Dans un marché du portail qui se concentre inexorablement autour de quelques acteurs clés (BEA avec WebLogic Portal Server, IBM avec Websphere Portal, Microsoft avec SharePoint Portal server...), les entreprises peuvent être amenées à s'interroger sur la nature du portail à implémenter.
"Il existe trois familles de portails, les portails de contenus appelés
également Content Management System (CMS), les portails d'infrastructure,
fournis majoritairement par les éditeurs de logiciels et de serveurs
d'applications, et les portails collaboratifs", signale Denis Lafont, ingénieur développement métier au sein de Capgemni.
Pour autant qu'il est encore possible de distinguer plusieurs natures de portail, les éditeurs fourbissent leurs armes et réalisent nombre de rachats les amenant progressivement à enrichir leur offre, d'un point de vue fonctionnel (outils de collaboration, moteur de personnalisation...) ou bien à leur adjoindre des briques technologiques complémentaires.
Ainsi, Ever Team a-t-il procédé au rachat de Mediapps, fournisseur de technologies de portail (lire l'article du 05/01/2005), tandis que BEA a, lui, englouti Plumtree en août dernier (lire l'article du 24/08/2005) tout en procédant également en début de mois, au rachat de Fuego -acteur du Business Process Management-, pour un montant avoisinant les 89 millions de dollars.
"Les offres des éditeurs en matière de portails collaboratifs,
d'infrastructure et de gestion de contenu ont atteint un haut niveau de
maturité, dont les fonctionnalités sont assez proches les unes des autres, tandis que les solutions Open Source comme Zope ou Spip peuvent par ailleurs constituer
des alternatives pertinentes", note Denis Lafont.
Au-delà des couvertures et spécificités fonctionnelles des solutions de portails (lire l'article du 13/09/2005), l'entreprise doit avant tout se poser la question de la nécessité d'en implémenter, même si les structures de taille modeste telles que les petites et moyennes entreprises peuvent parfois se satisfaire de la mise en place d'une simple page d'accueil pointant vers des applicatifs métiers.
| "S'assurer de la disponibilité des compétences internes est un pré-requis essentiel" Philippe Colin (CSC) |
"Avant de recourir à une solution de portail, l'entreprise doit préalablement s'assurer de la présence des bonnes compétences en interne, de leur expérience sur des projets similaires, mais surtout de leur disponibilité", affirme
Philippe Colin, directeur et responsable de l'offre de portail X-Net au sein du cabinet CSC.
Parmi les multiples raisons qui poussent les entreprises à se doter d'une véritable solution de portail, on peut distinguer la volonté de l'entreprise à fédérer ses intranets métiers en les rendant accessibles depuis une interface commune, ou bien d'étendre les accès à un public plus large, nécessitant une infrastructure plus robuste, supportant de puissantes montées en charge.
Se posent également les bénéfices attendus de la mise en place d'une solution de portail. "La mise en œuvre d'une solution de portail permet de réduire les coûts et les temps de développements, de maintenance et de déploiement d'applications, de travailler sous une même interface qui permet de réduire et d'industrialiser les temps de formation", indique
Philippe Colin
Et le directeur de poursuivre : "la mise en place d'un portail est avant tout lié aux besoins des métiers et aussi aux legacy systems alors que le choix doit impérativement être conditionné aux problématiques spécifiques de l'entreprise et non être fonction du nombre de connecteurs ou de collection de portlets, toujours plus impressionnantes".
Autrefois considéré comme un simple point d'accès unique aux applications de l'entreprise, le portail est aujourd'hui à même de gérer des applications métiers hétérogènes par l'intermédiaire de connecteurs spécifiques.
"L'avènement du portail 2..0, par son adhérence forte avec les applicatifs métiers hétérogènes, va permettre de fédérer
les identités numériques des collaborateurs en déportant tout ou partie des applications en dehors du périmètre de l'entreprise, et en les unifiant sous une interface
interactive basée sur des techniques de développements Web dynamiques
telles qu'Ajax ou encore Flex", conclut Denis Lafont.
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