Déjà présents au sein des administrations européennes, les logiciels
libres et Open Source ont encore beaucoup de chemin à parcourir
pour s'imposer à tous les niveaux des directions informatiques,
c'est le bilan de la dernière étude menée par l'Université de
Maastricht pour le compte de la commission européenne.
Cette enquête, adressée à 4 138 administrateurs
informatiques de 13 pays membres de l'Union Européenne, dresse
un bilan très hétérogène selon les pays et le type d'administration
rencontrés. Premier bilan, toutes catégories confondues, 49,4%
des personnes interrogées utilisent couramment des logiciels
libres ou Open Source, contre près de 30% de façon occasionnelle
et 20,6% jamais.
Des
chiffres à relativiser car parmi les motifs de refus de participation
à l'étude, 36,6% des administrations expliquent qu'elles n'employaient
pas ce type de logiciels. Même lorsqu'ils sont présents, l'Open
Source et les logiciels libres ne constituent pas un système
d'information à part entière. Côté serveurs, 40,3% en font un
usage partiel et 3,8% un usage complet (logiciels intégralement
sous licence libre ou Open Source).
Sur le poste client, la part d'utilisateurs tombe à 16,3% pour
les systèmes disposant partiellement de licence libre ou Open
Source et 1,6% pour des PC complètement en environnement libre.
Si la base installée n'est cependant pas encore majeure, les
projets de migration demeurent important. Ainsi, 20,3% des administrations
européennes déclarent mener un ou plusieurs pilotes dans ce
sens.
Les
logiciels d'infrastructure serveur préférés
aux solutions pour postes clients |
A court terme, les responsables sont optimistes envers l'Open
Source et les logiciels libres. Plus de 52% d'entre eux souhaitent
augmenter la part de logiciels libres dans leurs systèmes d'information
contre 21% qui ne l'envisagent pas à court terme. La part des
responsables favorables à un renforcement de l'usage des logiciels
libres est d'ailleurs plus importante chez les administrations
qui se déclarent familiarisées avec ces logiciels.
Au sein des administrations équipées, les logiciels libres ou
Open Source les plus populaires restent principalement orientés
infrastructure serveur, Linux en tête avec 46,6% d'administrations
y ayant recours. Derrière, le secteur public porte son choix
sur le tryptique serveur Web, base de données et langage de
développement avec Apache, MySQL et PHP (33,4% d'utilisation
puis 33,7% et 24,1%).
Plus grand public, le navigateur Firefox / Mozilla remporte
la faveur des administrations tournées vers les licences Open
Source avec 26% de taux d'utilisation. La suite bureautique
Open Office réalise aussi une bonne percée avec 21,5% d'administrations
l'ayant adopté.
Interrogé sur les avantages des logiciels libres ou Open Source,
les administrations européennes font ressortir en premier lieu
la facilité de personnalisation du produit (46,5% d'opinions
favorables), devant ses capacités d'intégration avec les autres
environnements, notamment Windows et Unix (41,9% d'opinions
favorables). Au contraire, ils jugent négativement la fiabilité
de ces logiciels (39,1% d'opinions défavorables) et leur ergonomie
(49,2% d'opinions défavorables).
La
souplesse des logiciels libres appréciée
au contraire de l'ergonomie |
Sur l'ensemble de la base interrogée, seuls 10% des personnes
n'ont jamais personnalisé leurs logiciels libres ou Open Source.
Plus de la moitié (51%) ont dû le faire occasionnellement, 24%
régulièrement, 8% souvent et 4% très souvent. L'étude révèle
également que le passage aux logiciels libres semblent plus
pratiqué selon la taille des départements informatiques et le
parc géré au quotidien.
Selon les pays de l'Union, les usages varient fortement. Le
Royaume Uni et la Grèce se montrent les plus conservateurs avec
un indice d'usage des logiciels libres ou Open Source de 32,1
et 29,7 respectivement tandis que la moyenne des 13 pays se
situe à 78,7. La France se place sous cette moyenne avec un
indice de 76,3, en retrait par rapport à L'Allemagne (89,9),
l'Espagne (97,5) ou l'Italie (95,7).
Concernant les futures implémentations de logiciels libres,
la France souhaite rattraper son retard avec 61,8% de responsables
prêts à augmenter leur utilisation, ce qui la place derrière
l'Italie, l'Espagne et la Grèce. Au contraire, parmi les pays
réticents à une exploitation plus poussée se trouve le Royaume
Uni (42,9% de responsables réfractaires), l'Allemagne (27,8%)
et l'Autriche (26,8%). |