ANALYSE 
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McAfee, une histoire d'aller-retour
A l'origine éditeur d'antivirus, McAfee s'est risqué à fusionner avec un spécialiste des réseaux. Après deux baptêmes et un changement de cap, la société est revenue à la sécurité. Mais n'a pas encore retrouvé la sérénité.   (30/10/2006)
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Enquête
Nouvelles menaces
En 1989, les codes malveillants n'ont rien à voir avec ce qu'ils deviendront par la suite. La recherche du profit n'est nullement la préoccupation de leurs créateurs, bien plus en quête de médiatisation et de défi à relever.

Cela n'empêche pas l'ingénieur en informatique John McAfee d'entrevoir les opportunités offertes par le domaine encore relativement vierge de la protection virale : il lance son entreprise, McAfee Associates, qui, en position de précurseur, ne tarde pas à se faire connaître, au point que le nom McAfee est devenu indissociable des antivirus.

Après les alertes provoquées les virus Columbus Day et Michelangelo, l'antivirus McAfee, qui était encore commercialisé sous forme d'un shareware, fait son entrée dans plus de la moitié des entreprises du Fortune 100. Quant à John McAfee et plusieurs de ses associés, ils quittent la société millionnaires après une IPO largement couronnée de succès.

Toutefois, d'autres acteurs entrent dans la course. C'est notamment le cas de Symantec, qui après avoir racheté Norton Computing lance Norton Antivirus en 1990.

McAfee va rapidement changer de visage après le départ de ses fondateurs et sous l'impulsion de Bill Larson. Comptant alors 40 salariés et pesant 4,7 millions de dollars, la société se hisse en 1998 à 1 800 employés et 600 millions de dollars de chiffre d'affaires (réciproquement 3 290 et 823 millions en 2005).

En 1997, McAfee connait une profonde mutation et change une première fois de nom en fusionnant avec Network General. Le mariage avec l'éditeur spécialisé dans les applications de gestion de la performance et des réseaux donne naissance à Network Associates (NAI). La nouvelle entité diversifie alors considérablement ses activités.

McAfee va rapidement changer de visage après le départ de ses fondateurs
Mais cette diversification se soldera sur un constat d'échec. S'en suivront des difficultés financières et plusieurs restructurations. En 2004, McAfee tourne une nouvelle page en cédant plusieurs technologies de Network General, telles que Magic Solutions, Sniffer Technologies et PGP.

La société délaisse le réseau pour se recentrer sur la sécurité, son activité historique. Et pour illustrer sa nouvelle orientation, elle change pour la seconde fois de nom en reprenant celui de son produit vedette, la suite antivirus McAfee. Mais la concurrence n'a sur ce marché nullement fléchi et Symantec y tient le haut du pavé.

Pour s'affirmer de nouveau comme un acteur incontournable et faire oublier ses années d'errance, McAfee va multiplier les acquisitions. Et si cette fois, elle se diversifie, c'est pour mieux se spécialiser dans la sécurité. Côté prévention d'intrusion, McAfee IntruShield va s'appuyer sur IntruVert acquise dès 2003, et sa solution de prévention réseau NIPS (Network IPS). Entercept lui fournira une offre de type HIPS (Host IPS).

La même année, McAfee mettait la main sur Deersoft à l'origine de Spamassassin, et renforçait sa gamme de solutions de protection de messagerie électronique. Un an plus tard, la société ajoute une brique gestion des vulnérabilités et analyse de risque avec le rachat de Foundstone.

Un rectificatif pour McAfee qui avait quelques années plus tôt renoncé à sa solution d'analyse de vulnérabilités faute de demande. En outre, elle complète cette opération en 2006 par l'acquisition de Citadel Security Software pour 60 millions de dollars (lire la brève du 03/10/2006), de Preventsys (lire la brève du 07/06/2006) et de SiteAdvisor pour 70 millions (lire la brève du 06/04/2006).

Deuxième épine dans le pied de McAfee : Microsoft
Un autre marché suscite son attention, celui de la sécurité des données. Il est vrai que les obligations légales, comme Sarbanes-Oxley, imposent aux entreprises de prendre des dispositions pour garantir leur protection.

McAfee a en tout cas témoigné directement de son intérêt par le rachat d'Onigma, un éditeur israélien de solutions conçues pour prévenir la perte d'informations (lire la brève du 16/10/2006).

La stratégie du spécialiste de la sécurité semble s'avérer payante. Il affiche d'ailleurs pour son dernier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 16% à 349 millions de dollars. Le résultat net GAAP a quant à lui grimpé de 34% à 30,3 millions. En dépit de tout ceci, McAfee est loin d'afficher une sérénité à toute épreuve. Et ce pour deux raisons principales.

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La société se trouve d'une part mêlée au scandale de l'antidatage des stocks options (lire l'article du 23/08/2006). Elle table d'ores et déjà sur des rectifications de ses comptes comprises dans une fourchette allant de 100 à 150 millions de dollars. Le dossier lui a de plus coûté plusieurs de ses dirigeants, dont le P-DG et le président du comité de direction.

Deuxième épine dans le pied de McAfee : Microsoft. Et face à la menace de l'éditeur, la société n'hésite pas à faire alliance avec l'ennemi de toujours, Symantec. Toutes deux sont implantées auprès des particuliers, et l'entrée de Microsoft sur le marché de la sécurité risque fort de signifier la déflation de leurs parts de marché. Le danger pourrait même être suffisamment sérieux pour justifier le dépôt d'une plainte auprès de la Commission Européenne pour abus de position dominante.

Christophe AUFFRAY, JDN Solutions Sommaire Sécurité
 
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