En septembre dernier, Hyperion lançait officiellement la version intégrée de
son offre décisionnelle (Hyperion System 9). Une plate-forme combinant son moteur d'analyse (OLAP Essbase) et ses applications
financières historiques, autour de la consolidation statutaire et de la
planification notamment, avec des outils d'analyse métier développés plus
récemment (suivi RH, achats, marketing, etc.) ainsi que la couche de reporting
(publication/diffusion de rapports) issu du rachat de Brio en 2003.
Au
cur de cette mouture, on trouve une couche d'infrastructure que
la firme de Santa Clara est pour l'heure la seule à avoir mise en oeuvre parmi les
grands acteurs du décisionnels : un MDM (pour Master
Data Management).
La finalité d'Hyperion System 9 : proposer une plate-forme unique, basée
sur l'expérience du groupe dans le domaine de la finance analytique et articulée autour de ce noyeau, mais
également positionnée comme une solution de Business Intelligence
plus horizontale.
"En France, nous nous renforçons en
dehors du périmètre purement financier. Récemment, nous avons signé un contrat avec la Macif sur le
terrain de la prévision des ventes et du marketing ", explique Philippe
Adam, directeur marketing EMEA d'Hyperion.
D'une offre de produits centrée sur une gamme d'applications décisionnelles
spécialisées associée à un serveur OLAP, l'éditeur américain s'oriente ainsi vers un environnement plus
généraliste, se rapprochant des positionnements de ses grands concurrents
que sont Business Objects et Cognos. A une différence prés : ces deniers, de
par leur stratégie d'emblée axée sur l'infrastructure, ne disposent pas, du moins pas
encore, de fonctions financières aussi avancées.
Comme socle, Hyperion combine des Web Services, permettant de
publier - en complément de l'interface client - rapports et tableaux de bord
dans des environnements tiers (portail, etc.), avec cette brique de Master
Data Management. Un référentiel issu du rachat de Razza en janvier 2005 et conçu pour simplifier le développement et la
maintenance des applications analytiques.
Une logique applicative virtualisée |
"Ce mécanisme se charge de stocker
les hiérarchies, règles de calcul et axes d'analyse de façon standard (XML). Ce qui
évite d'avoir à programmer et maintenir cette couche dans chacun des outils
d'analyse utilisés (Hyperion ou non), comme c'était le cas jusqu'à maintenant", détaille Philippe Adam.
En cas d'évolution métier à réaliser au sein d'une ou plusieurs bases de
données, tel le lancement d'une nouvelle gamme de produit (nouvel axe et
hiérarchie) ou la prise en compte d'une nouvelle filiale, les liens avec les
associations existantes (en termes de bilans financiers, de regroupement de
gammes, etc.) seront mis à jour dans le référentiel. Ni la structure des
bases de données et entrepôts ni la couche applicative des outils
analytiques clients ne seront impactées.
Reste à savoir si Hyperion continuera à enrichir ce socle technologique.
Sur ce plan, sa plate-forme présente un manque important : elle ne dispose
pas d'ETL, à la différence de celles de ses principaux concurrents Cognos et Business Objects...
Dernier grand pure player sur ce créneau, Informatica
pourrait être une acquisition de choix pour Hyperion. Mais peut-être optera
t-il plutôt pour une architecture d'intégration de données temps réel (un EII). Le CTO d'Hyperion - John L. Kopcke - s'en défend dans une interview accordée au Journal du Net à l'occasion de la conférence
utilisateurs du groupe qui avait lieu à Barcelone (Espagne) en début de semaine (lire cette interview).
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