"Je veux être numéro un sur ce segment de marché", "je veux que le freinage de cet avion gros porteur se fasse en moins de x centaines de mètres, avec un échauffement de moins de x degrés"...
Voici deux exemples d'exigences exprimées - en langage courant - par des utilisateurs, dans les cahiers des charges qu'ils rédigent préalablement à tout projet informatique.
Véritables "points zéro" de ces projets, les exigences sont des expressions des besoins soit très implicites, soit plus stratégiques. Pour les gérer, suivre les changements qu'elles impliquent et
satisfaire les besoins des utilisateurs, des solutions existent. Elles permettent aux DSI d'obtenir rapidement et très en amont des informations opérationnelles stratégiques, tout en suivant lesdites exigences et en garantissant que chacun de leurs changements reste en phase avec les objectifs financiers de l'entreprise.
"Pour un avion, par exemple, vous pouvez avoir plusieurs milliers d'exigences, dont une bonne partie provient des exigences issues des projets précédents. Une fois que les fonctionnels ont défini leurs contraintes, leurs exigences, avec Word ou Excel le plus souvent, il faut les importer dans une base de données et procéder à leur classement en dossiers et sous-dossiers. Si des modifications interviennent entre temps, il faut être capable d'assurer leur traçabilité", précise Frédéric Richer, directeur marketing pour la zone EMEA de Serena Software, éditeur de solutions dédiées à la gestion des exigences (Serena RTM 5.5).
Parmi les secteurs d'activités les plus friands de ce genre de solutions, on trouve bien entendu les industries aux produits les plus complexes et dont l'élaboration peut prendre entre 10 et 15 ans, comme l'aéronautique ou l'armement.
"On peut générer un cas d'utilisation UML à partir des exigences formulées"
(Borland) |
"Le secteur des télécoms est également consommateur de ces solutions, car il bouge très vite. Si une entreprise peut faire passer le temps de mise sur le marché d'un produit de 6 à 3 mois, elle est preneuse ! Du côté des banques, même intérêt, du fait des directives européennes et des normes IAS notamment", complète Pierre-Marie Potier, responsable technique chez Telelogic, éditeur du logiciel DOORS, outil de gestion des exigences.
Quelles sont, dès lors, les caractéristiques principales des solutions de gestion des exigences ? La capture des exigences, tout d'abord, via les fonctions d'import. Leur administration, gestion, classement et mise en ordre, ensuite, avec en parallèle, des fonctions de traçabilité avancées. La génération de documents mais surtout la création de plans d'action dédiés aux changements induits par les exigences et leurs évolutions sont d'autres caractéristiques indispensables.
"De plus en plus, les solutions évoluent vers le travail collaboratif, par opposition aux 'approches texte'. Il y a par exemple des relations directes avec la phase de conception. On peut ainsi générer un cas d'utilisation UML à partir des exigences formulées et les solutions doivent pouvoir montrer les relations physiques entre les deux. En cas de modification, on voit tout de suite si l'exigence a été changée", note Bruno de Combiens, chef de produits chez l'éditeur Borland.
"La gestion des exigences est un composant essentiel de toute solution de gestion du cycle de vie applicatif intégrée et de bout en bout. Sans processus efficace de gestion des exigences, la qualité globale et l'intégrité d'une application peuvent être affectées, étant donné que la totalité de cycle de développement est gouverné par les exigences définies initialement", conclut Melissa Webster, directeur de recherche ALM chez IDC.
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