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Pierre Muller (recul-democratique.org) : "Il n'y a pas eu de débat en France sur l'utilisation de machines de vote électroniques"
Engagé pour le retrait du vote électronique en France, Pierre Muller, webmestre du site recul-democratique.org, évoque les dangers des systèmes actuels et incite à l'élargissement des contrôles garantissant la transparence.  (30/05/2005)
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Pierre Muller est webmestre du site recul-democratique.org. Sur son site, il met en exergue les dangers que représentent le recours au vote électronique pour la transparence d'une élection. Il explique son point de vue suite à notre analyse sur l'e-vote (lire l'article du 27/05/2005)

JDN Solutions. Quel bilan faites-vous de l'utilisation des machines électroniques lors des élections françaises ?
Pierre Muller. Le bilan est assez mauvais. Tout d'abord parce qu'il n'y a pas eu de débat citoyen sur l'utilisation ou non de ces machines. Aujourd'hui, les avantages d'un tel système sont flous, ceux qui nous ont été présentés - à savoir l'économie de personnel pour le dépouillement et d'argent - restent à prouver et peuvent en tout cas être résolus autrement.

Dans le cas du dépouillement notamment, il existe des solutions de lecture optique des bulletins de vote. Pour économiser du personnel, si vraiment il y a ce besoin, qu'il faudrait d'abord démontrer, il existe d'autres moyens organisationnels d'y arriver. Par exemple, en centralisant le dépouillement dans un seul bureau de vote puis en utilisant des appareils à lecture optique. Cette solution a été tentée en Belgique.

Pour l'intérêt financier du vote électronique, il faut d'abord nous montrer clairement les coûts d'une élection papier pour savoir de quoi il retourne. Ce retour financier doit aussi prendre en compte les nouveaux aspects sécuritaires liés à cette machine. De plus, les dernières élections en Belgique montrent que le gain de temps obtenu lors de la préparation du scrutin a été annulé par le temps de vote lui même. Cela s'explique notamment par le fait qu'une seule machine remplace plusieurs isoloirs.

Faut-il ouvrir le code source de ces machines électroniques ?

"Actuellement, aucune solution agréée par l'Etat n'est Open Source"

Tout d'abord, je ne suis pas d'avis qu'il soit nécessaire de recourir à des systèmes de vote électronique. Mais si vraiment cela s'avère un mal nécessaire, alors il faut une expertise des logiciels. Actuellement, parmi les trois solutions agréées par l'Etat, aucune n'est Open Source. Théoriquement, les règles du logiciel libre et de l'Open Source devraient s'appliquer pour que tout le monde ait accès au fonctionnement de l'outil, ce qui se fait en Australie par l'intermédiaire du logiciel Evacs.

En Irlande, le gouvernement a désigné un comité d'études indépendant chargé d'évaluer l'impact des machines à voter électroniques. Cette commission, qui a examiné les produits du constructeur Nedap aujourd'hui commercialisé en France, en a déconseillé l'usage. Dans une urne transparente, il est facile de constater qu'aucun bulletin n'a été inséré avant le début du scrutin ce qui n'est pas le cas d'un boîtier électronique, surtout si son code n'est pas disponible à tous.

Quelles autres solutions préconisez-vous pour améliorer la transparence du e-vote ?
Aux Etats-Unis, plusieurs Etats poussent à l'impression d'un bulletin de vote. Certaines machines Indra offrent une confirmation de vote mais ce n'est qu'une confirmation et non pas ce que l'électeur a voté. Par conséquence, seule la vérification sur le nombre de votes est possible, pas sur le type du vote. Il faut donc une impression d'un bulletin de vote papier que le citoyen peut contrôler et qui est automatiquement mis dans l'urne après vérification afin de permettre un recomptage manuel si besoin.

"Il faut une impression d'un bulletin de vote standard pour permettre un recomptage papier"

En complément à ce système de bulletin, une solution possible d'amélioration continue du système consisterait à choisir aléatoirement des bureaux de vote pour effectuer un rapprochement entre comptage manuel et électronique. Cela limiterait les tentatives de fraudes et alerterait les éditeurs sur les dysfonctionnements possibles de leurs solutions.

Le dernier problème relève de la certification. Aujourd'hui, avant commercialisation, les machines doivent être agréées. La faiblesse dans tout processus de certification, vient du fait qu'il faut pouvoir s'assurer par la suite que toutes les machines déployées ont bien été certifiées et non seulement le modèle présenté lors de l'étape de validation. Cette tâche ne doit pas incomber au constructeur.

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En Belgique, les sociétés envoient le code source de leurs logiciels à l'Etat avant le scrutin. L'Etat se charge lors du scrutin de vérifier aléatoirement des bureaux de vote pour contrôler que l'image des logiciels présents sur les machines correspond bien à celle déposée. Ceci montre bien la nécessité de sécuriser la procédure au maximum, ce qui revient à se reposer la question de l'intérêt du vote électronique par rapport au vote papier.

 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
 
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