ANALYSE 
Sommaire Sécurité 
Logiciels publicitaires ou logiciels espions ?
Pris entre le marteau et l'enclume, les spécialistes de la sécurité jonglent entre les attentes de leurs clients et les enjeux financiers de sociétés comme Gator ou WhenU. Il en résulte une définition encore peu limpide des limites à imposer.   (09/05/2005)
  En savoir plus
 Protéger son poste contre les logiciels espionsé
Quelle frontière peut-on dresser aujourd'hui entre logiciels espions (spyware) et logiciels publicitaires (adware) ? Souvent décriés pour leurs caractères intrusifs, les logiciels publicitaires se contentent pour certains d'afficher des fenêtres de publicité sur le navigateur de l'internaute. Mais le principe de l'adware va parfois plus loin, collectant à l'insu de l'utilisateur des informations commerciales pour les retransmettre à un serveur distant de la marque.

Or, la collecte d'informations personnelles reste difficilement compatible avec une politique très stricte de la sécurité informatique en entreprise. Les éditeurs de logiciels de sécurité l'ont bien compris et avec l'arrivée récente de Symantec sur ce marché (lire l'article du 26/04/2005), possèdent désormais tous un moteur anti-spyware à leur catalogue. Bloqués par les outils de sécurité, les éditeurs de logiciels publicitaires se battent depuis pour passer entre les mailles du filet.

Ainsi Gator, éditeur du logiciel éponyme, a obtenu temporairement de Computer Associates le retrait de son produit de la liste noire de l'antivirus du groupe Pest Patrol. Pour ne s'exposer à des procédures juridiques lourdes, les spécialistes de la sécurité remettent aujourd'hui la responsabilité du filtrage à l'utilisateur lui-même.

"Le filtrage et l'éradication de logiciels espions dépendent de la volonté de chacun. Notre gamme par défaut ne comporte pas de solutions anti-spyware ou anti-adware. Par contre, l'utilisateur peut choisir de travailler avec des bases avancées et dispose alors de ce type de fonctions", déclare Marc Blanchard, directeur du centre européen de recherche anti-virus de Kaspersky.

Même son de cloche chez Panda Software. "Il n'y a pas d'obligation. Dès lors qu'un logiciel ne doit pas être téléchargé, c'est à l'entreprise de le faire, pas au salarié", affirme Stéphane Gili Maro, directeur marketing de l'éditeur Panda. Cependant, cette politique limite de fait l'usage d'anti-spyware dans les PME ou TPE où les politiques de sécurité ne sont pas toujours supervisées et les outils de gestion de parc moins présents.

La classification adware / spyware reste encore floue, de même que le traitement de ces menaces

D'autres comme Sophos préfèrent trancher nettement entre deux catégories de produits : les spywares malveillants, proches des vers actuels, et les logiciels dits à risques.

"Le spyware malveillant va prendre des informations à l'insu de l'utilisateur et les mettre à disposition ailleurs. Il n'y a donc pas besoin de poser de questions, l'antivirus classique les identifie et les éradique. Dans le cas des adware, le logiciel ne s'installe pas à l'insu de l'utilisateur, tout était expliqué dans les conditions de licences", souligne Michel Lanaspèze, directeur marketing et de la communication.

D'une manière générale, les professionnels de la sécurité ont choisi d'arbitrer en fonction du comportement du logiciel (installation cachée ou non, fonctionnalités clairement explicitées) et des risques potentiels occasionnées par le produit (capture d'écrans, enregistrement des touches claviers, envoi d'informations à distances…).

Si le traitement réservé aux logiciels espions reste aujourd'hui la suppression pure et simple du programme, celui réservé aux logiciels publicitaires varient fortement selon l'éditeur.

Chez Sophos, les adwares ne donnent lieu à aucun traitement particulier. Une stratégie qui devrait changer puisque l'éditeur prévoit d'introduire prochainement un outil spécifique, proche de la gestion d'actifs. Kaspersky de son coté, traite indifféremment spyware et adware.

L'utilisateur s'il choisit de travailler en mode "base avancée" supprime automatiquement riskware, adware, pornware et dialers. Enfin, Panda Software réunit spyware, adware, virus et vers dans une même base unique. A l'utilisateur de définir le niveau de sécurité qu'il souhaite.

L'enjeu pour l'entreprise est double. D'abord, elle doit se réapproprier sa bande passante, parfois occupée à tort par des programmes publicitaires. D'autre part, elle cherche à contrôler les informations sortantes, s'assurant ainsi qu'aucune donnée confidentielle ne pourra être exploitée comme par exemple les versions des logiciels qui renseignent les hackers sur les failles possibles du système d'information.

  En savoir plus
 Protéger son poste contre les logiciels espionsé

Aux clients donc de bien étudier l'offre en fonction de ses besoins, en attendant une uniformisation des produits. Reste que celle-ci semble difficile à obtenir puisqu'elle nécessite une définition claire et précise des limites de logiciels publicitaires. Une telle action ne sera possible qu'avec une coordination des législations nationales sur le sujet du respect de la vie privée et de la confidentialité des données.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Sécurité
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters