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ANALYSE
12/04/2007
Les éditeurs français prennent la voie rapide
Les éditeurs français peinent encore à se diversifier en 2007, mais regagnent du terrain face à leurs homologues internationaux grâce à une croissance soutenue. Le bilan annuel mené par Truffle Venture auprès des 100 premiers éditeurs de logiciels français établit ainsi la croissance du secteur à 16,5% en 2006, soit 4,2 milliards d'euros, contre 6 à 7% de croissance dans le monde selon les chiffres du cabinet d'études Gartner. Selon les segments, la part de marché des éditeurs français sur le territoire national varie toutefois fortement. L'indice PAC / AFDEL estime à 6% leurs parts de marché dans les logiciels systèmes, à 11% dans les progiciels / outils, et à 54% dans les progiciels applicatifs. Les éditeurs américains, tous secteurs confondus, détiennent 55% du marché français. Le Small Business Act pourrait changer la donne. Très en vue dernièrement par les responsables politiques, il obligerait dans un premier temps l'Etat à réserver une partie de ses commandes aux PME. Le secteur privé souhaiterait étendre cette obligation aux grands comptes. En effet, selon PAC, "les très grandes entreprises achètent très majoritairement des progiciels d'origine internationale, dans toutes les catégories de produits".
Même inégalité chez les éditeurs français. Ainsi, les premiers à bénéficier de la croissance se classent parmi les poids lourds existants du logiciel français : Dassault Systèmes (+26%), Business Objects (+15%), Ilog (+11%) et Cartesis (+6,6%). Quelques acteurs sortent cependant du lot comme Generix-Influe (+28%), Coheris (+48%), Systar (+34%) ou EmailVision (+42%).
L'édition du logiciel en France se caractérise par sa très grande spécialisation : progiciels de gestion, applications métiers à destination des banques, de la finance, de la santé ou de l'industrie, sécurité et administration de parc, mobilité et gestion de processus. Elle est aussi concentrée d'abord en Ile-de-France. En effet, la région accueille 61 des 100 éditeurs du classement Truffle 100, contre 16 pour la région Rhône-Alpes (2e) et 5 pour l'Alsace (3e). De plus, les dépenses en logiciels en France ne suffisent pas à alimenter les acteurs nationaux contrairement aux marchés des services informatiques en France. Dans le premier cas, la taille du marché est évaluée par le Syntec Informatique à 9,2 milliards d'euros en 2006, contre 24,2 milliards d'euros sur le marché des services. Or, les éditeurs français exportent peu, notamment du fait de leur spécialisation mais aussi en raison des difficultés rencontrées pour pénétrer un marché européen très hétérogène aussi bien culturellement que juridiquement, et un marché américain déjà servi par des acteurs locaux.
La croissance externe pourrait remédier à ce problème et plusieurs acteurs français s'y sont d'ailleurs lancés en 2006. C'est notamment le cas d'Influe-Illicom, de Cegid et de Business Objects. L'autre levier de développement porte sur les montants consentis en recherche et développement. Les éditeurs français ont y consacré 17% de leur chiffre d'affaires en 2006, soit 1,1 milliard d'euros.
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