ANALYSE 
Sommaire Acteurs 
SSII et éditeur à la fois, une délicate mais rentable équation
Par opportunisme ou nécessité, certaines SSII se lancent dans une activité d'éditeur de logiciels, pour mieux satisfaire leurs clients ou saisir de nouveaux marchés. L'opération n'est cependant pas sans risque.   (05/12/2005)
  En savoir plus
Dossier SSII
Certaines SSII, confrontées aux demandes de leurs clients, ajoutent à leur périmètre d'activité la création et la vente de solutions logicielles et ce, sous différentes formes : solutions sur étagère ou composants rapidement imbricables pour construire une solution ad hoc.

C'est le cas de Sodifrance, SSII dont le siège social est à Rennes et qui a créé en novembre 2004 Mia Software, entité dédiée au logiciel. "Nous avons fait le constat que certains de nos clients souhaitaient s'équiper des logiciels utilisés pendant les projets, une fois ces derniers terminés. Deux solutions étaient particulièrement prisées : Essor, dédiée à la cartographie des applications et Model-in-Action, pour l'automatisation du développement selon la norme MDA", déclare Anne-Laure Mazin, directrice de Mia Software.

Même logique chez BSnetwork, société se définissant comme architecte des systèmes d'information et qui, lors de sa création il y a 5 ans, s'est d'abord spécialisée dans la sécurité des réseaux, tout en ayant en parallèle une activité de revendeur de progiciels de gestion.

"En 2000/2001, nous étions revendeur des solutions Sage. Nous nous sommes aperçu qu'en faisant cohabiter notre connaissance des métiers de nos clients et nos compétences en technologies Internet, nous pouvions créer quelque chose d'intéressant. Cela a débouché dès 2002 sur la création d'un ERP 100% Web, appelé BS@. Au début, nous nous sommes concentrés sur des modules métiers très spécifiques. Puis, nous avons généralisé avec, dès 2004, des modules de gestion logistique, commerciale, des stocks...", commente Hakim Bestandji, P-DG de la société.

Pourquoi décider de se lancer dans une telle activité ? "Nous aimons bien être maîtres de ce que nous proposons à nos clients. Quand nous installons, nous savons d'où cela vient. De plus, au niveau financier, c'est plus rentable", précise Hugo Lhuillier, directeur de projet chez BSnetwork.

Autre point mis en avant par les SSII : les synergies entre les deux activités. "Les synergies sont très fortes entre Sodifrance et Mia Software. Nous menons certains projets très complexes qui se répercutent sur l'activité logicielle et, à l'inverse, nous avons des évolutions 'produits' qui ne concernent pas les projets. Outre la valorisation de nos travaux de R&D entrepris depuis 12 ans, la création d'une filiale nous a permis de vendre les logiciels en dehors des projets, ce qui nous donne une image très technologique, en droite ligne avec la stratégie du groupe", complète de son côté Anne-Laure Mazin (Mia Software).

"La mère du logiciel est le service"
(M. Koutchouk - Infotel)
Pour Michel Koutchouk, directeur général de la société Infotel, les deux activités (SSII et éditeur) ont toujours été menées de front. "Ce qui distingue le service du logiciel, c'est plus un mode de commercialisation qu'une nature de métier différente. Nos équipes passent du logiciel au service indifféremment. La mère du logiciel est le service. Nous découvrons les besoins logiciels - spécifiques ou génériques - par la clientèle. Aujourd'hui, Sun donne ses logiciels. Ce que les clients veulent désormais est que les logiciels - de plus en plus libres - soient accompagnés de prestations", note le dirigeant.

Chez Netlogon, intégrateur réseaux / télécoms et systèmes, une activité de développement très légère a dans un premier temps été démarrée. Elle donne lieu généralement à des développements de solutions ne dépassant pas 4 ou 5 jours. "C'est un pôle d'activité dans l'entreprise, qui intervient sur nos deux entités - réseaux et systèmes - et qui possède son équipe de chefs de produit et de développeurs. Son origine vient de ce que nous avons constaté lors des audits réseau réalisés chez nos clients. Nous avons vu que les bandes passantes n'étaient pas optimisées mais surtout qu'il n'y avait pas d'outils adaptés", détaille Claude Bonneau, directeur général de la société.

Après avoir déposé un dossier à l'Anvar, une activité de création logicielle a été montée : la gamme View4u est sortie en novembre. Elle propose notamment un outil de filtrage d'URL dynamiques, d'agrégation de contenus de sites Web et de contrôle des exécutions de programmes sur les postes de travail. "Nos objectifs 2006 - pour toute l'activité développement / ingénierie - sont d'atteindre un tiers de notre chiffre d'affaires", lance Claude Bonneau.

Dernière approche de l'activité logicielle au sein d'une SSII, celle d'Unisys. Au-delà de la fourniture historique de matériel, la société s'est par la suite spécialisée dans l'outillage des processus critiques. "Nous n'avons pas de solutions sur étagère, paramétrables et utilisables en one shot par les clients. Mais nous avons développé un certain nombre d'éléments qui nous permettent de sécuriser les processus critiques de nos clients", déclare Laurent Maury, directeur marketing d'Unisys.

"Le logiciel, sous sa forme traditionnelle, n'est plus adapté pour l'outillage des processus critiques"
(Laurent Maury - Unisys)
La société a développé une démarche appelée 3DVE, méthodologie d'intégration qui coupe l'entreprise en quatre niveaux : stratégie / processus critiques / applications / infrastructure technologique. Sur chacun d'eux, des modèles ont été développés et, pour la couche applicative, des codes et modèles UML ont été formalisés.

"Le logiciel sous sa forme traditionnelle n'est plus adapté pour l'outillage des processus critiques. Face à une banque qui veut une solution front office en agence qui intègre les communications avec le back office mais aussi une gestion fine de la relation client, nous avons les compétences de modélisation et pouvons exploiter notre base de composants et de modèles", conclut Laurent Maury.

On le voit, l'activité logicielle est - pour certaines SSII - soit indissociable de leur activité, soit une réaction opportuniste à des besoins détectés auprès des clients, au-delà du pur développement spécifique. Mais attention au brouillage des cartes vis-à-vis de l'écosystème. L'éditeur Software AG, qui a entrepris une démarche inverse en acquérant la SSII Goal Technologies il y a 6 ans, a fait les frais du mélange des genres.

  En savoir plus
Dossier SSII
"Après ce rachat, nous nous sommes transformés en SSII et Software AG a perdu son identité d'éditeur, étant désormais considéré par le marché comme un intégrateur. Nous nous sommes alors isolés des intégrateurs et de leur bonne vision des clients. Capgemini, Unilog et Atos, notamment, nous ont vu comme des concurrents. Il y a deux ans, nous nous sommes très clairement repositionnés en tant qu'éditeur, ayant bien compris que le modèle intégrateur / éditeur ne marche pas car on finit par n'intégrer que ses propres solutions", se souvient Frédéric Bonnard, directeur technologie marketing et solutions chez Software AG.

Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters