprise mais aussi du nouveau numéro trois mondial de
la micro-informatique, Lenovo.
JDN
Solutions : Avec cet accord, qu'est-ce qui change ou va changer
pour les clients d'IBM ?
Jean-Michel Donner : En vérité, il s'agit plutôt d'une
alliance qui va conduire à créer une nouvelle entreprise basée
sur les actifs de Lenovo et d'une entité jusqu'ici non formalisée,
la division PC d'IBM. Pour ce faire, nous avons établi un
partenariat sur cinq ans qui comprend quatre points clés.
Tout d'abord, cet accord donne à Lenovo l'autorisation d'utiliser
la marque IBM ainsi que la marque 'Think' et tous ses dérivés.
Ensuite, l'accord prévoit qu'un certain nombre de services
vont rester du domaine de l'activité PC d'IBM comme par exemple
la garantie. Dernier point, l'ensemble du corps commercial
d'IBM va continuer à être rétribué sur les ventes Lenovo.
Pour
être très clair, l'alliance va être déclinée dans tous les
pays. En France, New Lenovo devrait voir le jour d'ici le
deuxième trimestre 2005. Pour l'instant, nous entrons dans
un processus de consultation avec les partenaires sociaux
qui va décider de l'avenir. Jusqu'à ce que l'entité existe,
rien ne change pour les clients. Si vous êtes un professionnel
qui vient de passer client, votre service sera toujours assuré
par les mêmes personnes, même après la création de la nouvelle
filiale France. A l'avenir, les clients achèteront à Lenovo
ou à ses partenaires et l'exécution de la garantie ou du financement
se fera par les équipes d'IBM.
Quels sont vos objectifs une fois
la nouvelle entité en place ?
Notre volonté est de transférer l'activité PC à l'identique
comme un simple actif à notre partenaire. C'est aussi un élément
minimisant l'impact de cet accord pour le client. L'idée est
que les clients puissent conserver les mêmes partenaires qu'avant.
Au niveau financier, les objectifs de ventes restent à 100%
ceux qui ont été définis par IBM.
"Il
faut que cette alliance soit une réussite pour
le marché". |
Il faut que cette alliance soit une réussite pour le marché.
Elle nous permet d'asseoir notre présence sur le marché
des PC. Nous sommes très présents sur le marché professionnel
mais pas du tout sur le marché grand public. Aujourd'hui,
nous sommes convaincus qu'il faut être présent sur les deux
marchés : professionnels et grand public. Ce sont des marchés
qui se ressemblent, les briques de base sont les mêmes à savoir
le système d'exploitation et le processeur.
Et si l'on veut réussir, il faut s'attaquer aux deux marchés
afin de réaliser des économies d'échelles. Or, IBM ayant abandonné
la partie grand public dans les années 1999/2000, il était
impossible d'y retourner seul. Lenovo réalise pour sa part
85% de son chiffre d'affaires auprès des particuliers ou des
petites entreprises. Pour IBM, cet accord s'inscrit donc comme
une réussite. Et inversement, Lenovo n'avait pas la capacité
seul de sortir de son marché, je pense.
Pourquoi avoir choisi le groupe
Lenovo ?
Le premier point qui justifie ce groupe vient de la complémentarité
des offres. Dans le cas de la fusion HP / Compaq, pour faire
simple il y avait un fauteuil pour deux car les réseaux de
commercialisation étaient identiques entre les deux acteurs.
Au contraire, là c'est très simple. En Europe ou aux Etats-Unis,
Lenovo n'est pas présent, nous sommes donc dans une relation
un fauteuil pour une personne, la division micro-informatique
d'IBM en place va se charger des relations clients.
Sur le territoire chinois, IBM est très présent au niveau
des professionnels, Lenovo peu ; IBM vend essentiellement des
ordinateurs portables, Lenovo essentiellement des ordinateurs
de bureau. Même sur la Chine, il ne devrait pas y avoir de
problème d'intégration puisqu'il n'y a pas d'intégration à
faire. Deuxième point important vis-à-vis du choix de Lenovo,
la Chine elle-même dont on ne peut ignorer le marché
aujourd'hui.
|