ANALYSE
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Informatique et collectivités locales : un bilan contrasté
Acteurs souvent méconnus du marché informatique, les collectivités locales n'en demeurent pas moins aussi impliquées que l'administration centrale. Un secteur qui a ses règles et ses contraintes, comme nous l'expliquent experts et DSI.   (16/11/2006)
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Avec un investissement de plus de 2,1 milliards d'euros dans les technologies de l'information en 2005, les collectivités locales constituent l'un des segments les plus dynamiques du marché français, affichant une croissance annuelle de plus de 6% en 2005 selon les chiffres du cabinet d'études IDC.

Pour majorité, cette dépense est consacrée aux services informatiques (60% de la dépense totale), notamment pour les tâches d'intégration, de support et de maintenance (30%). Le matériel constitue 21% de cette dépense totale, et se réparti pour plus de la moitié en achat de micro-ordinateurs et de serveurs. Enfin, les logiciels ne représentent que 19% de cette dépense et recouvrent en premier lieu les applications métiers, puis les logiciels systèmes et les outils connexes.

Au niveau applicatifs, les collectivités locales sont principalement consommatrices de logiciels de gestion du patrimoine (46 millions d'euros en 2005), devant les applications de gestion des ressources humaines (29 millions d'euros), la finance (23 millions d'euros) et la gestion des prestations à la population (15 millions d'euros).

"Avoir une offre unique d'ERP pour les collectivités locales relève du domaine de l'impossible au vu des métiers extrêmement différents qu'elles sont amenées à traiter. Par contre, elles expriment le besoin de faire communiquer leurs applicatifs entre eux. Notre rôle en tant qu'éditeur consiste alors à promouvoir des formats d'échanges standards comme le HTML avec nos confrères dont les offres sont complémentaires", souligne Françoise Farag, directrice des activités collectivités locales et immobilier de Sage.

Mais ces chiffres cachent un marché complexe aux multiples réalités. Premier constat : tout comme une entreprise, la taille et le budget d'une collectivité locale influencent grandement l'organisation de la direction informatique. Sur de petites communes, inférieures à 10000 habitants, il est rare de distinguer un responsable informatique et encore plus rencontrer une direction informatique.

Un énorme progrès au niveau des mentalités des élus
"Les administrés ont un rapport très variable avec l'informatique, et c'est aussi un phénomène de génération. Mais nous trouvons de plus en plus de seniors demandeurs de formation pour pouvoir accéder à Internet et communiquer. Même au niveau des élus, il y a eu un énorme progrès dans les mentalités quant à la place qu'il faut réserver à l'informatique", estime Bruno Solon, directeur général des services de la ville d'Ormes.

Conséquence directe : les petites mairies font majoritairement appel aux prestataires de services pour mener à bien leur projet d'informatisation. La première étape consiste dès lors à répondre aux urgences en matière de comptabilité, de gestion des ressources humaines notamment, aussi bien qu'à bâtir des projets de plus grande envergure comme l'administration électronique.

Mais même dans les grandes agglomérations de plus de 50 000 habitants, le formalisme n'est pas toujours de rigueur. Selon l'importance apportée aux technologies de l'information, les collectivités locales choisissent de confier tout ou partie de leur informatique à un prestataire de services ou au département informatique de la communauté de communes, suite aux lois sur la décentralisation.

"Nous échangeons avec les mairies dans le cadre de plans de territoire ou sur le permis de construire ou la déclaration d'aliénation. Ces échanges passent alors par des liens VPN Internet", confie Jean Muny, responsable du service télécoms de la Communauté Urbaine de Lille.

Même lorsqu'il est formalisé, le département informatique ne se positionne que très rarement en maître d'œuvre, il intervient plus souvent en tant que donneur d'ordre ainsi qu'en maintenance sur l'infrastructure informatique (postes de travail, réseaux, serveurs) et assure le support de premier niveau pour les applications métiers.

"En tant que responsable informatique, nous avons une mission incessante de veille et d'adaptation de l'existant aux nouvelles technologies. Les utilisateurs ont des besoins, nous des contraintes, il faut juste trouver la bonne synthèse entre les deux. D'autre part, une de mes principales missions consiste à faire comprendre aux décideurs que l'informatique n'est pas seulement un outil de production", déclare Pierre Traverso, responsable informatique et télécoms à la mairie de Bruges.

Poussé par les élus et les associations, le directeur informatique de collectivité locale est aussi contraint par le budget que lui accorde aussi bien le maire que les citoyens. Comme en entreprise donc, les objectifs peuvent donc être décalés de la réalité des moyens accordés, et une pression est mise sur les prestataires pour minimiser les coûts.

En revanche, là où le secteur public possède sa propre particularité, c'est sur les délais. Très dépendant des volontés politiques pour avancer, un projet informatique peut être retardé sur plusieurs années en raison d'un blocage de budget, du maire mais aussi suite à l'évolution du cadre législatif dont découle une partie des projets informatiques de la commune.

Le réseau informatique : un élément clé dans le déploiement des services
Autre spécificité, les collectivités locales possèdent un réseau informatique étendu ou MAN, prévu pour couvrir les différents services offerts aux administrés, par exemple les écoles, les bibliothèques, les associations, les cinémas… La fiabilité et le bon dimensionnement de ce réseau s'avèrent critique puisqu'il conditionnel la plupart des services distants offerts aux citoyens. Cette tâche s'avère d'autant plus importante que la notion de convergence (VoIP) et la mobilité (WiFi) frappent aussi à la porte de l'informatique des municipalités.

Les grandes tendances en matière d'équipements se rejoignent d'ailleurs fin 2006. Outre la convergence et la mobilité, les DSI lorgnent sur la mise en œuvre d'un système d'information géographique, la webisation des interfaces et le développement d'Intranet collaboratif et d'extranet, le développement des services à distance pour l'administré (réservation de salles, demandes administratives, ouverture des marchés publics…).

Enfin, dernière tendance de ce marché, la généralisation des logiciels libres et Open Source. Moins contraints par l'existant mais aussi plus impliqués dans les choix stratégiques qu'induisent l'Open Source, les collectivités locales ont souvent été à l'origine de l'adoption des logiciels libres. Encore aujourd'hui, ils en sont les premiers utilisateurs et promoteurs, même si toutes les applications métiers ne sont pas encore totalement couvertes par ce type de solution.

"Nous avons 400 SSLL en France dont bon nombre vivent avec des contrats signés dans la région sur laquelle elles sont implantées. Faire le choix du logiciel libre dans une collectivité locale est souvent une volonté politique de la part des élus qui consiste à dire : plutôt que de payer des centaines de milliers d'euros à un éditeur étranger, autant soutenir des acteur locaux", affirme Alexandre Zapolsky, directeur général de Linagora.

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"Des exemples comme la ville de Munich ou de Paris sont un peu l'arbre qui cache la forêt. En France, il y a pléthore d'exemples de villes ayant fait le choix du logiciel libre : la mairie de Veynes, de Besançon qui fut l'un de nos premiers gros clients, de Marseille, de Chelles, La Rochelle, le rectorat de Grenoble, ou encore le projet d'e-administration en bourgogne baptisé e-bourgogne", ajoute Alexandre Zapolsky.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire DSI
 
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