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| Vers une concentration des systèmes d'exploitation des plates-formes mobiles ? |
| Entre téléphones portables et assistants personnels, la convergence des plates-formes est en marche. Les éditeurs d'OS se positionnent, au premier rang desquels Microsoft.
(24/06/2005) |
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Le rapprochement récent entre Microsoft et Symbian (lire l'article du 23/03/2005) marque un premier pas vers la mutation profonde du marché des systèmes d'exploitation pour plates-formes mobiles.
Le secteur de la mobilité, historiquement dominé par les constructeurs de téléphonie (Nokia en tête avec 50% de parts de marché selon les chiffres du cabinet d'études Canalys), est de plus en plus amené à recourir à de véritables systèmes d'exploitation embarqués et standardisés.
S'il est possible de distinguer 2 familles de plates-formes mobiles avec les téléphones portables d'une part, et les assistants personnels d'autre part, les fonctionnalités des appareils amènent à effectuer une segmentation plus fine de ces deux catégories reposant sur de multiples systèmes d'exploitation, propriétaires ou non.
Du côté des assistants personnels, la distinction entre les "non communiquants" ayant des fonctionnalités avancées en matière d'applicatifs bureautiques de type Tablet PC, et les "communiquants" (BlackBerry, Smartphones...) tend à devenir de plus en plus floue.
A ce propos, Jean-Marc Holder, directeur marketing de Palm Source, éditeur de Palm OS, évoque une inévitable convergence : "Tout porte à croire que la notion de communication deviendra un attribut des plates-formes et non un critère de catégorisation. La distinction entre PDA non communiquant et PDA communiquant n'aura bientôt plus raison d'être".
| "La frontière entre PDA communiquant et non communiquant tend à s'estomper" Jean-Marc Holder |
Quant au créneau des téléphones portables, il représente selon le cabinet d'analyse GfK, 90% du marché des plates-formes mobiles en France (contre 10% pour les assistants personnels), et se décompose en deux sous-segments : les téléphones "basiques", reposant le plus souvent sur le système d'exploitation propriétaire du constructeur, et les téléphones polyvalents et sophistiqués, flirtant du côté des assistants personnels (capacité GPS, fonctionnalités réseaux avancées avec synchronisation PC...), recourant à des systèmes d'exploitation du marché.
Aujourd'hui, 4 fournisseurs de systèmes d'exploitation pour assistants personnels et téléphones portables haut de gamme peuvent être recensés dont Microsoft (avec Windows Mobile 5) et Palm Source (avec Palm OS) notamment, tous deux accaparant une part de marché proche des 90%. Symbian OS, porté à bout de bras par Nokia, et Linux OS, basé sur le système Open Source du même nom, se contentant des 10% restants.
Le principal enjeu qui se dessine pour les éditeurs de systèmes d'exploitation, comme Microsoft et Palm Source, est de parvenir à imposer leur OS sur le marché de la téléphonie mobile de masse (entrée de gamme) - qui capte l'essentiel des ventes de plates-formes mobiles. Pour y parvenir, ces éditeurs doivent encourager les constructeurs mais aussi les opérateurs télécoms à sensibiliser leurs clients sur la richesse des fonctionnalités permises grâce à leur système d'exploitation.
Selon Marc Chemouil, directeur de clientèle télécom chez GfK, "le marketing des plates-formes mobiles doit être tourné vers les usages et non vers les innovations technologiques, les acteurs devant communiquer par exemple sur l'Internet haut débit et non sur les spécificités technologiques d'un réseau qu'il soit Wap, GPRS, EDGE ou UMTS".
| Microsoft compte bien s'imposer sur le marché des OS mobiles |
Or, l'arrivée d'un acteur comme Microsoft dans le domaine de la mobilité a été perçue comme une menace par les acteurs traditionnels des assistants personnels comme Palm Source mais aussi par ceux de la téléphonie comme Nokia (ce dernier étant le principal artisan et actionnaire du consortium Symbian).
Si les barrières à l'entrée de ce secteur sont fortes pour nombre d'acteurs, Microsoft, lui, dispose des liquidités suffisantes pour le pénétrer. En proposant son système d'exploitation Windows Mobile 5 (anciennement Windows Mobile 2003), la firme de Redmond
n'a pas caché sa volonté de tailler des croupières à Palm Source sur le marché des assistants personnels et, petit à petit, gagner en crédibilité auprès des constructeurs de téléphones mobiles.
En matière de mobilité, la convergence des appareils semble acquise et ne se restreint pas aux seuls téléphones mobiles et assistants personnels, comme le précise Jean-Claude Guyard, directeur du développement chez Capgemini Telecom&Media : "Le marché des téléphones mobiles, des assistants personnels et de l'i-pod va fusionner. Le terminal de demain sera capable de fournir des contenus de type video, jeu en réseau, musique et accessoirement de la voix, non facturée car disponible via une technologie IP".
L'adoption d'une technologie du marché comme celle de Microsoft permet de bénéficier à la fois d'un environnement compatible avec pléthore d'applications et de rationaliser le coût de développement d'interfaces utilisateurs, mais présente certaines contraintes en matière de développement d'applications - dont une souplesse moindre que les systèmes d'exploitation Linux OS et Palm OS.
La volonté de Microsoft de s'implanter sur ce marché de la mobilité dont il a essuyé quelques plâtres auparavant (Windows CE), risque de provoquer quelques secousses : "Microsoft est désormais au point et rencontre moins de problèmes sur son système d'exploitation mobile. Palm OS risque d'être marginalisé et doit trouver une stratégie de différenciation à l'image de ce qu'a réussi à accomplir Apple" conclut Jean-Claude Guyard.
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