Le site du quotidien national, Lemonde.fr, a entamé courant
2003 une migration de sa plate-forme technique vers les solutions
libres et notamment l'environnement PHP. Cette étape franchie,
a conduit la direction informatique du site à adapter
son back-office aux nouvelles technologies mises en place.
"Nous souhaitions migrer vers des technologies open source d'une
part, et remplacer notre ancien outil de publication Vignette
en fin de vie technique et usuelle d'autre part. Nous étions
donc à la recherche d'une technologie qui soit capable de proposer
des interfaces comparables à celles du monde du logiciel que
nos utilisateurs ont l'habitude de manipuler", déclare Jean-Christophe
Potocki, directeur informatique du monde.fr.
Traitant
environ 200 articles par jour et de plus en plus de contenus
multimédias (images, sons, vidéos, portefolio
), le nouveau
back-office devait donc se montrer robuste, intuitif tout en
facilitant l'intégration des différents médias dans les pages
Web en création. Autre nécessité, l'interface devait proposer
des fonctions telles que la navigation par onglets, l'accès
au menus, les listes de tableaux, le glisser-déposer
"Le seul choix qui restait à faire était celui de notre
système d'interface. Côté serveur, nous étions presque certains
d'utiliser PHP parce que nos équipes de développements venaient
d'être formées et que notre framework PHP nous donnait entière
satisfaction. Nous n'avons donc pas envisagé de recourir à un
logiciel du marché", clarifie Jean-Christophe Potocki.
L'interface
du back office devait supporter les fonctions usuelles
des clients riches |
Début 2004, l'équipe informatique lance sa phase d'étude
et écarte relativement tôt les solutions de développement
client lourd à base de langage Java. Eloigné du reste de l'environnement
technique, la direction informatique ne souhaitait pas multiplier
les compétences nécessaires pour la maintenance de ses applications.
Autre alternative écartée rapidement, un développement d'interface
Web en DHTML, jugée trop lourde à entretenir sans un rendu
graphique du niveau d'un logiciel.
"XUL s'est rapidement imposé en raison de son ancienneté et
de sa maturité, au détriment de Microsoft XAML ou Macromedia
MXML. Il est particulièrement intéressant car tout en restant
en mode client léger, il autorise d'avoir des interfaces riches.
Comme nous maîtrisons notre environnement de travail, nous
avons pu imposer l'utilisation du navigateur Firefox, nécessaire
pour faire fonctionner XUL", ajoute le directeur informatique.
Technologie assez confidentielle, XUL parvient tout de même
à rassurer l'informatique du monde.fr grâce à sa communauté
très active, aux références XUL que sont Firefox et Thunderbird,
et à l'émergence de nouveaux produits concurrents (XAML et
MXML) assurant d'une certaine pérennité du marché.
La
formation indispensable a nécessité un temps
d'appropriation |
Son choix fait, le projet débute réellement à partir de la
fin du premier trimestre 2004. "Nous nous sommes alors lancés
dans une longue période de spécifications hors technologie.
Cela consistait principalement à repenser l'outil en terme
d'interface, voir comment il allait s'adapter à la nouvelle
mouture du site et comment il allait gérer le multimédia.
Cette phase était terminée à la fin de l'été 2004", commente
Jean-Christophe Potocki.
Entre temps, le projet XUL avance. Le Monde fait alors appel
à la société de services Disruptive Innovation afin de valider
la faisabilité des interfaces prévues pour XUL et mettre sur
pied des formations pour les équipes internes. En premier
lieu, deux personnes de l'équipe technique débutent leur formation
et écrivent le squelette du projet. Ces deux employés ont
ensuite distribués leur savoir au reste de l'entreprise.
"Avec XUL, il y a un temps d'appropriation nécessaire. Je
dirais qu'il faut compter environ un mois pour se sentir vraiment
à l'aise avec cette technologie", note le directeur informatique.
Les développements débutent alors en octobre pour s'achever
à la mi-février. Dès la phase de spécifications, la rédaction
avait été consultée pour la validation des différents écrans
du back-office. Au final, cinq personnes ont été mobilisées.
Un
projet d'entreprise structurant |
Et le bilan est aujourd'hui extrêmement positif. "La bonne
surprise que nous avons eue avec XUL est qu'il est par nature
très structurant et encourage le développement d'éléments
réutilisables. Assez tôt dans le processus, nous avons créé
des éléments génériques ce qui a simplifié les développements.
Le seul élément sur lequel il a fallu retravailler étant les
performances de notre plate-forme d'échanges XML qui liait
la partie client du back-office sous XUL avec la partie serveur
sous PHP", indique Jean-Christophe Potocki.
En termes de performance, le nouveau back-office a aussi apporté
un gain de temps significatif aux rédacteurs. Plus intuitifs,
les écrans gèrent désormais aussi davantage de fonctions côté
client, minimisant les connexions aux serveurs. Il sert également
de solution de travail collaboratif avec un système de rafraichissement
des pages.
Autre facteur déterminant, la rénovation du back-office était
considéré comme un projet fédérateur d'entreprise. Baptisé
SEPT (Système Editorial de Production et de Trafic), il était
jugé critique par la valeur qu'il apportait à l'entreprise.
"Nous avons préféré prendre notre temps au départ pour adapter
le mieux possible le futur outil à nos besoins. Ce n'est pas
seulement en raison de la technologie mais aussi parce que
nous voulions en faire un outil de très bonne facture. Si
les développements avaient été plus courts, nous aurions dû
faire quelque chose de plus simple, et dans un délai vraiment
très court, nous nous serions tournés vers un client HMTL
classique", conclut le directeur informatique.
Le
projet en bref
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Entreprise
|
Le
Monde
|
Secteur
d'activité
|
Presse
|
Traitements
|
200 articles
par jour
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Solution
retenue
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XUL
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En
production depuis
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mars
2005
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