ANALYSE
 
19/04/2007

Les lignes bougent sur le marché des micro-processeurs

Alors qu'AMD joue les parts de marché sur le marché professionnel et des OEM, Intel lorgne l'électronique grand public. Tandis que le premier casse les prix, le second multiplie les annonces de nouveaux produits.
  Envoyer Imprimer  

 
En savoir plus
 
 
 

Le passage aux architectures à cœurs multiples illustre le changement : la performance des puces n'est désormais plus liée uniquement à la fréquence de fonctionnement, mais plutôt aux fonctions et à l'architecture proposée par le fabricant. Un changement profond qui s'accompagne d'un autre bouleversement, l'engouement pour des processeurs de plus en plus spécialisés (basse consommation d'énergie, sécurité, administration à distance, connectivité…).

 

Même la course à la finesse de gravure semble sur le point de s'achever en raison des difficultés de conception au-delà des 32 nanomètres (65 nm actuellement), et des gains de performances réduits entre les différentes finesses de gravure. Temporairement, l'avantage concurrentiel dû à la force de frappe financière d'Intel a donc été réduit.

 

Là où il fallait auparavant dépenser beaucoup en R&D pour réduire la finesse de gravure des transistors et ainsi augmenter la fréquence et donc les performances, les deux constructeurs peuvent aujourd'hui se concentrer davantage sur la finition de ses puces et leur fonctionnement logique.

 

Dans ce contexte, Intel et AMD tentent de refaire leurs positions en chassant sur les nouveaux marchés en croissance. Deux secteurs sont particulièrement en vue : celui des PC portables et celui de l'informatique embarquée. Sur le premier, Intel tente de conserver ses parts de marché, tandis qu'il vient conquérir désormais le second.

 

Le marché des serveurs et des PC portables très convoités par les deux fondeurs

"Le premier trimestre 2007 confirme la dynamique sur le marché des PC portables, avec une croissance de 35% en ce qui nous concerne. Le marché de l'entreprise a également participé de manière significative à la hausse de nos résultats. Le chiffre d'affaires baisse de 1%, mais nous nous focalisons sur les marges avant les revenus", indique Jean-Marc Dubreuil, Président d'Intel France.

 

Sur ces deux segments, Intel a mis les bouchées doubles pour maintenir ses parts de marché face à AMD. Tout d'abord en sortant ses puces vPro, incluant des commandes spécifiques pour faciliter l'administration à distance. L'idée étant de regrouper des fonctions de virtualisation, de prise de contrôle à distance et de gestion du 64 bits sur une même puce. Sur le segment des PC portables, la firme prévoit d'ailleurs de le décliner dès le second semestre 2006.

 

En matière de PC portables, Intel a adapté sa nouvelle architecture Core 2 Duo et présenté ses premières puces en 65 nanomètres. Mais l'essentiel est encore à venir, à partir de 2008, le fabricant introduira le Wimax et le 45 nanomètres. Un planning un peu similaire concerne les processeurs serveurs Xeon du constructeur.

 

"Notre stratégie s'établit en deux temps : notre cadence de production est annuelle et est ponctuée d'un nouveau lancement de micro-architecture tous les 2 ans. D'autre part, nous travaillons sur de nouvelles techniques de production pour les processeurs de manière à sortir une nouveauté tous les 2 ans. Associés, ces deux rythmes de travail nous permettent de proposer des évolutions tous les ans à nos clients", précise Jean-Marc Dubreuil.

 

Chez AMD, la stratégie consiste désormais à dépasser les 20% de parts de marché tous segments confondus (aujourd'hui ses parts de marché vont de 19 à 25% selon le cabinet d'études GFK), et de tendre vers les 30%. La marque a pu obtenir l'appui de Dell en 2006, et représente désormais 23,7% du marché sur le segment des puces serveurs, 19,4% sur le marché des PC portables et 30% des puces pour PC de bureau.

 

La marque a donc établi une stratégie de prix très agressive, justifiée également par les performances de la dernière architecture d'Intel Core 2 Duo. Sur les gammes de prix grand public, le constructeur étale ses prix de 54 à 180 euros, là où les prix d'Intel montent jusqu'à 240 euros pour les processeurs les plus hauts de gamme.

 

AMD, très agressif sur les prix, gagne du terrain mais perd en rentabilité

Conséquence de cette stratégie agressive, AMD perd en rentabilité. Au premier trimestre 2007, la société a alerté les analystes financiers qu'il s'attendait désormais à réaliser un chiffre d'affaires de 1,23 milliard de dollars contre 1,5 milliard de dollars annoncés. Un plan de restructuration est même en cours de manière à économiser 500 millions de dollars en 2007, notamment en limitant temporairement les recrutements.

 

L'entreprise continue d'investir dans les nouvelles technologies de production, à l'instar d'Intel, mais ne veut pas s'imposer un rythme effréné. Ainsi, en 2008 AMD ne prévoit pas de passer à 8 cœurs comme Intel, ni encore au 45 nanomètres. Les nouveautés portent en revanche sur la sortie d'une architecture mobile comparable à Centrino incluant le processeur Turion, un chipset graphique développé par sa filiale ATI et le WiFi intégré. Nom de code : Kite Refresh.

 

Sur le marché des serveurs et des PC de bureau, l'année 2007 va être l'occasion pour AMD de placer les bases de sa solution K10, qui prévoit d'introduire le quadri-cœur sur les PC de bureaux, mais aussi le bus Hypertransport en version 3. Mais contrairement à Intel, AMD souhaite conserver dans un premier temps la vente de processeur monocoeur et double-cœur, jugeant le multicoeur encore peu utile dans certains secteurs.

 

 
En savoir plus
 
 
 

Alors qu'AMD a encore besoin d'acquérir plus de crédibilité auprès du marché professionnel, Intel cherche à gagner plus d'importance sur le segment de l'électronique grand public. Le fondeur a présenté à cet effet cette semaine des produits dédiés à l'informatique embarquée et au marché des UMPC (mini-PC où la navigation s'effectue par écran tactile).

 


JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Les bases de données open source sont-elles désormais à la hauteur pour les systèmes d'entreprise ?

Tous les sondages