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Internet : les serveurs de routage convoités |
Le forum SMSI, qui doit encore décider du rôle de chaque pays dans la gouvernance d'Internet, remet en jeu le contrôle du trafic IP sur le réseau mondial. Explications des enjeux techniques...
(17/11/2005) |
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L'avenir d'Internet, lieu de savoir et média de communication,
se joue en partie en ce moment à l'occasion du sommet
de Tunis où se réunit le SMSI. Il y est d'abord
question du partage des infrastructures Internet, car elles
seules donnent la clé des échanges mondiaux sur
la Toile.
Internet est un réseau somme toute assez basique : il
nécessite des serveurs et des aiguilleurs, qui sont repartis
sur 13 serveurs de routage (10 aux Etats-Unis, 2 en Europe et
1 au Japon). Ces derniers, relayés par l'Icann, coordonnent
les noms de domaines à un ordinateur distant disposant
de sa propre adresse IP. Cette translation d'une adresse numérique
vers une adresse hexadécimale est le premier pas de la
gouvernance.
Or,
la configuration actuelle, controlée par des serveurs
américains (10 sur 13) autorise -théoriquement-
le contrôle de l'Internet mondial par un seul pays. Ceci
explique les récentes propositions de l'Union Européenne
et de l'ONU pour s'impliquer dans cette gouvernance. D'autres
pays comme le Brésil, la Chine et l'Inde souhaitent également
participer au rôle de régulateur et pensent même
créer leur propre organisme d'administration Internet,
pour contrer l'Icann américain.
Sans rentrer dans les débats politiques et stratégiques
de tous ces pays, un tel scénario de multiplication des
gestionnaires d'Internet serait un véritable imbroglio
juridico-technique qui pourrait avoir un impact néfaste
sur le réseau en lui même. Ayant toujours fonctionné
sur un modèle interconnecté, ce réseau
serait découpé en plusieurs sous-réseaux,
administrés par chaque pays, continent ou organisme.
Nous assisterions donc à plusieurs réseaux Internet
avec une interconnexion hasardeuse entre des prestataires si
hétérogènes.
10
serveurs de routage sur 13 appartiennent aux Etats-Unis |
Changer le système de routage d'Internet en mettant à
jour les relais IP vers DNS ne sera pas sans heurts. De plus,
qui peut garantir que la mise à jour de ce plan de routage
sera homogène entre tous les futurs acteurs ? Le moindre
désaccord ou dysfonctionnement entrainerait des coupures
entre pays, tant pour l'accès Internet que pour la messagerie
électronique.
En plus de cette gestion IP vers DNS, d'autres impératifs
techniques se lèvent comme l'homologation des normes
entre ces différents serveurs "concurrents"
et la qualité des réseaux de télécommunications
pour garantir le même débit entre des serveurs
du nord au sud et d'est en ouest. La sécurité
est aussi un autre point à soulever car chaque pays possède
sa propre législation en la matière.
Ainsi, avoir la mainmise sur la toile ne se résume pas
uniquement à une simple réunion entre serveurs
de gestion de noms et serveurs IP. Ce rôle d'administrateur
réseau autorise en réalité tout filtrage
technique, de l'e-mail à l'attribution de suffixe national.
Mais vouloir changer ce modèle pour le partager nécessite
peut-être de repenser le fonctionnement de la toile. |
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