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Eric Beaurepaire : "Avec un logiciel sur deux piraté, la France fait partie des mauvais élèves de l'Europe"
Les résultats de l'étude annuelle de la Business Software Alliance sont globalement encourageants par rapport à 2004. L'utilisation frauduleuse de logiciels diminue dans les pays les plus touchés par le phénomène.  (26/05/2006)
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JDN Solutions. Quelles sont les grandes tendances du piratage constatées en 2005 ?
Eric Beaurepaire. Au niveau mondial, l'utilisation de logiciels sans acquittement de licence reste stable, avec un taux de 35%.

Le manque à gagner qui en résulte est en revanche en très nette hausse : +1,6 milliard de dollars par rapport à l'année 2004, pour atteindre 34,3 milliards de dollars.

L'Europe de l'Est et l'Amérique latine, avec respectivement 69% et 68%, restent de loin les régions les plus touchées par le phénomène. On constate néanmoins les efforts mis en œuvre en Europe de l'Est avec une baisse de deux points tandis que l'Amérique latine augmente du même score.

Avec 54%, la région asiatique augmente son taux d'un point. Les meilleurs élèves en la matière restent l'Europe de l'Ouest (35%) et l'Amérique du Nord (22%). A noter que ce très bon score revient pour l'essentiel aux Etats-Unis qui, avec 21%, se placent loin devant le Canada (33%) et Puerto Rico (47%).

Plus en détail, les grandes puissances économiques - Etats-Unis 21%, Royaume-Uni 27%, Allemagne 27% - évoluent très peu et semblent atteindre petit à petit un "taux incompressible". Des pays émergents tels que la Chine ou la Russie, qui atteignaient des taux de fraudes avoisinant 90% en 2004, ont, eux, réagi en 2005.

Des raisons économiques sont souvent à l'origine des efforts fournis : l'une briguant une place dans l'Union Européenne et l'autre souhaitant attirer les investisseurs, la Russie et la Chine ont amélioré leur score de quatre points, avec respectivement 83% et 86%.

Et la France ?
Parmi les états d'Europe de l'Ouest, la France fait clairement figure de mauvais élève. Avec 47%, en hausse de 2 points, le taux de piratage en France est bien au-delà de la moyenne européenne. Le manque à gagner de 3,19 milliards de dollars se place en troisième position au niveau mondial, juste derrière la Chine et les Etats-Unis.

La nature du tissu économique de la France, qui compte un grand nombre de petites entreprises, explique en partie ces mauvais résultats : le taux de fraude y est souvent plus élevé que dans les grandes structures. L'augmentation de 30% des accès haut débit a sans doute également favorisé la croissance du piratage.

Quels sont aujourd'hui les moyens mis en œuvre pour lutter contre ce phénomène ?
Ils se situent à plusieurs niveaux. D'abord, une législation et une politique informative doivent être mises en place par les pouvoirs publics. Ainsi, les pirates peuvent connaître les risques qu'ils encourent.

"De plus en plus de peines de prison pour les contravenants"
Des contrôles doivent ensuite permettre d'identifier les fraudes. A ce niveau, il faut dissocier les utilisateurs des revendeurs de logiciels frauduleux. Des outils de datamining [ndlr : Eric Beaurepaire n'a pas souhaité en dire plus] sont utilisés par les éditeurs pour repérer les utilisateurs qui n'auraient pas acquitté leurs licences. Dans certains pays, il arrive même qu'ils soient dénoncés.

Dans ce cas, les outils à la disposition des éditeurs vont de l'avertissement (avec mise en conformité des licences) au constat d'huissier ordonné par les tribunaux. Ils peuvent alors être condamnés à payer des amendes, variables selon les pays.

Pour les revendeurs de logiciels piratés, la justice est en général beaucoup plus sévère puisque dans ce cas ils organisent et participent à l'économie souterraine. De plus en plus, des peines de prison sont infligées aux contrevenants.

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Enfin, les protections a priori. Elles consistent à protéger le logiciel en amont, ce qui le rend impossible à copier. Cependant, les éditeurs hésitent de plus en plus à investir sur ces outils car, tôt ou tard, un "crack" sera mis en circulation sur Internet rendant les protections inutiles. Bref, les résultats sont encourageants.

 
 
Ludovic TICHIT, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
 
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