ANALYSE
 
16/04/2007

Courant porteur en ligne : coût et complémentarité

Source d'économie sur le câblage, le courant porteur en ligne se présente comme une alternative aux autres technologies. En externe, attention toutefois à la qualité du réseau et à la topographie.
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Le CPL - ou courant porteur en ligne - consiste à utiliser le réseau électrique pour transporter des données, de la même façon qu'en Ethernet. Il existe deux façons d'utiliser cette technologie : en externe (outdoor) par les réseaux électriques basse et moyenne tensions (propriété des collectivités) ou en interne (indoor) dans un réseau local.

L'avantage évident dans ce second cas de figure est alors de pouvoir distribuer Internet dans un bâtiment sans câblage, simplement en s'appuyant sur l'infrastructure déjà en place.

"Les deux technologies les plus employées aujourd'hui sont Home Plug Highspeed 85 Mbit/s dont les performances oscillent entre 20 et 30 Mbits/s, et le Home Plug 200 AV dont les débits varient entre 50 et 70 Mbits/sec. Ces données sont les performances moyennes obtenues. Bien évidemment la qualité du réseau électrique, les protocoles de réseau, les distances, les interférences… peuvent influer sur les résultats", détaille Yves Nouailhetas, directeur générale de Devolo France.

Quant à la distance optimale pour le Home Plug 200 AV, elle est de 100 à 200 mètres via le réseau électrique. Mais les performances peuvent être supérieures avec des câbles coaxiaux. Un débit suffisant pour des usages comme la VoIP, Internet, le backup ou encore le partage de fichiers. En termes d'évolution, le 400 Mbits devrait en principe voir le jour dans les deux prochaines années.

Mais comment se positionne le CPL en indoor face aux autres technologies ? "Le CPL vient encore une fois comme une technologie complémentaire. Notre cœur de cible n'a pas besoin des débits de la fibre et veut s'affranchir de tous les problèmes du Wi-Fi. Rien n'empêche bien sûr de mettre de la fibre puis de capillariser le réseau avec du CPL. Ces deux technologies ne s'opposent donc pas. Ainsi le CPL ne vient pas de substituer au Wi-Fi pour sa mobilité ou à la fibre pour son débit, mais vient remplacer le câblage", répond Yves Nouailhetas.

 

"Rien n'empêche de mettre de la fibre puis de capillariser le réseau avec du CPL"
(Y. Nouailhetas - Devolo)

Débits, coûts d'installation réduits, sécurité, mutualisation de l'existant (câbles coaxiaux, téléphoniques et lignes électriques), le CPL comporte de nombreux avantages en indoor, mais aussi dans sa version outdoor. A des conditions toutefois. "Le CPL peut percer quand il n'est pas imposé, mais bien réfléchi et discuté avec les différentes parties prenantes du projet. Il est impératif de bien connaitre le réseau électrique et le contexte de la commune", avertit Ariel Turpin, chef du service Technologies de l'information et de la communication (TIC) du conseil général de la Seine-et-Marne.

"Les techniciens peuvent toujours proposer les meilleures solutions du monde, encore faut-il pouvoir les mettre en œuvre. Or nous rencontrons souvent des difficultés pour implanter nos équipements […] les résistances locales sont en effet parfois aussi fortes que l'attente du haut débit... Ce n'est pas le moindre des paradoxes que nous avons rencontré", précise-t-il également.

Les premiers freins dégrippés, restent à définir les topographies les mieux adaptées au déploiement du CPL. Selon le retour d'expérience de la Seine-et-Marne, dans des projets concernant des municipalités urbanisées, des villages situés sur des zones très boisées ou protégées, ou disposant d'un bon réseau électrique avec un nombre réduit de transformateurs, le CPL s'impose devant les autres technologies.

"On ne sait pas à l'avance quel sera l'état d'un réseau électrique"
(A. Turpin - Conseil Général 77)

Sur une zone urbanisée, si le coût d'investissement réseau s'avère équivalent à celui du Wi-Fi ou du WiMax, au niveau des coûts de raccordement en revanche, la différence est significative. Ils sont ainsi de 590 euros HT pour le WiMax (soit 706 euros TTC), de 300 pour le Wi-Fi, et de 200 à 300 euros pour le CPL.

Le CPL souffre toutefois d'un inconvénient majeur tenant à la très forte disparité des réseaux électriques. Cette hétérogénéité fait qu'il peut s'avérer complexe de grapper les transformateurs, c'est-à-dire de les faire communiquer entre eux. "On ne sait pas à l'avance quel sera l'état d'un réseau. On peut certes interroger EDF, mais on a malgré tout des surprises qui engendrent des coûts cachés", constate Ariel Turpin.

 
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Autre difficulté, l'obligation d'apporter la liaison Internet jusqu'à la tête de grappe. Enfin, "le régulateur du marché de l'électricité impose à EDF que toute opération en dehors de son métier de base soit blanche financièrement.

Cependant, pour intervenir sur un transformateur et y installer des équipements CPL, au demeurant très peu coûteux, il faut mobiliser plusieurs salariés d'EDF pendant plusieurs heures. Le coût d'équipement de chaque transformateur s'en trouve très fortement grevé, environ 8 000 euros, contre 2 000 à 3 000 lorsque l'on est en régie", souligne le responsable TIC de Seine et Marne.


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