En amont du processus de modélisation et d'administration d'indicateurs, l'un des principaux apports de la technologie est de fournir des systèmes d'intégration pour agréger l'ensemble des données opérationnelles et financières de l'entreprise au sein d'un entrepôt de données. Une opération qui permet dans un second temps de pouvoir créer des indicateurs à la demande avec un degré de finesse jusqu'à des tableaux de bord consolidés et synthétiques à destination des dirigeants.
"Les outils d'intégration incluent de plus en plus la notion d'intégration
temps réel. Grâce à cette possibilité, qui vient remplacer
de plus en plus le traitement par lot, ou batch, les applications de restitution
peuvent suivre en permanence l'évolution d'une situation, qu'elle soit
financière ou relative à l'état d'un processus de production",
commente Philippe Olivier, directeur associé chez Aralys, société de service spécialisée
dans la BI. Ainsi, la plate-forme décisionnelle est de plus en plus comparable
à un système transactionnel. Mais il est vrai qu'une telle infrastructure
demeure assez lourde à déployer.
Multidimensionnel et analyse prédictive
Du côté des systèmes analytiques et de restitution, plusieurs techniques ouvrent
un espace assez large pour automatiser la création et l'exploitation d'indicateurs.
Au niveau des serveurs de données, les bases multidimensionnelles sont un moyen
d'élaborer aisément des indicateurs croisant plusieurs axes. "Dans le domaine
de la performance financière, elles permettent par exemple de mesurer un chiffre
d'affaires relatif à une gamme de produit sur un point de vente particulier durant
une période donnée", note Reda Gomery (Micropole Univers).
Des mécanismes prédictifs sont également proposés par les éditeurs. En se basant
en général sur la statistique, ils consistent à tirer les enseignements
de tendances observées dans le passé pour réaliser des projections. "Cet élément
reste encore peu utilisé dans la mesure où les entreprises ne disposent pas encore
d'un historique suffisamment conséquent", note Reda Gomery. "Aux côtés
du prévisionnel, les indicateurs de simulation permettent d'évaluer
les conséquences d'une décision sur une activité. C'est par
exemple faire varier les coûts pour observer l'impact sur la marge."
Les indicateurs composites
Autre usage émergent du décisionnel : la définition d'indicateurs composites.
"Il s'agit par exemple de comparer le chiffre d'affaires et la marge par implantation,
en le rapprochant au volume de travail réalisé pour chaque site, en vue d"évaluer
la productivité." Les indicateurs composites peuvent aussi prendre en compte des
contenus non-structurés. "Pour certaines décisions, il est important de couvrir
des données non-structurées de type enquête ou sondage. C'est le cas par
exemple pour l'aide au calcul de prime", souligne Philippe Olivier chez Aralys.
Les systèmes de BI proposent pour finir des tableaux de bord avec la
définition de seuils critiques associés à chacun des indicateurs
les composant. "Un indicateur n'a de sens que s'il est interprétable
en fonction de seuils", insiste Reda Gomery. "Sur cette base, les tableaux
de bord intègrent des alertes avec différents niveaux de criticité :
vert, orange et rouge en général."